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Devoluy, Chaudun par le ravin de Chanebière
Chaudun dans le Devoluy, ce village vendu par ses habitants, à l'état français à la fin du XIXème siècle, pour ne pas mourir de faim.
De cette histoire dramatique, j'en ai écrit un roman, "Chaudun, le village sacrifié".
Le roman étant une fantaisie de son auteur, je me suis inspiré de cette histoire, mais je lui ai donné une belle fin, ce qui n'est pas le cas dans la vraie vie.
A l'heure actuelle, l'emplacement de ce village perdu au fond de cette vallée n'est presque plus visible, seul le cimetière, vidé de ses tombes, y perdure, avec une stèle à la mémoire de ce village de montagne. La seule maison étant la maison forestière de l'ONF.
Il y a plusieurs cheminements pour y aller, nous les avons tous pratiqués, mais celui qui passe par le ravin de Chanebière est probablement le plus difficile, le plus sauvage, le plus beau aussi. La rencontre avec la sauvagine de la montagne y est possible, ce sera encore le cas cette fois-ci.
La voiture est garée au col de Gleize, en dessous de nous, le col Bayard est sous une épaisse couverture de brouillard qui s'étend, de l'autre côté, sur le Champsaur, nous sommes environ à 1700m d'altitude.
Nous passons le portique dédié à l'histoire de Chaudun et filons, par la piste, jusqu'au col du Milieu, puis en descente jusqu'au carrefour où nous prenons le sentier de Ronde qui circule en demi-cercle tout autour de Chaudun, mais à flanc de montagne.
Nous sommes au pays des vaches de montagne, il y en a de partout
la piste est quittée au départ du sentier de Ronde, avec ses panneaux avertisseurs, sentier en "bordure de falaise", "chiens tenus en laisse".
rapidement la sente part en petite grimpette, dominant la vallée de Chaudun et du petit Buëch
Nous sommes en surplomb du pic de la Fouasnière, (invisible sur la photo) tout en bas, la maison forestière de Chaudun, c'est là que nous allons mais pas directement...
Descente et passage dans une forêt de mélèzes dont la base du tronc, courbée, montre bien que dans leur jeunesse, la neige, ici était abondante.
puis, c'est l'arrivée dans la 2ème partie du sentier de Ronde, nous sommes dans le Cirque de Chaudun, en plein alpage, et cerné de montagnes, le 1er torrent à sec est traversé, le torrent de Hias, qui arrive du pic de Gleize au dessus
les vaches sont là, le sentier leur appartient, il est passablement défoncé...et recouvert de bouses, bien entendu !
elles nous suivent un moment, puis reprennent leur occupation, ratiboiser le plateau, tout y passe.
de nombreux torrents souvent bien secs sont traversés, dont les sources du petit Buêch, le ravinement y est important quand il y a de l'eau
en arrière, de gauche à droite, les 3 pics où nous étions il y a peu, la pic de l'Aiguille, le pic de Chaudun et le pic de Gleize
parfois le sentier a disparu, tant le ravinement est important
puis, enfin, au bout du 8ème kilomètre, le ravin de Chanebière apparaît sur notre gauche, il nous faut continuer encore pour prendre le sentier sur la rive droite
le sentier est sur les cartes, mais sur le terrain, il est parfois difficile à retrouver, peu pratiqué, ce sentier difficile est en train d'être digéré par la végétation.
Il faut se transformer en dahut pour marcher, l'idéal étant, comme ces braves bêtes, d'avoir la jambe de gauche plus longue que celle de droite tant la pente est forte ! En bas un bras du torrent quasiment à sec, c'est ici que parfois la sauvagine se montre quand elle vient boire dans le filet d'eau
et voilà un chamois file à la vitesse de l'éclair, apeuré par le bruit des cailloux qui roulent
la descente continue, la trace est parfois perdue, puis retrouvée, plusieurs fois. Nous arrivons au dernier ravin à traverser
dans un fouillis de branches, de roches dégringolées, de ronces aussi, il faut trouver le moins mauvais passage
la remontée, en face est délicate...
mais après ce passage, un joli sentier descend en zigzags jusqu'à retrouver le lit du torrent où coule un filet d'eau
le pont, le plus en amont, est détruit depuis longtemps, le torrent n'est pas toujours sage.
nous traversons une première fois, pour revenir à traverser un autre fois, le pont est là aussi détruit, une roche garde une belle empreinte fossile, nous traversons pour retrouver l'endroit où nous faisons habituellement notre pause, là où il y a une jolie piscine et où, les autres années, on se baigne !
Mais c'est une longue rando, la pause sera donc courte, nous continuons en direction de Chaudun le long du torrent, encore un pont détruit
sa majesté le pic pyramidal de la Fouasnière nous indique que Chaudun est là, tout proche
nous y arrivons en passant tout d'abord devant le cimetière où, surprise, une nouvelle et belle croix de bois y a été posée.
par ci, par là, des blocs de pierres taillées gisent, ils proviennent de l'ancienne église, détruite volontairement, ceci fait partie de l'histoire dramatique de Chaudun.
la maison forestière ONF, son frêne, son banc, sa fontaine, sa meule de pierre, nous ne nous attardons pas, la longue remontée commence vers le col de Gleize. Nous traversons le petit Buëch par le pont, à l'endroit où le torrent de Chanebière vient lui donner son eau.
la piste monte en lacets réguliers, mais mornes et "qui se ressemblent tous", puis nous arrivons au col de Chabanotte, petite halte dans le parcours de remontée, avant de revenir au col du Milieu, puis au col de Gleize.
Fin de rando.
Une très belle rando exigeante, de presque 18 km pour un cumul de dénivelé d'environ 680m.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
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