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Les cuves du Destel et le château du Diable
Nous attendions avec impatience que le temps devienne sec durablement pour aller de nouveau remonter le lit du Destel et profiter de ces chaos rocheux magnifiques.
Les cuves du Destel dans le Var, tout près d'Ollioules c'est un parcours assez sportif dans un décor de hautes falaises vertigineuses.
Pour cette rando nous nous contenterons de la première partie des gorges, nous nous réservons pour le retour que nous désirons faire par la traversée des grottes du château du Diable, passages escarpés s'il en est.
Le lit du torrent est quasiment à sec, juste par ci par là quelques nappes d'eau où coule un mince filet.
Attention la 2ème partie de cette rando est DANGEREUSE et absolument à éviter si :
- pas assez d'expérience en rando de montagne et passages d'escalade
- pluie ou vent violent
- crainte du vertige
- pas de chaussures adaptées ni équipement de petite escalade
- présence d'enfants ou d'animaux dans le groupe qui se doit d'être restreint au mieux.
En aucun cas l'auteur de ces lignes ne saurait être tenu pour responsable en cas d'accident, cet article est un reportage, en aucun cas une incitation à la randonnée hors balisage, en passages difficiles, et dans tous les cas sans l'expérience nécessaire.
Le lit du Destel est une véritable forêt vierge, parfois un sentier s'en écarte un peu mais la majorité du cheminement se fait dans les galets et roches roulées par l'eau, qui peut ici, être violente lors d'orages.
Pour le moment les belles cuves sont assez sèches et se passent sans difficulté
mais le cheminement est lent et demande vigilance
Ici, une belle étendue d'eau favorise une végétation aquatique luxuriante et la vie qui va avec...têtards, moucherons etc.
Nous quittons pour un instant le lit du Destel pour grimper sur le coté en direction de la grotte à la pierre Christianisée
Description et historique :A droite de l'entrée repose un gros bloc de pierre, c'est en réalité une stalagmite christianisée au Vème siècle, et qui a donné son nom à la grotte.
Cette stalagmite devait primitivement se trouver le long de la paroi et a été intentionnellement déplacée puisqu'elle repose encore sur un lit de cendres. Elle a 8m de circonférence pour 2m de hauteur et son sommet est creusé d'une cupule dans laquelle était jadis plantée d'une croix.
(croix replantée par les amis du patrimoine et démontable pour éviter les accidents aux escaladeurs qui grimpent le long de la voute)
La stalagmite est gravée de plusieurs croix, notamment une croix latine, une croix sur globe, une double, une croisetée, une grecque et une croix solaire.
Au néolithique, c'était une pierre sacrée, gardienne du seuil de la grotte, temple d'une religion primitive et ce sont sans doute les hommes du Destel qui y tracèrent ces signes. Plus tard les premiers chrétiens christianisèrent la pierre, en modifiant légèrement les signes afin d'exorciser le lieu et de faire cesser les croyances concernant le temple ancien.
Cette grotte fut habitée du Néolithique à l'Age de Fer eu plus particulièrement pendant l'Age de Bronze, comme en témoignent les fouilles menées par M. Bottin en 1899 et celle de M. Layet en 1954.
Au cours des siècles qui ont suivi, elle n'a plus été utilisée qu'en qualité d'abri provisoire, tantôt par des bergers, tantôt par des chasseurs, voire des réfugiés des temps de guerre ou de maladies comme la peste de 1721. C'est ainsi que, lors de la bataille de Toulon en 1944, elle compta, comme toutes les autres grottes du Destel, plus de familles qu'elle n'en réunit jamais au cours de la Préhistoire.
tout au fond de la cavité, une pieuvre de pierre renforce l'atmosphère qui règne ici.
Nous revenons dans le lit du torrent et continuons notre remontée, cette fois ce sont de grandes dalles inclinées et lisses
puis de belles cuves qu'il nous faut contourner
Un coup coté droit puis à gauche et revenir...sans cesse
Une chaine aide à escalader la roche lisse
encore de grandes cuves
puis nous arrivons à la fin de la 1ère partie, ici le ressaut est infranchissable, un sentier équipé d'une longue chaine
permet de remonter sur la rive gauche, assez haut et éventuellement ensuite de redescendre dans le torrent
nous préférons aujourd'hui remonter jusque sur les crêtes puis rejoindre le GR, pas loin de 400m de dénivelé à grimper.
parfois avec les mains
ou en tirant sur les bras
arrivés sur les crêtes nous filons en longue remontée facile vers le GR qui circule tout en haut et offre une belle vue sur la rade de Sanary et Bandol
cheminement en sens contraire sur le GR jusqu'à trouver un discret sentier sur la droite qui dévale en éboulis au bord du vide vers les grottes convoitées
d'abord la jolie grotte Ferrandin, bien cachée derrière un bouquet d'arbres
Pour arriver aux grottes du château du Diable, il nous faut passer une vire très aérienne et exposée, la corde est indispensable
Nous sommes en face des ouvertures du Château du Diable
Quand Satan habitait Ollioules....
"Moi, je n'ai pas rencontré Dieu, mais ce que je peux vous dire c'est que le Diable habitait à Ollioules !"
Profitant des désordres qui marquaient la fin de l'Empire de Rome, il avait élu domicile sur les hauteurs qui dominent les gorges. Là, il s'était installé un château à même le roc, et de nos jours encore, on peut en voir depuis la route le grand mur à pic, flanqué de deux imposantes tours d'angle. Le défilé des gorges était sinistre ; les roches verticales formaient de hauts escarpements dangereux qui masquaient le jour.lire l'article en entier ici: histoires et légendes d'Ollioules
Petite pause puis nous filons vers les grottes
véritable dédale de cavités ayant parfois des ouvertures vers le ciel, superbes jeux de lumière dans ce décor minéral.
aux grottes du Château de Diable voisine la grotte des Amours (sur 3 niveaux)
étant entrés par l'ouverture haute, nous sortons par l'ouverture basse
une corde permet de descendre au niveau inférieur
les arches du Château du Diable
Retour sur le sentier étroit et pentu, la trace passe par le dessus de l'arche d'Alliance, étroit cheminement d'une dizaine de mètres sur un pont de pierre long de 10m environ, largeur....très étroite !
puis encore les cordes pour continuer la descente
et arriver au pied de la grotte Monnier
petit pas d'escalade pour entrer dans le boyau
qui domine le Destel
Et pour terminer, descente d'un long pierrier
et retour dans le lit du torrent à sec, nous sommes à moins d'1 km de notre point de départ
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsable dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
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Commentaires
@André et Raphaelle
(ou le contraire ? rire)
nous commençons à bien connaitre les cuves et les grottes, ça fait plusieurs fois déjà que nous les parcourons...avec une grosse préférence pour la désescalade du chateau du diable.
amitiés
jl
Oui, André et Raphaèle ;-)
Il y a tellement de choses à découvrir dans le Destel en plus du lit du torrent : de nombreuses grottes de part et d'autre, des inscriptions dans certaines...
Et juste au-dessus, le massif du Croupatier qui possède lui aussi des tas de "trésors"...
Et pour vous deux qui parcourez les massifs de la région par des chemins pas toujours "faciles", c'est le moins que l'on puisse dire, vous avez effectivement de quoi vous régaler encore par ici...
Merci pour le site, les infos et photos : c'est une de nos "sources" d'inspiration ;-)
4YvetteDimanche 24 Mai 2015 à 21:10
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Bienvenus les Marseillais dans les coins de randonnées proches de chez nous : vous avez encore fait "fort" : bravo !!! On s'était croisés au sommet du Mont Puget l'an dernier... A un de ces quatre peut-être !