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N.D. de Thines, sur les pas des Hommes du XIIème siècle...
Notre Dame de Thines, avant de venir ici, en sud Ardèche je n'en avais jamais entendu parler...et pourtant !
Bâtie sur un piton rocheux quasi inaccessible, des hommes ont charrié des blocs de granit, de grès rose et beige depuis les carrières situées tout en bas dans la vallée, perdu ici, dans ce vallon escarpé, un chef d'œuvre de l'art roman nous attend.
Nous démarrons sur la D10, juste devant l'auberge de Peyre, qui fut en son temps un très gros relais muletier.
Relais muletier datant du XIIIème siècle, le Peyre était le lieu de croisement des colonnes de mulets venant de Vans avec ceux de Joyeuse, il est dit qu'on y a vu plus de 300 mulets "quillés" là devant l'hôtelerie solitaire de ce plateau désert.
Avant d'aller rejoindre l'esprit des compagnons bâtisseurs à l'église de Thines, filons sur les chemins muletiers de ces grands voyageurs. Une rando qui démarre en me mettant une énorme pression par la force de ces symboles.
Nous filons sur la voie romaine sur une grosse centaine de mètres, puis à gauche part le sentier qui dégringole vers Thines, un vent froid nous bouscule un peu, ça ne durera pas.
Décor de lauzes agrémenté de bruyères, parfois un arbre solitaire se fait remuer par le vent.
sentier muletier...les vestiges montrent bien harassant travail de l'homme pour empierrer ces sentes et les sécuriser.
Perdu dans mes pensées, je me dis qu'ici, on ne va pas rencontrer des hordes de touristes...(pourtant il en faut et nous le sommes aussi)
sur un promontoire, une croix métallique blanche se dresse
Le regard s'abaisse, grande claque émotionnelle, en bas, sur son piton...Thines la majestueuse se dresse.
Changement de terrain, la nature du sol à changé, les châtaigniers abondent , c'est ce que nous avait expliqué notre logeur le pompier amoureux de soun païs, "vous verrez, en quelques mètres, on passe des pins aux châtaigniers, les plissements terrestres brutaux ont laissé leur empreinte."
Fin de la longue descente tortueuse, nous entrons dans le village, loin d'être abandonné, il est tout simplement calme.
Porte d'entrée, le monument sculpté par Marcel Bacconnier en hommage aux victimes du massacre perpétré par les troupes allemandes le 04 août 1943 nous accueille, œuvre gigantesque finement ciselée !
Traversée de Thines par les ruelles étroites...et coup de cœur immédiat pour ce village !
Et puis, la voilà, celle pour qui nous sommes venus...
Un escalier monumental permet d'y accéder
Le linteau de la porte d'entrée est décoré d'une frise qui symbolise l'entrée de Jésus à Jérusalem , la Cène et le baiser de Judas
Des statues adossées aux colonnes de grès rose et beige sont érodées, mais en y regardant bien, on peut encore apercevoir la finesse des coups de burins (tarabiscot) des sculpteurs
L'intérieur...Une merveille d'harmonie, les compagnons bâtisseurs ont joué de la corde à treize nœuds, du compas et de l'équerre, c'est clair !
Quand on pense que ces édifices datent du XIIème siècle, bâtis sans machine, sans aucune connaissance des mathématiques, seulement (si l'on peut dire, car c'est énorme ! ) à l'aide du savoir transmis de maître à l'élève (lapin) et en application du nombre d'Or des druides...
le superbe escalier pour accéder aux cloches (fermé par sécurité)
Notre Dame de Thines
décoration du pilastre qui permet de passer du fût de la colonne au chapiteau.
La porte, étonnament placée à 90° de l'orientation romane (est-ouest) s'ouvre sur la vallée, au bas des escaliers, un grande croix de fer.
Eglise Romane du XII ème siècle, classée monument historique en 1848, Notre Dame de Thines, est un joyau d'architecture, de sculpture et de décoration. Construite en granit clair et grès rouge et beige, elle réunit à elle seule tous les éléments qui font la beauté de l'art roman.
A l'extérieur, une sympathique "aire de pique nique" est mise à disposition du marcheur, avec eau potable S.V.P !
les murs accrochent un joli bouquet de coquelicots
Un slogan que je vais faire mien !
A regrets, car je resterais ici des heures à me ressourcer, nous prenons le chemin du retour, et de la remontée, plus de 400m de grimpe ininterrompue.
derrière nous Thines montre son plus beau visage
le GRP Cevenol nous entraîne au passage d'un gué dit "mare des grenouilles", eau fraîche qui ruisselle de la montagne et dans l'eau...
une toute jeune salamandre tachetée, les tâches jaunes au niveau des pattes la différencie des tritons,
la remontée continue, le GRP serpente et nous fait traverser plusieurs vallons
digitale pourpre
nous arrivons au hameau de Blacherette, puis la grimpe recommence, rapidement le décor change
les châtaigniers font place aux résineux, sur le sol, les lauzes sont remplacées par un épais tapis d'aiguilles de pins
un belvédère sur le bord de la falaise pour un dernier regard à Thines
le sentier reste maintenant en balcon, deux maisons ruinées sont au bord du vide
le plateau réapparaît, bruyères et garrigue sont notre décor jusqu'à retrouver les lauzes malaisées de la voie romaine, puis l'auberge des Muletiers.
Sur les traces des grands bâtisseurs, Compagnons et Bénédictins du XIIème siècle, une balade d'environ 10km400 et 425m de dénivelé qui restera gravée parmi les plus fortes en émotions, marcher ce n'est pas seulement mettre un pied devant l'autre.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
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Commentaires
1CatalaneMercredi 14 Juin 2017 à 21:21Un billet différend de ceux auxquels nous sommes habitués mais je comprend ton émotion ,,Bises l'ami,Répondre2Loridon gérardJeudi 15 Juin 2017 à 07:23
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