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Plongée, quelque part au sud-ouest de Planier.
Depuis plusieurs mois nous avons mis nos plongées entre parenthèses, mais la nostalgie me gagne, surtout quand en ce mois de novembre, la mer est magnifique. (c'est en novembre que l'on fait les plus belles plongées ! ) .Alors, pour plonger virtuellement j'ai ressorti de mes archives, une virée sous marine, au large de Planier, sur un de nos sites fétiches.Cet article aujourd'hui réédité, a plus de 6 ans.Ce quelque part, nous l'appelons entre nous les "pierres de Robert", du nom de celui qui a eu la bonté de nous les faire découvrir, il y a une quinzaine d'années. Trois grosses roches , ( des pierres ) posées sur un fond de sable entre 48 et 70m, le fond est en pente par ici , celle du milieu , la plus grosse et percée d'un tunnel formant une arche . Les gorgones illuminent ce lieu , aidées par le soleil du matin qui arrive encore difficilement jusqu'ici quand l'eau est claire.
Tout autour de ces trois pierres, du sable, rien que du sable...enfin, sauf que si on cherche un peu on va trouver divers débris, d'amphores, ou des restes de bateaux, c'est qu'il y en a eu des naufrages ici depuis l'antiquité !
Je ne donnerais pas beaucoup de précisions sur ce site de plongée, pas seulement pour me le garder égoïstement mais aussi pour ne pas inciter des plongeurs insuffisamment expérimentés à y aller .
Note de l'auteur, depuis la généralisation des GPS portables, ce site est maintenant archi connu...des clubs.
Le danger en plongée, ne se voit que lorsqu'on y est confronté, ici, rien ne peut indiquer que ça peut mal finir.
C'est une descente dans le bleu, c'est à dire sans aucun repère fixe du genre falaise, tombant, etc.... non du bleu , rien que du bleu, une visibilité pas toujours belle et la profondeur qui sans être excessive avoisine tout de même la zone entre 48 et 70 m selon comme on a mouillé l'ancre du bateau, avec plus ou moins de précision.
Ce site de plongée sans être dangereux, est réservé à des plongeurs expérimentés pouvant supporter de descendre profond sans risque de narcose, et surtout assez bons plongeurs pour pouvoir accepter d'annuler la plongée si le moindre souci se présente.
En plongée, comme en escalade, celui qui se force va droit à l'accident ou à celui de ses compagnons.
Ce matin, petite brume qui bouche l'horizon, pas de vent, juste un léger courant de surface d'est en ouest. Alignement de ma Calypso bien contre le sens du courant, et amerrissage sur zone, le sondeur me marque bien la plus grosse des pierres. Ancre jetée avec assez de mou pour ne pas prendre le risque de déraper, équipement, et nous voilà à l'eau.
Avec un petit Mistralet les collines de Marseilleveyre sont bien visibles à 10 km environ.
Ce site nous le connaissons depuis plus de 10 ans, au début nous étions une poignée à le connaitre, mais depuis la vulgarisation des GPS il est devenu facile de "marquer " un point là où on a vu un bateau de plongée et revenir plus tard explorer ce site, c'est de bonne guerre et quelques clubs y viennent parfois jeter par dessus bord leurs N3 avec plus ou moins de bonheur !
Malgré tout, la profondeur et un certain niveau requis font que ces lieux sont très peu plongés et sont d'une beauté encore presque parfaitement vierge.
Aujourd'hui, en surface la visibilité est nulle, beaucoup de particules dans l'eau, c'est normal nous sommes au printemps la flore et la faune fixée sont sont en période de reproduction, sans compter les salpes qui naviguent au gré des courants.
Plus bas, à partir de 25 m l'eau est cristalline, pas vraiment chaude, 13° , mais sans différence par rapport à la surface, le courant de fond est nul. Des conditions excellentes.
Descente le long du mouillage, le père JLuc ne s'est encore pas trompé et l'ancre se trouve à moins de 5 m de la plus grosse des pierres qui nous intéressent, avec une arche qui s'ouvre sur le large et cela à 50 m de profondeur.
Anecdote : C'est exactement ici, qu'il y a 5 ou 6 ans, j'ai déposé mon ancre sur un .....gros homard à l'affut devant son trou, nous l'avons dégagé de plusieurs kilos de ferraille qui lui pesaient lourdement sur la tête.. il court toujours le bougre. Authentique .
Au sable quelques débris d'amphores sont encore visibles, il en reste encore un peu.
Un débris de ventre d'amphore, avec accroché, un pied de faux corail.
Dans l'arche, les gorgones sont superbes, bleu-nuit en lumière naturelle et rouge-mauve à la lumière de nos puissants phares de plongée.
gorgones rouges et gorgones jaunes.
La roche est habitée par une nuée d'anthias qui donnent une touche de couleur à la monotonie bleutée des fonds sous marins.
Mostelles, chapons, rascasses, murènes sont légions, un jeune mérou peureux sera même aperçu , de même qu'un très gros fiellas se déroulant devant nous dans son trou.
un beau chapon
l'arche, beaucoup de bulles et de particules gâchent la netteté mais on voit bien la nuée de petit poissons en arrière plan.
Passage sous l'arche,
Peut être que des générations futures appelleront cette bouteille de soda "une amphore du XXIème siècle" !
bien secouée la bouteille, la pulpe du fond bien décollée.
C'est tellement plus facile de jeter ses ordures par dessus bord, plutôt que de les ramener avec soi !
murène apeurée
Le temps passe très vite au fond, surtout dans des conditions aussi belles, il est plus que temps de remonter, l'ordi de plongée me donne déjà plus de 25 minutes de temps de remontée, paliers inclus, ce qui en fera une bonne trentaine au final.
méduse au palier
Il va falloir patienter de longues minutes accroché à la corde du mouillage le temps que les bulles d'azote quittent notre organisme.
De longues minutes à patienter mais en se repassant le film de la plongée, le grand bleu n'a jamais aussi bien porté son nom. C'est si beau ....là bas, au fond.
Longue attente au palier, le moulinet de fil d'Ariane accroché à portée de main n'a pas été utile cette fois ci .
Qui n'a pas eu cette sensation de planer, vers 60 m de fond parfaitement équilibré, avec seulement le bruit des bulles que l'on relâche, dans un univers différend et sans pesanteur, où la faune vous regarde passer tout juste craintive, et encore, pas toujours.... qui n'a pas eu ces sensations ne connait rien de la vraie beauté de la nature.
Salpe qui vogue au gré du courant.
Complètement transparent le salpe laisse entrevoir ses entrailles, étonnant.
Bien qu' ils ressemblent aux méduses de par leur consistance et leur mode de déplacement, ils sont plus proches des vertébrés simples, en effet ils possèdent ce qui semble être une forme primitive de système nerveux, qui leur vaut d'être étudiés comme modèles possibles de départ de l'évolution des vertébrés.
Retour en surface, petit dej' à bord, thé chaud et croissants,
A bord de mon vieux "Calypso" un peu de thé brulant pour nous réchauffer .
Retour sur Marseille la Pointe Rouge à environ 12 kms, comme à l'aller la visi terrestre est bouchée d'une brume légère mais suffisante pour que la navigation se fasse au GPS ............................. puis le bruit de la ville, les klaxons, les fumées, les cris..............dis, on y retourne au fond ?
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Commentaires
2le vieux scafSamedi 14 Novembre 2015 à 16:30Moi le homard il n'aurait pas couru longtemps ! On a pas idée de se trouver comme çà sous une ancre qui tombe du ciel !
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Une belle plongée ... que je n'aurais pas faite bien sur, tu le sais. Mais tes photos sont magnifiques ! Bisous l'ami.