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La fenêtre du Brigou
Encore une belle journée de prévue, vite, filons en rando avant que le temps ne se gâte.
Aujourd'hui, au programme, une balade sur les petits sommets qui bordent le massif de la Sainte Baume au sud, le mont Cruvelier, le mont Brigou et sa belle curiosité géologique.
Nous laissons la voiture au parking de la vallée de Saint Pons et, au bruit d'eau que fait le Fauge, nous allons, par un petit aller et retour, voir ce qu'il en est au pont des Tompines.
En effet le Fauge est dans ses grandes eaux, la rivière sort de son lit par endroits et laisse admirer son eau pure et cristalline.
la cascade des Tompines a un beau voile de mariée
Nous revenons à notre projet et filons à l'entrée du Parc de Saint Pons, nous ne prenons pas le sentier principal qui court le long du Fauge mais traversons la prairie dont l'herbe est blanche de givre. La cheminée du Paradou se dresse en mémoire de ces lieux qui furent très industrialisés jusqu'au XIX ème siècle, le Fauge étant une source d'énergie, gratuite et quasi permanente, les moulins et autres machines "à eau" y étaient nombreuses.
Rapidement nous nous enfonçons dans une forêt dense et sombre, la grimpette commence sur un sentier bien tracé mais non balisé.
la vue s'ouvre sur notre gauche sur les falaises de Colline Blanche, le Plan des Vaches et tout au bout sur le bau de Bertagne
nous rejoignons le sentier des Limberts sur sa fin (les limberts sont de gros lézards verts) puis la piste du DFCI qui permet l'accès aux engins à la tour de guet du Cruvelier.
Ici, pour rejoindre le sommet du Cruvelier nous avons le choix, passer à gauche comme les véhicules de la Sécurité Civile, à droite en plein soleil par la piste qui chemine au dessus de la zone industrielle de Gémenos, ou tout droit par un sentier escarpé qui grimpe directement à la tour de guet.
Ce sera au genou convalescent de la Gazelle de décider...
Décision vite emportée, ce sera le sentier !
grimpette raide mais pas trop difficile
avec un arrêt sur le belvédère qui surplombe la zone industrielle
un beau raidillon à passer
mais si, mais si...
puis nous voilà au pied de la tour de guet contre les incendies, déserte en cette saison bien entendu.
Pause au soleil avec vue sur le panorama de la vallée de Cuges d'un côté et de la Sainte Baume de l'autre.
le bau de Bertagne est en plein soleil...pour le moment.
Nous descendons par la piste d'accès aux véhicules
qui contourne le sommet du Brigou et ses roches découpées
puis par une sente discrète nous filons dans les argéras et les kermès qui piquent, à éviter en short et bras nus, mais en cette saison, pas de risques, même par beau temps, la tenue légère n'est pas de mise.
et nous voilà sur le petit balcon devant la fenêtre du Brigou. A ce demander comment le rocher sommital fait pour ne pas tomber, tout cela semble d'un équilibre bien précaire.
oulah, je prends des risques, mais bon...ça tient bien !
en bas, le long de la piste qui contourne le Cruvelier, le cabanon bien branlant, mais toujours debout, accueille son lot de randonneurs régulièrement.
nous repartons de notre vigie naturelle, et filons vers la piste qui ceinture les deux sommets pour rejoindre le sentier du blé
le Brigou est désormais en face de nous, de la fumée s'échappe du refuge du Brigou nouvellement restauré, nous prenons la sente qui descend jusque dans la vallée de Saint Pons, au vieux moulin de Cuges.
C'est par ce chemin que les paysans emmenaient leur blé à moudre au moulin sur le Fauge, tout en bas. Ce sentier, relié avec le sentier du vallon des Cabrelles forme désormais une boucle patrimoniale pour les promeneurs.
la sente tracée de la main de l'homme à flanc de colline descend en de nombreux lacets vers la vallée, en face, dans un soleil qui devient de plus en plus timide, se dévoilent les falaises de la Galère et de Colline Blanche, au loin les Dents de Roque Forcade sont déjà la tête dans les nuages.
en bas, l'abbaye cistercienne de Saint Pons, du XIIème siècle mais à jamais inachevée baigne dans l'ombre et la sérénité. Si elle avait été, en son temps, achevée, elle aurait été la quatrième des "3 sœurs provençales", que sont les abbayes du Thoronet, de Sylvacane et de Sénanque.
descente régulière et en de nombreux lacets, arbousier, laurier-tin, salsepareille, pin et yeuse sont la végétation qui borde le chemin
Le sentier arrive à la grande cascade moussue qui déborde d'eau offrant un spectacle exceptionnel.
le vieux moulin de Cuges et là, par une grille il est désormais possible d'apercevoir une partie de sa machinerie actionnée par l'eau qui dévale du vallon des Cabrelles
une eau qui était dirigée par un jeu de martelières dans un réseau de biefs ( on dit béal chez nous !) pour être utilisée au mieux dans les moulins et usines de la vallée en aval.
le sentier de promenade longe le Fauge, le béal de distribution est sur la gauche, plus en hauteur et désormais interdit au public, pour préservation du site naturel et du patrimoine.
nous passons devant le rocher de "la tête de mort"
et tout près du célèbre platane à sept troncs qui baigne ses innombrables racines dans les eaux du Fauge
rapide coup d’œil à la chapelle Saint Martin
et à l'usine du Paradou.
L’HISTOIRE
Le site du Paradou se compose de plusieurs entités formant un ensemble : l’usine du Paradou, le Foulon et le Moulin de la cascade, reliés par le béal des Arrosants.
A - L’usine du Paradou est l’un des sites d’une industrie papetière qui s’est développée à Gémenos dès le XVIème siècle.
B – Plus en amont le Foulon est un moulin qui servait à fouler le plâtre des plâtrières qui se trouvaient sur le chemin du Gour de l’Oule.
C - Le vieux moulin de Cuges : Le Moulin de la cascade est un ancien moulin à blé, très étroitement lié à l’histoire de Saint Pons. Propriété des moines victoriens au 11ème siècle puis de l’abbaye cistercienne de Saint Pons au 13ème siècle, il est acquis par la commune de Cuges en 1534. En 1813 il serait un bien du Trésor d’Etat, en 1840 il apparaît parmi les possessions du marquis d’Albertas. Ce premier moulin a été recouvert par une construction plus récente datant du 16ème ou du 17ème siècle. En 1900 et jusque dans les années 50 ou 60 le moulin sert à la production d’électricité.
D - Le béal des Arrosants est un ouvrage de captage des eaux du Fauge qui alimentait les différents moulins. Il est encore en activité pour l’arrosage des cultures.
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Une très belle rando de 10km pour un cumul de dénivelé de 450m.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
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Commentaires
Et bientôt nous allons lire le prochain "La fille du Meunier" sans doute ?
Belle fin d'année à vous deux mes amis.
On vous embrasse.
jluc