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Le mont Concors et le Trou de la Lune
Situé entre la massif de la Sainte-Victoire et les villages du bord de Durance, Meyrargues, Peyrolles et Jouques, la belle barre du Mont Concors n'est pas un lieu très réputé pour les randonnées...et pourtant !
Il faut dire qu'une fois au sommet du Concors, le choix pour le retour est assez restreint.
Ce matin là, veille du confinement de fin d'année, ( ) nous sommes sur le départ. Sortis de Peyrolles, le vallon de la Trempasse est dans l'ombre, il fait frisquet.
La voiture est garée au bout de la D62 qui, devenant une piste s'arrête devant la fameuse fenêtre de la Trempasse, cet ouvrage d'art permettant au personnel du Canal de Provence d'effectuer des visites techniques dans cette partie souterraine du canal, je suppose quand il est à sec !
Très vite nous sommes devant ce triangle de béton, difficile d'imaginer que derrière cette grosse porte circulaire verte ressemblant à un coffre fort, se trouvent des milliers de m3 d'eau.
Nous continuons sur la piste, une battue est en cours mais les chasseurs postés en sécurité, fort aimables au demeurant, nous indiquent que si nous grimpons au Concors, nous pouvons y aller il n'y a aucun risque, la battue est dans le vallon voisin.
Bientôt, après une grimpette facile et régulière nous arrivons devant la vieille ruine que j'avais repérée il y a quelques années, à partir d'ici, nous devons quitter la piste et prendre un étroit sentier qui va grimper nettement plus raide
mais nous offrir quelques beaux passages au soleil, de loin nous apercevons d'autres chasseurs-guetteurs perchés sur leurs postes et qui nous ont vus eux aussi, tout va bien.
une autre ruine est laissée sur le côté, très embroussaillée, elle ne présente que peu d'intérêt
un gros coup de zoom de l'APN nous permet de voir la tour de guet du feu, au sommet du Concors, nous n'y sommes pas encore...
le sentier, après mille lacets, s'approche de la falaise rocheuse, un gros monolithe collé à la paroi indique que nous sommes tout près du fameux Trou de la Lune
Invisible du sentier en montant, il faut s'en écarter un tout petit peu pour le voir
un gros entonnoir se terminant par un tout petit oculus donne un belle vue sur la plaine de Peyrolles et paraît-il la Lune dans certaines conditions...
nous y allons chacun à son tour, c'est le Clou de cette randonnée
Mais nous ne sommes pas encore au sommet, encore un petit effort
bien entendu, je perds le sentier, ici très peu marqué, mais je sais que nous sommes tout près de la crête et voyant une cheminée qui semble accessible, je grimpe sans chercher à revenir sur nos pas pour retrouver la trace
il faut juste se frayer un chemin dans les broussailles
jolie cheminée, pas trop difficile avec une arrivée "grand écran" !
nous retrouvons le sentier et filons vers l'est, direction la tour de guet vue d'en bas
bâtiment fort utile en été pour permettre la prévention et la lutte contre les incendies, il ne présente, par contre, que peu d'intérêt du point de vue patrimoine.
tout au bout de la crête rocheuse, se trouve la minuscule chapelle Sainte Consorce, allons-y.
le sentier est tracé sur un lapiaz qui chemine entre les romarins, les kermès et les argéras
et environ 800m après, nous voilà à la chapelle, l'esplanade est ensoleillée, calme et c'est ici que nous faisons notre pause du médio; Un bel endroit reposant.
La chapelle Sainte-Consorce se trouve au sommet de la montagne de Concors, au Sud du village de Jouques. Particulièrement isolée, elle est accessible uniquement à pied. De dimensions réduites, elle renferme derrière l'autel une esquisse naïve représentant la Vierge, ainsi que quelques objets votifs.
Le personnage canonisé sous le nom de sainte Consorce (Consortia en latin) était la fille de saint Eucher, un évêque ayant vécu en Provence au VIe siècle. Consorce aurait fondé un hôpital dans la vallée, et se serait retirée sur cette colline à laquelle elle donna son nom.
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Il y a la possibilité de redescendre par le côté sud et rejoindre la piste par laquelle nous sommes arrivés, mais c'est sans intérêt d'autant qu'il faut longer un grillage sur une bonne distance, le passage par la piste étant privé.
Nous choisissons le côté nord, plus long, plus tortueux, plus compliqué du fait des nombreuses propriétés privées, mais qui a l'avantage de nous faire passer à proximité des vestiges de l'ancien canal du Verdon qui, au XIX ème siècle jusqu'en 1970, amenait l'eau du Verdon jusqu'à Aix.
Nous passons sur le côté de la chapelle, la sente descend fortement, une main courante en fer y est installée, et traversant la piste, nous nous engouffrons dans une ouverture de la végétation pour descendre par une sente ultra pentue, dans le vallon de Pié de Masse.
forte descente qui demande beaucoup d'attention dans une sombre forêt de yeuses
le sol est glissant de par la grande quantité de feuilles mortes, le "planté" de bâton doit être ferme !
anciennes traces de charbonnières, comme dans presque toutes les forêts de yeuses de Provence
plus bas, deux charbonnières en acier, donc relativement récentes, XIX ou début du XXème siècle, dites fours Magnien sont abandonnées, une avec de grosses ouvertures dues à la corrosion, la seconde en très bon état, un coup d'œil à l'intérieur me montre qu'y sont remisés les tuyaux de fumée. De belles pièces qui témoignent de l'activité des hommes dans la montagne, les "carbounié".
nous arrivons sur du terrain plat et traversons le vallon de Cougourdon
que nous quittons pour un cheminement totalement hors sentier dans les broussailles et la forêt afin de rejoindre une piste parallèle et éviter les propriétés privées.
nous voilà sur les berges de l'ancien canal du Verdon, abandonné depuis seulement 50 ans, il est déjà bien envahi par la végétation
Les besoins en eau de la ville d'Aix-en-Provence et des communes environnantes conduisent à décider en 1857 la construction du canal du Verdon, ou canal d'Aix.
Concédé à la ville d’Aix en 1863, il est commencé par la compagnie anglaise French Irrigation Company, et terminé par la Compagnie générale de canaux et travaux publics. Plus de 500 ouvriers ont participé aux aménagements, tous des bagnards condamnés aux travaux forcés.
Le barrage de prise d’eau, commencé en 1866 en amont du village de Quinson, a été achevé en 1869. Le 15 août 1875, les eaux du Verdon arrivent à Aix-en-Provence, à la fontaine de la Rotonde, que certaines publications mal informées présentent comme "spécialement construite à cet effet" ce qui est faux. En effet, la fontaine est inaugurée en 1860, soit plusieurs années avant le début des travaux du canal du Verdon. Au total, les travaux s’étalent sur une quinzaine d’années et s’achèvent vers 1878, l’eau du Verdon pouvant alimenter les communes d’Aix-en-Provence, Venelles, Rognes, Saint-Cannat et Lambesc : près de 3 000 hectares ont pu ainsi être irrigués, grâce aux techniques traditionnelles dites à la raie et au tour d’arrosage.
*** Voir ici, clic, la balade dans les basses gorges du Verdon, le long du canal
Les ponts sont nombreux, tous de très belle facture avec arc en plein cintre
aux abords d'une grande propriété privée, le canal sert de décharge, le propriétaire agricole y jetant tous ses déchets, palettes, plastiques de serres etc ! Comme quoi il n'y a pas que les marseillais qui sont dégueulasses.
plus loin, nous devons poursuivre en pénétrant à l'intérieur du canal
où l'on peut voir les martelières qui servaient à distribuer l'eau d'irrigation, une manivelle permettait à l'ayguadier d'ouvrir ou fermer la vanne au moyen d'une manivelle actionnant une longue vis sur la quelle se "vissait" la vanne.
et nous voilà au bout de notre balade ou presque, nous sommes à l'intérieur du siphon qui permettait au canal de franchir le vallon de la Trempasse, formant un tube en U, le souterrain permettait à l'eau de ressortir sur l'autre versant dans un siphon identique et continuer son chemin avec juste la pente nécessaire.
la grille évitant les accidents, en dessous se trouve la gueule béante du canal souterrain qui descend à la verticale
l'ouvrage d'art est en excellent état, nous ressortons du canal par les "marches de l'ayguadier", ces pierres plantées dans le flanc du canal formant comme un escalier de secours.
il nous faut faire le tour de l'ouvrage pour rejoindre le sentier qui descend dans le vallon
laissant au-dessus de nous ce bel ouvrage, à cette époque malgré tout pas si lointaine, on savait faire du fonctionnel, du solide, mais aussi du beau, il n'y a qu'à voir comment sont taillées les pierres avec leurs arêtes biseautées.
La construction du canal du Verdon est un exploit technique reconnu à l’Exposition universelle de 1878.
La branche mère du canal est longue de 82 km. La partie la plus remarquable est la traversée des basses gorges du Verdon, sur 8 kilomètres. Le canal, tantôt en souterrain, tantôt soutenu par des murs contre des rochers à pic, n’est accessible qu’au moyen d’un sentier creusé dans le rocher. Les souterrains, au nombre de 61, y atteignent ensemble une longueur de 3 km. En dehors des gorges, le canal a exigé en outre 20 souterrains ayant ensemble une longueur de 16 km, 3 ponts-aqueducs de 32 m, 89 m, et 121 m de long et 14 m, 16 m, et 21 m de haut, 4 grands siphons, 66 aqueducs, 13 ponts par-dessous, 95 passages par-dessus, et 6 km de murs de berges.
Ceci n'est qu'un reportage, l’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
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Commentaires
Merci pour cet article qui permet de nous évader un peu de notre étroite zone de confinement.
Vous m'avez permis de connaître le trou de la lune et le canal que je n'ai pas vus lors de la balade que j'ai faite au Concors il y a deux ans., ceux-ci ne figurant pas dans notre itinéraire. Nous étions parties du parking du Taulisson, avions pris la large piste montante et étions redescendues comme vous par le sentier très pendu mais à l'ambiance sympa avec ses chênes et fours abandonnés. Le secteur de la crête avec sa petite chapelle est magnifique. J'adore cet endroit. J'ai bien envie de découvrir votre balade.
Vous souhaitant un bon confinement... Salutations.
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Lundi 2 Novembre 2020 à 16:28
Eh oui Muriel le tour que vous avez fait est nettement plus court et ne passe pas par le trou de la Lune, dans ce cas, depuis les crêtes il faut y faire un aller et retour. Quant au vestiges du canal, c'est assez compliqué sur le terrain car il y a beaucoup de propriétés privées à éviter ou à traverser sans se faire trop remarquer.
Amicalement, au plaisir de vous lire.
jluc
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Encore une belle balade que vous avez pu faire juste avant le confinement ... Maintenant vos randos seront plus courtes (comme les miennes !!!). Bises.