-
Var, l'apié des Sambalettes
Un apié, mot provençal souvent françisé signifiant : rucher...emplacement des ruches
Il existe quelques uns de ces apié (sans "s" au pluriel, en provençal le pluriel est dans l'article...lis apié ) disséminés en Provence, sous forme de murs en pierres sèches comportant des niches dans lesquelles les apiculteurs y plaçaient les ruches ( li brusc ) à l'abri du vent et des trop fortes chaleurs.
Rares sont ces apié qui sont encore en aussi bel état que celui que nous allons visiter aujourd'hui.
Un grand merci à Pierre des " randos du Grand", pour nous avoir donné l'idée de cette balade hautement patrimoniale.
****************************
La voiture est garée à la sortie de Belgentier dans le quartier de Roumégoux, après une courte mais rude montée sur une route tortueuse nous garons la voiture sur un bas côté qui peut, en se serrant bien pour ne pas gêner les riverains, en accueillir plusieurs.
Nous suivons le large sentier qui passe en forêt, et ondule en "montagnes russes".
bien souvent le sol semble pavé de gros blocs carrés, il n'en est rien, ce sont, en regardant bien, des affleurements rocheux naturels, on en retrouvera bien plus loin, sur un autre sentier dans la colline de la Suque.
courtes montées et descentes se succèdent, le cheminement est aisé, la calme absolu.
au détour d'un virage, les premières fleurs de printemps apparaissent...
nous passons à proximité de belles oliveraies
puis les premières maisons du hameau de Valcros apparaissent
le hameau est un lieu de sérénité ce matin là, on entend vaguement qu'il y a de la vie, mais sans plus.
un magnifique arbre nous attire
l'Arbre de la Paix, planté ici par Paulin Teisseire et Désiré Ruy le 2 février 1848, juste en face de la chapelle, le presque bicentenaire est encore bien vigoureux !
Arbre de la Liberté qui défie la chapelle...ce n'est pas sans me rappeler cet autre platane "de la Liberté", qui trône sur la place du village à Saint Guilhem le Désert, face à l'abbaye de Gellone.
fontaine et lavoir à proximité
puis, à la sortie du hameau nous quittons la portion de route goudronnée pour prendre un discret sentier qui grimpe dans la colline en pente douce,
jusqu'à rejoindre, plus haut, un autre sentier qui va nous entraîner sur les contreforts de la Suque
beaux raidillons dans une forêt de pins, il n'y a aucun vent, le soleil est au rendez-vous, il fait presque chaud.
belle montée, suivie d'une descente super raide pour arriver tout au fond d'un autre vallon où nous croisons un ruisseau quasiment à sec
pour remonter sur l'autre versant et arriver sur une affreuse piste forestière, tout a été rasé le décor en est presque lunaire. D'énormes billots de bois s'entassent, attendant les camions grumiers.
heureusement que notre but approche, notre centre d’intérêt est par ici, le versant du coteau est bâti de ces murets de pierres sèches, qui forment des terrasses, chez nous on va dire que les restanco forment des bancau.
Restanco = barrage de pierres
bancau = banc, terrasse
Apprécions le travail de titan de ces paysans qui alignaient les pierres, avec un savoir-faire venu de la nuit des temps pour retenir la terre cultivable de ces collines en pente. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ces pierres ne sont pas entassées "n'importe comment", pierres de délit, de lit et de couronnement sont parfaitement visibles, de même que les grandes boutisses.
la végétation a envahi ces bancau mais les murets fort bien construits sont en parfait état.
Les vestiges de ce qui était un mas, ont bien du mal à contenir une végétation qui veut reprendre ses droits, le corps de ferme est nettement plus grand que ce qu'on voit au premier abord, plusieurs pièces s'alignent les unes à côté des autres, le tout en pierres, uniquement en pierres.
à proximité, voilà ce que nous sommes venus voir, le très bel apié, les alvéoles sont logés dans l'épaisseur du mur, exposés au sud face au soleil et tournant le dos au Mistral, les abeilles devaient pouvoir passer ici, des hivers confortables.
Autrefois, l'apié, ou abihié, le mur à abeilles en provençal, était un mur en pierre sèche dans lequel des niches destinées à recevoir les ruches (li brusc) étaient aménagées.
parfois ces ruchers étaient aménagés directement dans le mur bien exposé de la maison d'habitation...quand la famille ne craignait pas d'être gênée par le va et vient incessant des abeilles. Souvent le bancau surplombant l'apié était couvert de végétation pour donner de l'ombre aux abeilles qui craignent les fortes chaleurs.
Nous quittons ce bel endroit chargé de l'histoire de la vie des hommes, nous prenons une sente discrète, qui ne figure pas sur toutes les cartes, pour nous retrouver sur le plateau, où d'autres vestiges en pierres sèches subsistent.
Belle vue sur la barre rocheuse de Cuers.
nous retrouvons plus loin, l'affreuse piste forestière et au col de Perussier, nous prenons une sente qui va...dans la mauvaise direction !
réalisant enfin que nous grimpons au lieu de descendre ( ! ) nous revenons au col pour prendre le bon sentier, non balisé mais évident (quoique...) qui va nous ramener à la voiture par une longue descente en forêt, directe et parfois très pentue.
Erreur de cheminement peu importante qui nous ajouté environ 1km200 et 60m de dénivelé.
Une très intéressante balade d'environ 9km400 pour un cumul de dénivelé de 430m, erreur de parcours comprise.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
-
Commentaires
Je suis content que cette balade vous ai plu. Quand on aime les vieilles pierres et les témoins de l'activité qui régnait dans ces collines, on a toujours plaisir à visiter de tels endroits. Je vous signale, pas très loin, un autre apié, bien différent. Il est bâti sur deux étages et deux faces, avec 52 alvéoles. C'est l'apié "de Valaury" (en fait au quartier des Pourraques). Je l'ai inclus dans une balade qui passe au Bau Pointu (pas pointu du tout), mais on peut aussi lui rendre une visite spécifique en AR depuis la route qui vient de Solliès (après une balade un peu courte sur le plateau, par exemple).
Bien cordialement,
Pierre
Ajouter un commentaire
Très bien cette découverte de l'apiculture. J'en parlerai a celui qui nous fournit le miell en cévennes
je vois que le blog se transforme de plus en plus.