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Luberon, les gorges de Combrès
Nous voilà de retour dans le Luberon, face nord, les randos y sont très belles mais certainement à éviter en pleine saison touristique, ne serait-ce que par la chaleur qui peut y régner.
Oppède le Vieux, superbe village qui a gardé son aspect médiéval accroché à sa colline juste au pied du château, hélas bien ruiné.
Nous garons la voiture sur le parking Sainte Cécile réservé aux visiteurs, payant en saison, puis par le cheminement bien balisé nous filons vers le villlage en quelques minutes.
Peu de monde ici en ce matin d'hiver ce qui est normal pour un village qui est essentiellement tourné vers le tourisme. Il fait encore frais, nous nous dirigeons vers le début de notre rando, à savoir la combe de Combrès. Il nous faut pour cela prendre sur quelques centaines de mètres le GR qui descend dans une ruelle, du nom de chemin du Tombereau !
étroites marches d'escaliers en pierre, humides, par conséquent glissantes, comme pour tout le reste de la rando ou presque.
Une belle voie caladée s'en suit, puis nous prenons le balisage jaune qui s'enfonce dans la forêt humide et sombre.
Nous sommes au pied ouest de l'éperon rocheux qui est surmonté des vestiges du château, lesquels sortent de la grisaille du ciel.
Un peu d'histoire...
Après avoir appartenu au comte de Toulouse, Oppède passe sous l'autorité des papes en 1274, après la croisade des Albigeois.
En 1380, Oppède est attribué au routier Bernardon de la Salle, qui le garde jusqu'à sa mort en 1391. Retournant sous l'autorité du pape, les Oppédois n'en n'apprécient pas la lourde fiscalité, surtout quand les troupes de Raimond de Turenne, qui faisait la guerre au pape, endommagent le village en 1394 : les Oppédois reprochant au pape d'être plus efficace pour percevoir des impôts que pour défendre les imposés. Quand les Taillades se soulèvent contre le pape en 1398, les Oppédois se joignent à eux.
Lors du schisme de la papauté, Oppède accueille l'antipape Benoît XIII — Pedro de Luna — mais ce dernier doit fuir en sautant par une fenêtre du château, pour se réfugier en Espagne.
Son neveu Rodrigo de Luna fait d'Oppède une place forte pour la défense des intérêts familiaux et y installe en 1409 une garnison de mercenaires catalans. Les légitimistes (partisans du pape de Rome) assiègent alors Oppède pendant deux ans, jusqu'à ce que la garnison catalane quitte la place et s'enrôle dans les rangs des assiégeants. Oppède revient alors au pape de Rome.
En 1501, le pape Alexandre VI concède la seigneurie d'Oppède à l'Avignonnais Accurse de Maynier (ou Meynier), juge-mage de Provence, pour une redevance annuelle de 230 florins. Les Oppédois s'y opposent et n'acceptent leur nouveau seigneur qu'en 1511, après la garantie que leurs droits seraient maintenus.
En 1530, le dominicain Jean de Roma dirige une campagne de lutte contre les hérétiques : les pillages et meurtres se succèdent (avec Cabrières et Mérindol), jusqu’à l’intervention du roi, alerté par la tournure des événements (l’inquisiteur s’enrichissant des pillages).
C'est son fils, Jean Maynier, qui s'illustre dans le massacre des Vaudois du Luberon en 1545, causant le massacre de 3000 personnes, ce qui l'amène à comparaître en 1551 devant une cour royale à Paris, qui le condamnera à la décapitation, le procureur ayant requis l'acte de répression.
La famille de Maynier, mal vue en raisons des massacres des Vaudois et convertie au protestantisme, quitte Oppède et Aix-en-Provence pour la région de La Rochelle, Fontenay-le-Comte, Saumur à la fin du XVIIe siècle.
la sente, fort bien balisée s'enfonce dans la végétation, tout de suite, nous remarquons les premières et nombreuses grottes, il y en aura pas mal tout le long de la grimpette des gorges.
Sur notre droite, légèrement en dehors du sentier s'ouvre une magnifique et immense arche de pierre, tout le long de la remontée, la roche apparaîtra rongée, creusée mais magnifiée par l'érosion.
plus haut, un autre abri sous roche, aménagé, chaise et table en pierre bien entendu.
Dans le silence total de la forêt, un bruit d'eau nous surprend, le cours d'eau qui doit filer actuellement sous terre est, par effet des pluies précédentes, ressorti de sa cachette.
Dans la partie la plus escarpée et étroite des gorges, il nous faut remonter quasiment les pieds dans l'eau, ça ne durera pas.
un autre abri sous roche !
au détour d'un lacet un étrange "jardinet" en forme de cœur nous attend, fleurs plantées, statuettes représentant une laie et son marcassin, tout cela fort bien entretenu, qu'est-ce donc ? une stèle, un mémorial, rien ne l'indique.
les gorges s'ouvrent, nous commençons à revoir le ciel, qui est resté gris et le restera toute la journée, le sentier remonte un pierrier dans un beau cirque rocheux
puis après un virage serré, part sur la gauche et circule sur une corniche étroite fort glissante, la prudence extrême est de mise, l'à-pic est important
deux ressauts aériens sont à passer avec les mains, nous sortons complètement de la combe, la végétation change, buis et yeuses reprennent leurs droits.
regard arrière sur la plaine, la combe étroite est à peine visible.
Le vent et le ciel gris donnent une ambiance peu engageante, nous arrivons sur la piste des Hautes Plaines , la piste goudronnée (interdite à la circulation) des crêtes n'est plus très loin.
Nous filons plein est, traversant la forêt de cèdres du Luberon, sur deux bons kilomètres
avant de reprendre un sentier qui repart plein nord vers le versant qui descend sur Oppède le Vieux. Sentier difficile de par les pierres qui affleurent, posées naturellement sur la tranche. Nous marchons sur de véritables lames de pierre.
Puis la descente s'amorce, brutale et pentue, les buis environnants sont cramés par la sécheresse de l'été dernier, ils ne s'en remettent pas.
longue descente souvent glissante, les pierres roulent sous les pieds, la roche est humide, en bas, les anciens fronts de taille de la carrière apparaissent comme des pyramides. La pierre d'Oppède est réputée, belle et blanche elle est très prisée pour être taillée en balustres, escaliers, dalles, et statues.
Une fois en bas, tout près de la carrière encore en fonction, nous partons vers l'ouest, refermant la boucle, direction Oppède le Vieux, mais nous n'en avons pas fini de la grimpette, le sentier est très vallonné.
Quelques belle demeures "bien du pays" sont dépassées
le sentier en bordure de forêt ne nous épargne rien, boue, roches glissantes et arbres en travers du chemin
pour atteindre un petit col qui nous fait arriver à l'entrée est du village
Nous retrouvons la trace du GR qui traverse le village, incitant le randonneur à un peu d'excellent tourisme patrimonial.
Après avoir un peu "promené" dans les belles ruelles du village, nous revenons au parking Sainte Cécile, fin de rando.
Une superbe balade un tantinet sportive d'environ 14km800 pour un cumul de dénivelé de 780m.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
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Commentaires
2le vieux scafSamedi 3 Février 2018 à 07:493AlicetteMardi 6 Février 2018 à 10:12
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ah, voilà une rando que j'aime, et dans un coin du Lubéron que je connais bien et où j'ai moi aussi .... crapahuté, ne t'en déplaise !!! Dis moi Jean-Luc, combien de "sorties" faites vous par semaine ??? C'est effrayant quand même. Tiens, cela me fait penser que je vais mettre sur mon blog (quand ??? sais pas, mais bientôt. Je ne suis, hélas, pas payée au nombre de billets !), quelques randos que j'avais organisées (oui ... oui... moi !) avec le petit club de mon village ! Mais pas de grands dénivelés avec nous, juste les Puech de Générac et de la région mais superbes, que tu dois connaître - hi hi hi - maxi disons 150 m - mais il y avait des personnes beaucoup plus âgées que nous qui aimaient ces sorties), et la Petite Camargue, dénivelé 0 !!! et d'autres sorties qui alimenteront mon blog, plus "hard" !!! Ben oui ! Allez, bisous, bisous !