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La glacière Pivaut et le Mourre d'Agnis
Le Mourre d'Agnis, ce sommet situé à l'est de l'extrémité du massif de la Sainte Baume et qui s'étire jusque sur les hauteurs de Mazaugues, nous n'y étions pas allés depuis "un certain temps".
La voiture garée sur le parking de la glacière Pivaut en bordure de la D95, nous allons tout d'abord, par le cheminement "tout public" vers la glacière que nous connaissons bien, nous ne nous y attarderons pas. Le temps est au gris mais pour le moment il ne pleut pas, pas encore.
la partie visible du grand puits de la glacière
Nous contournons le bâtiment et par un sentier discret, nous filons dans la forêt en limite de propriété privée, et ici elles sont nombreuses et interdites !
Nous traversons un des ruisseaux qui forment le Grand Gaudin, une rivière temporaire qui peut être complètement sèche ou tumultueuse selon les pluies tombées auparavant. C'est quand même avec cette eau dévalant des sommets environnants que pendant des siècles les travailleurs de la glace ont fabriqué cet or blanc pour les gens aisés des villages et villes alentour...jusqu'à Toulon ou Marseille.
Une eau fortement chargée, qui, comme au niveau des sources de l'Huveaune, dépose son calcaire au contact de l'air laissant une épaisse pellicule blanchâtre sur tout ce qu'elle touche, roches ou bois morts.
Ce sentier nous ramène vers la piste qui traverse la forêt, au passage il y a beaucoup de fleurs sauvages et des insectes qui profitent de cette manne éphémère.
sentier peu parcouru et non balisé ni entretenu, et c'est tant mieux.
Nous débouchons sur la piste, qui "pour une piste" est fort agréable dans un beau sous bois forestier
bordée de cistes et de thym en fleurs
puis quand le cheminement sort du couvert, ce sont des genêts odorants qui bordent le sentier
Nous arrivons en vue d'une propriété oubliée des hommes, la Salomone, où depuis peu, une maison pastorale a été construite sur les ruines
le chemin reprend entre les "ginestes" de différents variétés, genêt à balai, genêt espagnol et autres
et après quelques détours pour contourner les propriétés et les pâturages nous arrivons à la Taoule, autre ancienne propriété qui, en son temps, a certainement été riche vu la taille des ruines nombreuses enfouies dans la végétation
De la vie a aimé, travaillé et certainement souffert ici, impossible de ne pas y penser, pour moi ce ne sont pas que des tas de pierres, loin s'en faut.
l'immense tilleul au milieu de la prairie doit en avoir des choses à raconter, si on se donnait la peine de l'écouter.
Après une inévitable pause, nous filons par le sentier balisé jaune qui nous emmène vers notre destination, nous passons devant une aiguade pour troupeaux, alimentée par un filet d'eau qui se faufile dans les prés.
Puis, rapidement le sentier devient plus à l'étroit, la sente se taille difficilement un chemin dans une végétation sauvage et rendue expansive par les nombreuses pluies, inhabituelles en cette saisons par ici.
encore des fleurs, un beau tapis d'orchis arrive à donner de la couleur éclatante dans tout ce vert
cheminement de plus en plus ardu, bonjour les griffures sur les bras et le bas des jambes !
mais comme il faut bien prendre un peu d'altitude pour rejoindre le sommet, inévitablement, à un moment ça grimpe et même ça grimpe raide.
le sentier devient une rivière de cailloux en crue mais nous savons que nous sommes presque au sommet.
et voilà, devant nous, l'objet de notre balade du jour, l'étonnante Quille de Tillet
Beaucoup, de nos jours se posent la question : c'est quoi ce truc ?...et pourtant !
Les limites territoriales entre deux ou plusieurs communes sont régulièrement matérialisés par des ouvrages bâtis. Des éléments remarquables de la nature tels qu'un rocher haut et isolé, un point d'eau ou un grand arbre ont pu remplir ces fonctions de témoins de limites. ... voir, les bornes de pierres entre Ollioules et Evenos, les Bidoufles de la forêt des Morières et plein d'autres.
Ces témoins sont le plus souvent complétés par des éléments construits : des bornes ou terme, des pierriers ou clapier et des oratoires. ... Les termes bâtis sont des piliers tronconiques ou prismatiques, d'une hauteur de 1m à 1,50m, construits en pierres sèches ou "à chaux et à sable". L'un des plus ostensibles est érigé sur le point culminant du massif d’Agnis (919m alt.). C'est la "Quille du Tillet", haute de 4,30m, percée de part en part par un regard qui permet de viser l'alignement de Signes et de Mazaugues.
A rapprocher des pyramides de Cassini dont on trouve encore quelques vestiges, bien que leur fonction n'était pas tout à fait la même.
Même si quelques barreaux scellés dans les pierres permettaient à un guetteur de s'y hisser au sommet, nous n'allons pas faire comme les nombreux randonneurs qui n'ont pas de cerveau et nous ne grimpons pas sur cet héritage du passé pour ne pas le détériorer, personne ne viendra le réparer, et faire le guignol au sommet pour "faire la photo" est de la bêtise pure et simple !
un des trous de visée
la ligne de crête file vers l'est au dessus de Mazaugues
tout en bas, à l'aplomb, les vestiges de la Taoule où nous étions il y a peu
Nous filons sur les crêtes pour chercher un endroit sympathique pour faire notre pause, pour le moment ici le soleil brille et il fait chaud.
Puis, reprenant notre route nous trouvons d'autres "tas de pierres" encore probablement des limites de propriété ou limite territoriales...
Une peu de grimpette raide, de la descente et nous voilà à proximité de la grande robine qui partage le massif en deux , un effondrement qui entaille le massif et laisse apparaître une roche friable et stérile, une sente discrète s'y faufile en descente raide et difficile, c'est par là que nous revenons vers notre point de départ.
Vue arrière sur cet effondrement où il ne fait pas bon de se risquer
Puis nous atterrissons sur une croupe plus "civilisée" qui ondule au gré du relief
une belle sauge en plein milieu du chemin
et nous arrivons sur la piste à la hauteur de la Salomone
Nous reprenons le cheminement en sens inverse tout en faisant un crochet vers les ruines d'une autre belle propriété, le Clos de l'Héritière. La pluie arrive, nous ne nous attardons pas.
ruines bien mangées par les lierres
la piste nous ramène à proximité de la glacière Pivaut dont on voit ici la toiture complexe, une pluie fine tombe régulièrement pendant que vers la Sainte Baume, le tonnerre gronde, nous traversons le ruisseau pour revenir en bordure de route sur 50m vers le parking, fin de rando.
Une belle rando de 16km500 pour un cumul de dénivelé de 550m
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
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Commentaires
2le vieux scafDimanche 10 Juin 2018 à 07:54je suis monté au plateau d'Agnis en partant de Signes une belle grimpette, mais j'étais plus jeune ...
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Encore une bien belle randonnée ... Je me demande où tu arrives à trouver des coins que vous n'avez pas encore faits !!! Bon nous aujourd'hui, repas de quartier puis pétanque, ce sera moins fatiguant. Bisous et bon dimanche.