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Les sources de l'Huveaune, retrait de notre crèche.
Pour aller retirer, comme il se doit, notre crèche, nous sommes passé par les sources de l'Huveaune. Les orages de lundi et mardi précédants ont été violents, on peut espérer retrouver de l'eau dans notre fleuve.
Le ciel clair prévu n'est pas au rendez-vous, nous sommes sous un couvercle nuageux bas et l'humidité ambiante est forte, heureusement, il ne fait pas trop froid.
Nous garons la voiture sur la piste des Aumèdes à la sortie de Nans les pins et nous filons immédiatement vers l'Huveaune, notre Ubelka..
Paysage fantomatique, le brouillard est épais, le sol spongieux, gorgé d'eau.
rapidement nous quittons la piste pour remonter le fleuve par sa rive droite, cheminement plus aisé que par la rive gauche où nous aurions eu du mal à traverser le cours d'eau un peu plus haut.
Dès que nous sommes dans le vallon de la Castelette, le fracas de l'eau est assourdissant, Ubelka a repris son visage légendaire, vigoureuse et tumultueuse.
Il y a eu de plus grosses eaux du temps où la sécheresse ne sévissait pas aussi longtemps, mais ce n'est pas mal du tout, hélas si les pluies ne perdurent pas, Ubelka va vite redevenir un filet d'eau.
Un petit clip vidéo.
La source basse, celle indiquée par un écriteau, coule bien, mais les autres sources sont tout aussi abondantes, sauf celle de la grotte des Moulins, dommage.
Nous montons vers la Castelette par le sentier, heureusement que nous y sommes arrivés par la rive droite, car la traversée à gué pour prendre ce sentier aurait été délicate aujourd'hui.
En face de nous, le cirque des falaises du Caïre, nous allons tout là-haut.
Plus haut le sentier est coupé par la coulée d'eau d'une petite résurgence, bien que marquée sur la carte, je ne l'avais jamais vue autant en eau.
l'exurgence haute, coule à flots, la cascade est superbe, dommage que le sol extrêmement glissant ne puisse pas autoriser que l'on s'en approche un peu plus.
(forte pente + sol boueux + feuilles mortes = casse gueule assuré ! )
la remontée continue en direction de la grotte de la Castelette dans un sous bois très très humide.
et voilà l'entrée, bien connue de tous les randonneurs
Cette belle grotte abrite un gouffre qui donne sur la nappe souterraine qui alimente les sources, attention danger.
l'humidité qui suinte des parois et du plafond fait scintiller les gorgones de calcaire
Tout au fond, dans l'obscurité, l'eau affleure du gouffre, encore un ou deux orages et ça va déborder, transformant la grotte en résurgence.
la grotte de la Castelette est bien connue, les parois de l'entrée subissent les conséquences de cette notoriété, tags et graffitis abondent, reflets de notre société.
Un regard vers la vallon de la Castelette nous montre que les nuages bas, remontent lentement derrière nous.
Nous revenons un peu sur nos pas et filons vers le sentier qui permet de remonter sur les falaises du Caïre
encore un peu de grimpette, mais relativement facile
la vallée de Nans est sous les nuages, seuls quelques petits sommets émergent. Aucune visi lointaine, pourtant d'ici, on devrait voir le Régagnas et la Sainte Victoire.
Puis c'est la sortie sur la corniche des falaises du Caïre, ciel gris mais pas de brouillard...pour le moment.
à gauche, la barre du massif de la Sainte Baume est bien grisonnante, des colonnes de brume remontent dans le ciel
à droite, couverture totale !
Nous prenons la sente qui traverse le bois de yeuses et truffé d'avens pour rejoindre l'oratoire de N.D. des Adieux.
beau sentier, peu marqué où il faut bien rester sur la trace, une glissade dans un aven est vite arrivée (expérience vécue qui reste gravée dans la mémoire)
Puis la grande croix de fer de N.D. des Adieux est là, solidement ancrée sur son lapiaz
Nous retirons la crèche de l'oratoire, à quelques menus changements, nous constatons que des personnes y sont venues. Fleurs, statuettes, photos, cet oratoire garde tous ses secrets.
Rapide pause pique nique sur le lapiaz glacé, le brouillard est arrivé sur le plateau, nous allons y aller en plein dedans.
Nous longeons le bord de la falaise pour rejoindre, "sur l'autre rive" le sentier des Roys qui redescend pile poil, où est garée la voiture.
Nous traversons la route et nous voilà sur le chemin des Roys qui file tout d'abord vers le 3ème oratoire (en partant de Nans) celui dit de "Miette"
Bien dissimulé dans le brouillard ambiant, il apparaît d'abord comme une tâche blanche puis se laisse découvrir.
Miette, diminutif de Mireille en provençal, ce nom a été donné à cet oratoire car l'histoire raconte que Miette, jeune fille aurait eu la vie sauve en venant se cacher ici en 1851 lors de l'assassinat par des brigands de sa mère et de son oncle gardien de la grotte sacrée.
Comme sur tous les oratoires situés sur le massif de la Sainte Baume, la pierre est gravée de signes compagnonniques, Marie-Madeleine étant leur protectrice.
ici un Oméga
ici un fer à cheval
riches ornements des pilastres
Plus bas, on peut voir une ruine de cabane de charbonniers, un écriteau décrit ce qu'étaient les charbonnières. Le bois de chênes verts, les yeuses, étant très recherché pour la fabrication du charbon de bois.
Le 2ème oratoire sort lui aussi du brouillard, restauré, un écriteau renseigne sur son passé.
quelques gravures de compagnons sont visibles
nous dépassons le 1er oratoire, la descente continue sur cette piste utilisée depuis des siècles, c'est tout de même par ce chemin que Saint Louis et d'autres puissants montaient à la grotte sacré faire leurs dévotions à Marie-Madeleine.
Nous voilà en bas du chemin qui lui, file en direction de Nans, pour nous c'est fin de la rando.
Une belle balade, sous et dans les nuages, de 8km600 pour un dénivelé cumulé de 430m.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
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Commentaires
Belle balade en votre compagnie, j'ai aimé ! Quel plaisir d'entendre gloutouner l'Huveaune ! Et vous avez bien récupéré votre crèche, super. Dommage, le soleil n'était pas au rendez-vous ... Allez, bises et bon début d'année !
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UBELKA... cela sent le titre d'un prochain roman.
Pourquoi pas ? sourire.
Ubelka est l'ancien nom de l'huveaune, cela signifie, la fougueuse ! de moins en moins vrai avec la sécheresse, hélas. Mais les crues de l'huveaune dans les années 1970 sont bien restées dans les mémoires des marseillais