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Gorges du Tarn, de Ste Enimie à Castelbouc
Ce trop court séjour en Lozère se terminant sur un temps prévu orageux, cette balade assez longue, aux multiples changements de décor, sera la dernière, dommage.
Au départ de Ste Enimie, un sentier grimpe en direction du Causse, le GR60 emprunte un ancien chemin de liaison entre les villages des gorges et le Causse, superbe !
Parking de la voiture, pile en face du départ, au belvédère des Blagueurs...et devant la superbe et ancienne croix de pierre qui marque la limite du village.
Le brouillard qui couvre le fond des gorges commence à s'effilocher, un dernier couvercle gris subsiste, mais pas pour longtemps.
la grimpe est raide mais régulière, le chemin de liaison étant créé à l'origine par les Anciens pour "désenclaver" le village, le cheminement y est facile, les lacets bien pensés et pas tracés "à l'arrache" comme on a tendance à le faire de nos jours.
et pourtant, ça monte !
Soucis de rendre ce chemin résistant aux nombreux passages de charrettes, il est caladé, dans quelques virages subsistent encore les repousse-roues, bornes de pierre levées qui évitaient aux roues de cogner sur la roche brute, ou de tomber dans le vide, précaution non inutile quand le chemin est taillé au plus juste en ce qui concerne sa largeur.
Ce type de cheminement sur ces sentiers dits de "liaison" rappelle les "Mare e Monti" de Corse, ici on pourrait les appeler les sentiers "gorges et causse", ce serait plus poétique et rendrait hommage aux hommes qui ont travaillé si dur pour les créer.
La vue sur le village, maintenant bien plus bas, s'ouvre toujours plus.
murs de pierres sèches en limites de propriété ou restanques aménagées, ou les deux.
La forêt devient de plus en plus dense,
Dans une trouée, vue largement dégagée sur les gorges en direction de Prades et Castelbouc
Puis le chemin débouche sur une actuelle piste forestière, la végétation devient plus claire, nous sommes bientôt sur le Causse, la direction de Prunets, hameau " perdu " sur le Causse est indiquée sur une planchette adossée à la pierre.
Un beau massif de ronces nous offre quelques mûres, à point et délicieuses
Nous sommes désormais sur le Causse , le ciel bas et gris, le petit vent frais, augmentent la sensation d'immensité et de solitude, solitude bien réelle, nous ne rencontrerons personne avant longtemps.
délicieuses prunelles sauvages, presque aussi grosses que des cerises, il est rare de pouvoir les manger crues, tout juste cueillies, elles regorgent de jus fruité et sucré.
Nous laissons Prunets et ses pruneliers sauvages derrière nous, le Causse est magnifique sous ce ciel.
Chamblon est laissé derrière nous, lui aussi, le GRP "tour du Causse Méjean" a remplacé le GR 60
ici et là, les "clapas" montrent bien la détermination de l'homme a rendre cette terre caillouteuse en pâturages pour les troupeaux, parfois, un abri de berger se détache sur l'horizon
Non, le Causse n'est pas morne et triste, une réelle sensation de liberté s'en dégage et...quel silence !
mais bientôt nous allons quitter le GRP pour un sentier discret et non balisé qui va nous permettre de quitter le Causse et dégringoler vers les gorges, direction Castelbouc
descente en pleine forêt, le sentier large virevolte en lacets interminables
Les toitures de Castelbouc et les ruines du château apparaissent enfin, ne voulant rien rater, de temps en temps nous scrutons le ciel pour voir, si des fois, la légende du Bouc Volant n'était pas...une réalité. Cette forêt donne une telle impression de magie, qu'ici tout semble possible.
Au dessus du village, les ruines du château de Castelbouc que l'on dit seulement accessible aux chèvres.
La légende de Castelbouc
Une histoire coquine parue dans un recueil de nouvelles et écrite par Louis Jourdan préfet et député de Lozère en 1894.
Tous les seigneurs et hommes sont partis en croisade, Raymond seul a voulu rester au bord du Tarn.
Le printemps revenu, Raymond descend au bourg, rapidement un essaim de femmes l'entoure.
"Ah que tristes nous sommes, filles sans nos galants, épouses sans nos hommes".
Raymond se laisse attendrir et son château devient un lieu de...(disons ) "pèlerinage" !
Une vieille a beau le prévenir qu'il use et crève la bête, que tout finira mal, il continue ( à satisfaire ces Dames) .
Mais un soir, tel un flambeau qui jette en expirant une plus vive flamme, dans un effort suprême et doux, il rendit l'âme.
La nuit suivante, sur le roc du château, la vieille vit planer un grand bouc, l'âme de Raymond réincarnée.
Depuis lors, on entend la nuit sur ces sommets, où le donjon crevé porte au fond des ramures, un bêlement suivi par d'étranges murmures.
Et le château de Raymond s'est appelé, Castelbouc.
sortant de la forêt, un pont traverse le Balat, résurgence temporaire qui sort en amont. Lors de grandes crues, les flots transforment le village en presqu'île.
Les rues sont désertes, le village n'est pas mort, loin s'en faut mais nous sommes en fin de saison, personne ne semble habiter ici à l'année.
le four à pain, comme souvent attire mon attention, surtout quand des traces indiquent que parfois, il est encore utilisé.
Castelbouc est coincé entre les falaises et le Tarn, illusion d'optique on dirait bien que la roche vient s'appuyer sur les maisons
En contrebas, le Tarn, maintenant calme semble un cours d'eau serein, ne pas se fier aux apparences
Nous revenons en arrière, direction retour à Ste Enimie par le sentier des gorges du Tarn GRP balisé vert/jaune
Cheminement tout au bord du Tarn, sur un sentier sablonneux facile et confortable
le château de Prades apparaît, puis le village
Les gorges s'allongent devant nous, la sente prend un peu de hauteur, la vue n'en est que plus belle
Une bien curieuse grotte aux multiples entrées m'appelle, comment résister d'aller voir dedans ?
Le cheminement traverse un camp de vacances, maintenant abandonné jusqu'à la saison prochaine, il est bien certain que la sérénité des lieux ne doit pas être la même en pleine saison...
en face les premières habitations apparaissent, Ste Enimie n'est plus très loin
le chemin reprend un peu de hauteur et rejoint, après une belle vire, le point de départ, au Belvédère des Blagueurs.
Une superbe longue balade entre Tarn et Causse de 18km35 pour un cumul de dénivelé de 750m... pour amateurs de beaux paysages exclusivement !
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsable dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
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Commentaires
Une belle balade instructive comme à ton habitude, je peux admirer les lieux avec tes superbes photos car je ne compte pas te suivre sur ces chemins même si le paysage est beau
Bises amicales
lyly
Qui t'a dit que le Causse est triste ? Nous, on aime, on y retourne souvent ! Superbes paysages que tu nous fais "re" découvrir, nous les aimons tant. Quant à Ste-Enimie, un peu trop touristique pour notre goût ! On préfère, et de loin les sentiers que vous avez empruntés qui, pour une fois, ne m'ont pas impressionnés ! (Suis comme Gérard, vous me faites souvent peur !!!). Le temps s'est rafraîchi, j'ai mis un pull ce matin ! Allez, bisous, bisous.
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Mardi 11 Octobre 2016 à 10:36
Monique
Ste Enimie est touristique, oui bien sur, mais comme presque toutes les gorges en pleine saison, cette année " été une excellente saison pour les mloueurs de canoés" nous a dit la charmante propriétaire de notre gite. ça veut tout dire.
fin septembre avec trois jours de très beau temps c'était paradis !
Je pense que leTarn est plus encombre de canoés en té que l'autoroute du soleil !
gros bisous à vous deux
pull ici aussi juste 17° dans la maison...
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Une belle balade qui pour une fois ne m'a pas fait peur. Et de ces vieilles pierres gorges er t ruines sauvages vous allez bien nous en écrire un roman non ?
Rire, je vais me sentir obligé ! en effet une autre amie me l'a suggéré aussi.
Bon, il faut d'abord que je mette noir sur blanc, celui qui est dans ma tête, ensuite, pourquoi pas.
amitiés Gérard,
jluc