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Gorges du Tarn, le Castelas de Hauterives
Durant notre séjour dans les gorges du Tarn, c'est une balade que je ne voulais manquer à aucun prix.
Le château de Hauterives nous l'avions vu du sentier qui descend vers le hameau de Castelos puis Hauterives au bord du Tarn, mais cette fois-ci je voulais y aller au plus près et bien qu'officiellement il n'y ai pas de chemin je pensais bien en trouver un, une draille de chasseur ou autre...
Ce château, en vérité ces ruines superbes sont à l'honneur dans un des chapitres de mon roman "la Spirale du Temps", je ne pensais pas être aussi stupéfait en le voyant intra-muros.
Nous allons faire une toute petite balade du genre aller et retour au plus court, les soucis de genou pour la Gazelle et de lombaires pour moi, étant toujours présents, il ne s'agit pas d'être imprudents.
La voiture est garée dans le charmant hameau d'Anilhac, sur le causse Méjean, tout près de la rupture du causse, en bordure des gorges. Nous y étions passés la dernière fois et ce hameau nous avait charmé, il y a de quoi, beauté des maisons caussenardes, beauté du causse, calme et sérénité sauvage.
le matin est serein, le ciel d'un bleu profond, le causse est, comme il se doit, silencieux.
Même la lune, noctambule affirmée, tarde à se coucher devant une nature aussi belle.
les gorges apparaissent rapidement, grand coup de sabre qui sépare le causse Méjean du Sauveterre, les éternels murets de pierres délimitent les espaces dédiés aux brebis, bordés de buis hésitants entre le vert tendre et le marron de la sécheresse.
nous voilà tout en bordure des gorges, la fausse platitude du causse étant définitivement rompue par la descente abrupte en direction du Tarn par une sente bien marquée mais pentue et tortueuse.
Entre les branches d'un alisier en fruits, les ruines du château de Hauterives apparaissent, environ 290m plus bas que nous.
dans la descente nous croiserons un groupe de randonneurs montants, dont "une connaissance" du blog déjà rencontrée lors d'une balade dans le Siou Blanc. le monde des randonneurs est en réalité tout petit. Après les salutations d'usage, chacun repart de son côté, quant à nous, nous restons vigilants à chercher la sente forcément discrète qui va nous emmener vers notre but.
derrière nous le Roc Trouquat, où nous étions hier pour notre pause du médio, en face du ravin de la Couronne où nous sommes actuellement.
Nous voilà à peu près à la bonne altitude, en face du piton rocheux où se trouvent les grands pans de murs du château, seuls vestiges visibles de cette forteresse moyenâgeuse
la sente recherchée existe bien, nous nous y engouffrons, elle est peu marquée mais va dans la bonne direction, c'est de bonne augure.
On s'approche...on s'approche...
passage délicat dans un pierrier instable, le "planter" de bâton doit être sûr !
et voilà, nous sommes en dessous du piton rocheux où s'élève le château, il n'y a qu'à remonter la sente est visible
une belle clairière dans les feuillus nous accueille et nous offre un point de vue magnifique sur ces vestiges hors du commun
Je ne peux, bien entendu, résister au désir d'aller y jeter un coup d'œil au plus près, ceux qui me connaissent savent mon attirance pour les vieilles pierres chargées d'histoire, grimpette vertigineuse, le château ayant été construit sur un piton haut perché et à pic au dessus des gorges
j'en reste bouche bée, je dois avouer que je n'arrive pas à comprendre comment les hommes du moyen âge ont pu construire ce château ici, avec les moyens de l'époque, le causse n'étant pas réputé, loin s'en faut, pour fournir du bois d’échafaudage en abondance.
Les murs ayant résisté au temps et à la furie des hommes sont superbes par la qualité de leur construction. Les blocs sont parfaitement jointés et taillés avec une précision qui me laisse pantois.
édifiée sur quatre niveaux, les trous de boulins le démontrent, c'était une petite forteresse mais de grande qualité
Malgré ses presque neuf cents ans, le jointement parfait des pierres taillées avec la roche naturelle n'a pas bougé d'un millimètre, aucune fissure, aucun tassement, rien que cet exemple ne fait que renforcer l'admiration que j'ai pour ces bâtisseurs du moyen âge.
Je ne me suis pas trompé dans mon roman en attribuant cette construction à mon héros, Martin la tête dure, berger du Luberon devenu bâtisseur puis éminent Maître d'œuvre.
Nous faisons notre pause du midi au pied de ce chef d'œuvre du XIIème siècle, que les intempéries et les hommes lui assurent une longue vie, des siècles durant, encore et encore.
rectitude et hauteur vertigineuse de ces murs qui témoignent du savoir-faire des ces génies de la construction
il nous faut quitter ces lieux, à regrets, nous revenons en direction du sentier, par un autre chemin qu'à l'aller, plus évident et plus facile
quelques traces du passage des vautours qui sillonnent le ciel en quête d'une charogne
Il nous faut à nouveau traverser le ravin, mais cette fois-ci, le pierrier est nettement plus stable
revenus sur le sentier principal, nous remontons vers le causse quand, devant nous un couple de vipères est en train de se faire un gros câlin en vue de s'accoupler, visiblement nous dérangeons !
Entortillées comme des scoubidous, elles se séparent pour retrouver une agilité qui leur est nécessaire pour se protéger, nous ne leur aurions fait aucun mal mais les deux vipères ne le savent pas.
les deux serpents se séparent d'une étreinte passionnée, et filent, apeurés chacun de leur côté.
souhaitons leur de se retrouver quand le calme sera revenu sur le sentier, et qu'ils fassent de beaux petits...
en remontant nous rencontrons d'autres randonneurs connus du blog, décidément nous ne sommes pas "incognitos" ici !
Un grand bonjour à Gérald et Charis s'ils lisent ces lignes, pour cet agréable moment partagé.
Quelques nuages bas assombrissent le ciel, rendant le causse encore plus mystérieux
Nous sommes rapidement en vue de Anilhac
et ses jolies maisons de pierres
la croix de fer, marque le centre du village.
Fin de notre courte mais enrichissante balade sur la rupture du causse Méjean dans une nature encore préservée.
une balade en simple aller et retour, de 6km200 pour un dénivelé de 300m environ.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
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Commentaires
2Le vieux scafMardi 9 Octobre 2018 à 08:14Le causse proche des Cévennes, une région presque intact. Et connaissant bien les cévenols proches des Caussards je crois que ça va le rester encore longtemps.
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Ah ... le Causse Méjean c'est vrai qu'il est superbe, nous allons souvent dans le secteur. Et moi aussi je suis en admiration devant ces ruines de château, et me demande toujours comment des hommes, il y a des siècles et des siècles, ont réussi à construire ces monuments ! Incroyable !!! Allez, bisous, bisous.