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Le ravin des Encanaux
Marre de cette canicule qui me prive de randos en collines, la chaleur étouffante coupant une grande partie des moyens. Après avoir vérifié que les massifs sont ouverts et autorisés, je décide de bon matin d'aller remonter le lit du ruisseau des Encanaux l'extrémité de ses gorges.
Au départ du parking des Encanaux sur la route qui relie Auriol au Plan d'Aups, il n'est pas encore sept heures quand j'y gare la voiture.
Je vais pouvoir profiter de quelques petites heures de "fraîche" d'autant que le ravin est relativement à l'ombre car bordé de hautes falaises.
Je prends tout de suite la direction du pont des Encanaux, espace où, en saison, il y a toujours un peu d'eau. Le ruisseau des Encanaux est chargé des petites eaux de ses affluents, les ruisseaux des Infernets et de la Coutronne, mais il est bien le seul à rouler quelques petites eaux, cela se verra plus en amont.
au niveau du pont, le petit plan d'eau n'est guère engageant, le peu d'eau qui y est retenue est assez verdâtre, je ne m'y verrais pas m'y baigner même par canicule, encore moins d'ailleurs, ça doit bien grouiller...
je prends le sentier rive droite qui pour l'instant longe le ruisseau sous un agréable couvert de yeuses.
la source dite des "Encanaux" est là, l'orifice principal est sec même si il y a trace d'humidité,
par contre plus au ras de terre un beau filet d'eau claire et fraîche sort de la roche, c'est tout ce qui alimente cette petite rivière.
Quelques mètres en amont le lit du ruisseau temporaire est complètement sec, quelques rares flaques d'eau croupie ne sont le fait que des dernières pluies déjà lointaines.
Ici commence la remontée du lit de la rivière. Mais...ne nous y trompons pas, ce cours d'eau peut être très dangereux en cas d'orage, il est au pied du massif de la Sainte Baume et reçoit, dans ce cas presque toutes les eaux du versant.
Les gorges et marmites creusées dans la roche le prouvent assez.
Le cheminement n'est pas aisé mais ne présente pour l'instant aucune difficulté
les premières marmites apparaissent, facilement franchies. Il ne fait pas encore chaud, même si parfois un petit vent tiède annonce que ça ne durera pas.
De nombreux blocs de roche sont dans le lit du ruisseau demandant de bien penser le cheminement
Je veux éviter, autant que possible de sortir du ruisseau, pour le plaisir ludique de franchir ces marmites, il faut, avant d'avancer, bien regarder par où passer sans mettre le pied dans cette eau stagnante
Le première difficulté véritable est là, le passage se fait côté droit en montant, une corde sécurise (un bien grand mot !) l'escalade
ne pas négliger de s'y tenir, juste ici, la roche a tendance à pousser le marcheur vers ...la marmite trois mètres plus bas.
encore des chaos rocheux à contourner, les figuiers nombreux, n'ont plus de fruits, dommage je me serais bien régalé d'une gourmandise sucrée
une marmite qui demande réflexion avant de s'y engager
et j'arrive dans le grand méandre et son abri creusé sous la roche, je vais jusqu'au bout mais je sais que je ne vais certainement pas pouvoir passer
la paroi de la marmite, haute et absolument verticale est équipée, mais même malgré cela, et après avoir encore une fois essayé, je ne passe pas, les espèces d'étriers semblant donner de l'aide sont inutilisables.
Je fais demi tour sans insister outre mesure et contourne l'obstacle par le côté ce qui me donne l'occasion d'apprécier l'endroit, vu d'en haut.
Ici sur cette petite bretelle de contournement, seul un pied d'ail rond sauvage semble vouloir me barrer le passage.
je reviens rapidement dans le lit du ruisseau et continue ma remontée, il y a encore deux bons obstacles à franchir mais "en principe" c'est faisable.
un porche sous roche demande de se courber un peu.
le soleil vient de franchir la barre supérieure des gorges, je l'ai droit dans les yeux et la température remonte d'un coup.
petite série de cascades...sèches
et me voilà au niveau de la marmite la plus délicate, peu visible sur la photo une longue corde sur le côté permet de passer en se jetant dans le vide, les mains accrochées à la corde et les pieds à 90° collés à la paroi quasi verticale
il faut juste avoir confiance en la corde (ici triplée dans sa partie la plus longue) et y aller !
et bien tirer sur les bras pour en sortir
Je suis presque arrivé en bout du parcours faisable, quelques marmites puis une dernière assez délicate même si la photo ne le rend pas bien.
Un sentier part sur la gauche et grimpe dans les yeuses sur le versant pentu, je passe par là car la dernière falaise m'est infranchissable.
un regard arrière sur la sortie des gorges, mon sentier de retour est tout là-haut sur la crête ensoleillée
je contourne le gros obstacle et "pour le plaisir" je reviens sur les dernières marmites avant que le ruisseau ne devienne une vague trace qui se perd dans les pins.
la dernière marmite avant une petite pause méritée à l'ombre chiche d'un pin, il est tout juste 10h00 j'ai fait 4km700 depuis le parking, je vais redescendre avant de cuire au soleil.
redescendre étant un mot exagéré puisque le sentier qui file dans le ravin de la Coutronne commence tout d'abord par monter le long des falaises qui bordent le ravin
en bas la fin du ravin des Encanaux
ensuite la sente balisée s'éloigne du ravin des Encanaux pour rejoindre les ravins suivants ceux de la Coutronne puis des Infernets
passage devant les vestiges du four à chaux de la Coutronne
la descente maintenant fortement amorcée, m'emmène vers les falaises des Infernets où se trouvent trois grottes remarquables, la grotte des Morts qui demande un peu d'escalade facile, la grotte des Infernets, grande et profonde, l'abri du Figuier, sans intérêt sauf en cas de pluie ce qui n'est pas vraiment le cas.
je quitte le sentier balisé pour l'étroite sente qui se faufile dans les argéras et kermès meurtriers pour les bras découverts et qui passe au pied des falaises
le canapé qui se trouvait depuis des années au fond de la grotte des Infernets est maintenant sur le sentier, on pourrait presque dire que c'est le fin d'un "patrimoine", tous les randonneurs du coin connaissaient ce canapé étonnant fourré au fond de la grotte. (comment était-il arrivé là ? ça reste un mystère).
je néglige l'accès à la grotte des Morts et me réfugie dans l'ombre fraîche de la grotte des Infernets
Ma pause de midi (un peu en avance) se fera ici, comment résister ?
silence total dans la grande grotte, dehors les cigales transpirent en se grattant le ventre pour donner une ambiance typiquement provençale, elles peuvent s'arrêter et se reposer, il n'y a pas de touristes !
je prends ma frontale et descend tout au fond de la grotte, une belle méduse suintante et dorée est suspendue au plafond
une autre se cherche un masque pour effrayer le visiteur
Il faut bien repartir de ce coin de fraîcheur, je reprends le sentier, fait un arrêt, comme on marque un "stop" devant l'abri du figuier et commence la descente en direction de la glacière des Encanaux, terminus de ma balade.
Avec cette chaleur qui doit avoisiner une température supérieure à 40° dans ce ravin sans courant d'air, comment imaginer qu'ici, il y a tout juste un siècle et demi, en hiver on y stockait plusieurs dizaines de quintaux de glace naturelle récoltée dans les bassins de gélation alimentés par le ruisseau La Vède, affluent de l'Huveaune ?
Je retrouve la Vède au niveau du petit pont qui me ramène au parking, fin de rando.
Une balade insolite d'environ 11km pour un cumul de dénivelé de 500m.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
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Commentaires
2CATALANESamedi 4 Août 2018 à 06:45Tu as raison, randonner en plein cagnard, pas possible !!! Et marre de cette canicule ... Moi, je randonne dans la piscine, puis dès que je suis sortie de l'eau, je m'engouffre dans la maison !!! Vivement un peu de fraîcheur. Nous devions partir ce mois d'Août avec le camping-car, mais nous avons annulé car mon mari a toujours ses problèmes avec ses vertèbres. Mais de toutes façons, avec la chaleur qu'il fait nous ne serions pas partis. Dormir dans le C.C. avec 40 °, impensable !!! Allez, bisous, bisous.
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Effectivement comme on vient de le voir en Corse, il faut s’assurer d'une bonne météo avant de se lancer dans ces remontées pas faciles. Mais le vieux sanglier est méfiant de nature.
oui Gérard, j'y avais pensé à cet accident dramatique, mais que veux-tu, le vacancier en veut pour le pognon qu'il a dépensé, et souvent les guides et autres "pros" sont là pour le ramasser.
Le très grave accident sur le GR20 au col de la Solitude il y a trois (ou 4 je ne sais plus) ans n'a pas servi de leçon. La Corse c'est beau, mais sa montagne est comme les autres, elle est dangereuse quand on ne s'en méfie pas.
amistousamen
jluc