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Par JLuc Fontaine le 22 Juillet 2020 à 21:25
Le mourre en provençal, c'est le museau, faire le mourre c'est faire...la gueule !
Vue de la vallée ou de l'autoroute, l'extrémité de la montagne de Gache ressemble à un groin, un mourre, c'est le but de notre balade de ce jour;
Rando au départ de la célèbre "pierre écrite" dans le défilé de la Route du Temps, entre Sisteron et Saint Geniez. la pierre écrite gardant toujours son mystère et c'est très bien.
Claudius Posthumus Dardanus, homme illustre, revêtu de la dignité de patrice, ex-gouverneur consulaire de la province viennoise , ex-maître des requêtes , ex-questeur, ex-préfet du prétoire des Gaules, et Nevia Galla, femme clarissime et illustre, son épouse, ont procuré à la ville appelée Théopolis l'usage des routes, en faisant tailler des deux côtés les deux flancs de ces montagnes, et lui ont donné des portes et des murailles. Tout cela a été fait sur leur propre terrain; mais ils l'ont voulu rendre commun pour la sûreté de tous. Cette inscription a été placée par les soins de Claudius Lepidus, comte et frère de l'homme déjà cité, ex-consulaire de la première Germanie, ex-maître du conseil des mémoires, ex-comte des revenus particuliers de l'empereur, afin de pouvoir montrer leur sollicitude pour le salut de tous, et d'être un témoignage écrit de la reconnaissance publique.
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Depuis trois siècles, les érudits ont défilé devant "Peiro escricho" le terme provençal pour pierre écrite et leurs déclarations parfois fantaisistes ont nourri les rêveries des bergers : ils parlent des deux mille esclaves qui ont percé le flanc de la montagne, d'une cité de marbre rose dont le reflet apparaît encore sur les nuages au couchant, de statuettes d'or ensevelies... de bien d'autres choses encore.
Cette terre est donc une terre de légende : il faut s'en réjouir.
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Juste à côté de la Pierre écrite, s'ouvre le sentier de découverte de la montagne de Gache, 500m de rude grimpette qui avoisine de belles cascades, désormais à sec.
Le débouché de ce sentier se fait au pied d'un vénérable chêne pubescent, "un peu mort", mais toujours superbe
Par ailleurs, notre cheminement va nous faire rencontrer d'autres vieux chênes, et pas tous morts, loin s'en faut, cette forêt relique est un vrai trésor.
Deux vieux, un le ventre creux, l'autre nettement moins creux , mais presque aussi vieux ou la rencontre du chêne et du sanglier...fable de moi, Jean Le Fontaine !
après un passage en forêt, nous filons à travers le coteau, hors sentier, en direction des crêtes, un peu d'observation, un peu de d'orientation et roule ma poule....
beaux pieds de lavande sauvage
grimpette vers les crêtes, en cherchant le passage entre la végétation qui pique et les lapiaz
à ce niveau tout est sec, vraiment !
petite joubarbe qui essaie de survivre
puis, sans prévenir, nous voilà sur les crêtes, le vide apparaît brusquement, lors de notre première venue ici dans un brouillard épais, l'effet avait été époustouflant.
direction l'extrémité de la montagne qui surplombe Sisteron
des roches qui tiennent en équilibre on ne sait trop comment
tout au bout, un grand Mont-Joie, un cairn
une pierre levée porte un poème, devenu bien difficile à lire, le temps réalisant son usure légitime
un peu plus bas, sur une grande dalle, une inscription de Xavier Dechaux, le graveur sisteronnais et calanquais du XIX ème siècle (dont j'ai déjà,parlé par ailleurs) est tout aussi illisible, de plus des traces douteuses laissées par des salopiaux l’entachent.
en bas, au loin, l'aqueduc ferroviaire qui enjambe la Durance en léger amont de Sisteron dont on aperçoit la citadelle
Nous repartons en sens contraire, nous allons longer les crêtes sur plus de 3 km et si au début il y a un sentier, ce ne sera plus le cas plus tard, cette rando étant au moins pour moitié en hors sentier
des beaux fossiles...
passage d'une petite ravine sous les arbres
et nous voilà désormais en hors sentier, cherchant le meilleur passage sur un terrain rocailleux au possible et fortement en dévers
Notre arbre fétiche nous attend pour la pause, il nous délivre une belle et rare ombre sur une herbe verte, cet endroit est précieux et...secret. Il est midi, nous sommes à l'heure.
vieil arbre étonnant qui ne nous laisse pas indifférents, nœuds étranges, branches sèches lancées vers le ciel, il nous pose mille questions auxquelles nous ne savons répondre et c'est très bien ainsi, chaque lieu doit avoir sa part de mystère.
Après une pause délicieuse, il nous faut penser au retour, qui sera lui aussi hors entier.
Passage sous les branches basses, puis nous suivons une draille, draille de chasseur, draille de gibier...
sur notre droite s'alignent les diverses crêtes que nous avons suivies, avec plus ou moins de facilité
Ici sur ce plateau un petit troupeau est agglutiné sous l'ombre chiche d'un résineux, les moutons ne bougent même pas un brin de leur toison en nous entendant passer. O' fan qu'il fait chaud, qu'ils disent, sont fous ces marcheurs !
Il nous faut chercher le meilleur passage pour rejoindre la ravine et plus bas, la piste qui devrait nous ramener au vieux chêne du sentier de découverte
mais sans oublier la halte ombragée au pied de Notre Dame du Chêne, cet arbre vénérable, creux, qui abrite un oratoire dédié à Marie.
Notre Dame du Chêne
la piste reprend un peu d'altitude sous le maigre couvert forestier
et nous revenons au grand chêne du départ, il ne reste plus qu'à redescendre, et ce n'est pas le plus facile, le rude sentier de découverte pour revenir à la Pierre écrite.
avec encore quelques fossiles involables !
Fin de belle mais épuisante rando sous un soleil de plomb non prévu par la météo locale
le Mourre de la montagne de Gache vu de la vallée.
Ceci n'est qu'un reportage, l’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
3 commentaires -
Par JLuc Fontaine le 18 Juillet 2020 à 09:23
Durant ce séjour dans le Devoluy, impossible pour nous de ne pas aller à Chaudun, ce village sacrifié chargé de l'histoire des gens de la montagne.
Aujourd'hui nous irons par un sentier pas toujours facile à trouver sans points de repères, le sentier des cascades.
Départ du col de Gleize, la voiture garée devant la maison des bergers.
Nous passons le portique et filons sur la piste forestière, la croix du souvenir est toujours là, sur son rocher,
pour en savoir plus lire mon roman tiré de l'histoire tragique de ce village vendu par ses habitants au XIXème siècle.
clic sur l'image pour en savoir plus.
La piste passe sous le pic de Chaudun
puis nous la quittons pour prendre le sentier de Ronde, sentier en balcon traversé par de nombreux rus qui, parfois, le dégradent avec l'aide des vaches, bien entendu !
Même si la saison touche à sa fin, il y a encore pas mal de fleurs,
Phalangère à fleurs de lys.
le cirque de Chaudun commence à s'ouvrir à la vue
Rhapontique à feuille d'aunée
panorama sur le cirque de Chaudun, entouré de montagnes
en bas, dans cette vallée oubliée, la maison forestière de Chaudun bâtie sur les vestiges du village
la sente en balcon est parfois bien dégradée, ce qui est normal en ces milieux maontagnards
un virage serré et nous voilà bordés de fleurs de cytises
puis plus loin, quelques gentianes bleues
en contrebas, sur son promontoire dominant le petit Buëch, les vestiges de la chapelle Saint-Jacques
et un peu plus en avant, le pic des vautours au premier plan
la sente se faufile maintenant sous les résineux, dont la base est cintrée dès la naissance par les neiges hivernales
et c'est l'arrivée sur la prairie des vaches, elles bloquent le sentier et s'en fichent !
vue arrière panoramique sur les 3 pics, Gleize, Chaudun et l'Aiguille
Orchis brûlé double
nous quittons le sentier de Ronde pour filer vers le sentier des cascades
que l'on trouve après un passage dans la prairie, point de repère, cet arbre.
du haut de leur butte deux vaches nous observent !
entrée dans une belle forêt
puis après une forte descente, c'est l'arrivée aux cascades
la sente continue en descente jusqu'à rejoindre le torrent de Chanebière que nous remontons légèrement, jusqu'à notre "coin favori" pour notre pause du médio au bord de "notre piscine".
Il faut bien quitter ce bel endroit pour commencer le retour par la piste forestière, nous passons sous le cimetière dont la butte est fleurie
Centaurée des montagnes
la grande croix du cimetière
traversée du pont de Chaudun et passage sans s'y arrêter à la maison forestière et loooongue remontée de la piste, heureusement partiellement ombragée
petite halte, pour souffler, au col de Chabanottes et poursuite de la remontée jusqu'au col de Gleize.
Fin de très belle rando...sur nos souvenirs.
Ceci n'est qu'un reportage, l’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
3 commentaires -
Par JLuc Fontaine le 16 Juillet 2020 à 21:33
J3 et dernier de notre séjour en Hautes Pyrénées, ce matin-là direction le lac des Gloriettes, il y a un brouillard "à couper au couteau".
Notre hébergeur nous dit que peut-être, là-haut nous serons au-dessus des nuages...eh bien non, même les locaux se trompent parfois !
Dans la montée en lacets serrés, la visi en voiture ne dépasse pas quelques mètres, le parking est dans le coton, j'ai même un peu de mal à trouver le début de notre parcours. Consolation, il ne pleut pas et il ne fait pas froid, alors nous partons...
Iris des Pyrénées, qui est paraît-il à l'origine des iris cultivés
dans le brouillard, quelques moutons curieux viennent à notre rencontre
des roches erratiques parsèment la prairie, nous entendons l'eau en contrebas, mais ne voyons rien, en principe, d'après la carte nous sommes au bord du lac, ou pas très loin.
Aconit napel
la trace est facile à suivre en ne s'en éloignant pas trop
un torrent devant nous et quelques vaches en liberté
le pont de l'Espuguette sur le gave de l'Estaubé
le gave de l'Estaubé qui alimente le lac, que l'on devine vaguement en aval
rencontre bovine...madame ne voulait pas se laisser caresser le front, elle a beaucoup secoué la tête de droite à gauche, je n'ai pas insisté, c'est qu'elle a de belles cornes pointues.
illusion, une vache à corps de pierre ou rocher à tête de vache...au choix !
en bas...le lac et le débouché du gave dans des gorges
chardon Reine des Alpes
le gave qui alimente le lac dans le fracas de l'eau qui rencontre les blocs de roches éboulées
la sente est maintenant en balcon au-dessus du lac, toujours quasi invisible
Nous avons presque fini le tour du lac, un poteau indicateur nous invite sur la plateau de Coumély, un peu plus haut et peut-être au-dessus des nuages (eh bien non, toujours pas ! )
grimpette à l'aveugle, nous ne savons pas où nous allons, mais nous y allons
une maison qui fait buvette (fermée pour ce matin)
sur une butte, une indication "table d'orientation, nous y allons...pour voir qu'on ne verra rien !
Nous continuons encore un peu, de belles maisons typiques de la région, sortent brutalement de la brume
parfois accolées à la roche
nous pourrons dire qu'aujourd'hui, ce n'est pas la vue qui nous enchante, on se dirait en Ecosse !
Rhododendrons
Sur le plateau, vers midi, les nuages tendent à se dissiper, la vue s'ouvre légèrement, nous cherchons une roche plate et sèche pour la pause du médio
source captée, la "fontaine de Marc"
Pause en compagnie des marmottes qui jouent à cache-cache avec nous (méga coup de zoom)
pour le retour au lac, nous passons par un sentier qui descend dans le vallon, invisible en montant dans le brouillard
un rapace nous survole, ce n'est pas un vautour, mais un ? (le vol n'est pas celui du vautour)
les butineurs sont enfin sortis et s'affairent
le plateau est superbe, quelques maisons y sont, et pour beaucoup en fort bon état, mais fermées.
puis c'est la descente vers le lac, les nuages sont dissipés, la vue commence à s'ouvrir enfin !
la buvette est maintenant ouverte, nous en profitons...puis c'est la descente vers le barrage EDF qui date des années 50.
traversée du barrage et retour au parking maintenant bondé, le lac des Gloriettes est un lieu de tourisme visiblement réputé.
Jolie balade, le brouillard ayant donné un charme particulier à une grande partie du parcours.
Ceci n'est qu'un reportage, l’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
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Par JLuc Fontaine le 15 Juillet 2020 à 21:59
J2 de notre séjour à Gavarnie, objectif la grande cascade du cirque de Gavarnie. Malgré le temps gris, malgré le tout début de saison estivale...nous ne sommes pas seuls, le site est déjà hautement fréquenté !
Pour filer vers notre but, nous prenons le chemin rive droite du Gave de Pau, le torrent alimenté par les grandes cascades, cheminement facile, véritable autoroute à marcheurs de tous poils et de tous niveaux. Nous allons musarder le long du torrent, laissant filer ceux qui semblent pressés, de tout façon ce n'est pas très éloigné, une promenade.
Notre but est dans les nuages gris qui ne semblent pas vouloir se dissiper
le gave roule des eaux gris-bleu la température clémente contraste avec le ressenti visuel
Nous allons faire de nombreux arrêts, la rive est largement fleurie, ce qui est tout aussi beau que la cascade, tout compte fait.
Campanules agglomérées
Iris des Pyrénées
Bugle rampante
Un beau pont enjambe le gave, le pont de Nadau du XIX ème siècle
Pont de Nadau
Le pont actuel de Nadau (qui signifie Noël) date du milieu du 19e siècle (1856). Il est alors reconstruit entièrement en maçonnerie avec arche surbaissée, perpendiculaire au cours du gave et vient remplacer une ancienne passerelle en bois. Il a fait l'objet d'une restauration au cours de la 2e moitié du 20e siècle.
Millepertuis, mille vertus
une belle calade (chemin pavé de galets de rivière) fait suite, bien utile aux véhicules qui desservent l'Hôtel du cirque un peu plus haut, un peu plus loin.
dans un sous-bois quelques fraises des bois nous régalent, une petite poignée chacun !
le chemin grimpe un peu plus, ralentissant la marche
le cirque semble se dégager des nuages, nous arrivons
en bas, dans les gorges, le gave se déchaîne, il rugit !
passé l'Hôtel du cirque, une sente bien marquée file vers les cascades
des ruisseaux sont à traverser à gué, le gave, lui, est infranchissable
Pique nique sur une roche sèche, avec panorama sur le cirque et les cascades
les fleurs parsèment la prairie
Erodium des pierres (un peu bouffée aux mites !)
un très bel edelweiss pied de lion
Chardon Reine des Alpes
De gros nuages d'après-midi arrivent comme il se doit, nous revenons sur nos pas, avec d'autres marcheurs qui redoutent, comme nous, l'orage qui menace
Revenus sur le chemin principal, je bifurque sur un sentier peu marqué qui s'enfonce en forêt, laissant de côté "l'autoroute à marcheurs"
Un petit pas de désescalade est à passer, chaîne et barre de fer en main courante qui nous amènent devant un pont qui enjambe le gave en furie
Une magnifique prairie s'ensuit, un bonheur visuel, des fleurs, des fleurs et pas n'importe lesquelles
Lys martagon
Epilobe à feuilles étroites
Aconit napel
Regard vers l'arrière, si l'orage ne menace plus, les nuages sont toujours là
Œillets de Montpellier
Une barrière électrifiée est passée, nous sommes dans un enclos à chevaux, nous en sortons vite et revenons sur la sente, perdue quelques minutes plus tôt
Nous arrivons à Gavarnie du côté du cimetière et de sa belle église qui nous attire
il y a de quoi, c'est un haut-lieu de notre patrimoine
simple mais néanmoins superbe
une borne...celui qui l'a sculptée n'a plus mal aux dents depuis longtemps !
Fin de superbe balade, ceux qui restent sur le chemin principal ne savent pas ce qu'ils manquent...mais bon, il semble que de plus en plus, la beauté ne soit pas ce que cherche le touriste compulsif.
Ceci n'est qu'un reportage, l’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
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