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Par JLuc Fontaine le 23 Juillet 2015 à 22:37
Il s'agit d'une très belle rando, malgré la forte chaleur qui baigne la montagne, plus de 32° à l'ombre sous les arbres, nous filons vers la grotte du Trou d'Argent.
Rando effectuée déjà l'an passé, à la même époque, au départ nous avions supporté une petite veste...aujourd'hui c'est grosse transpiration.
Le trou d'argent devrait son nom au fait que des fouilles archéologiques ont mis à jour des pièces de monnaies anciennes, cette grotte était déjà habitée au néolithique, puis plus près de nous au XVIème siècle elle fut investie par les protestants lors de la bataille de Sisteron pendant la guerre de religions.
Faisant face à la fière citadelle de Sisteron, la montagne de la Baume se dresse, entaillée et noire., la rando débute juste après avoir traversé le pont sur la Durance, départ juste devant le grand mur naturel d'escalade.
Attention une partie de la rando est DANGEREUSE et absolument à éviter si :
- pas assez d'expérience en rando de montagne et passages aériens vertigineux
- vent dépassant les 30km/h, surtout en rafales.
- pluie
- crainte du vertige
- claustrophobie
- pas de chaussures de montagnes adaptées
- présence d'enfants ou d'animaux dans le groupe qui se doit d'être restreint au mieux.
-Une lampe sera nécessaire pour traverser la grotte.
En aucun cas l'auteur de ces lignes ne saurait être tenu pour responsable en cas d'accident, cet article est un reportage, en aucun cas une incitation à la randonnée hors balisage, en passages difficiles, et dans tous les cas sans l'expérience nécessaire.
Au dessus du village, la Baume et ses murs d'escalade
Le balisage est bien fait, le cheminement en forte pente sans aucun répit.
En face, la citadelle commence à supporter les rayons solaires.
Bien qu'en forêt et quasiment tout à l'ombre, il fait très chaud.
dur dur la grimpette...
Nous nous élevons régulièrement, le rocher de la citadelle devient de plus en plus petit, la sècheresse a fait son œuvre, il n'y a plus aucune fleur.
La Gazelle en pleine forme me laisse "sur place"...et arrive devant l'entrée de la grotte
Plus qu'une grotte, il s'agit d'un tunnel qui longe la falaise, par endroit des fenêtres s'ouvrent sur le vide.
Accès par quelques échelons scellés dans la roche et un câble en main courante
Lampes allumées, c'est parti pour une progression parfois à 4 pattes
quelques fenêtres donnent un peu de lumière
et une très belle vue sur la vallée de la Durance et Sisteron
Pour les "amis" de Xavier Dechaux, le graveur des collines du XIXème siècle, ce lieu est une référence.
Né à Sisteron le 23 mai 1824, Dechaux a laissé sa trace un peu partout dans la pierre des calanques de Marseille, où d' ailleurs il s'est donné la mort, mais ici aussi dans cette grotte , il a maintes fois, gravé la pierre...
Plaque gravée par X. Dechaux dans le même style que les calanques, à savoir, une très belle calligraphie , l'année et X DECHAUX, et comme souvent une référence à Dieu :
Dieu seul é mon maitre..
( fautes d'orthographes fréquentes...par facilité ou erreur? )
Ce n'est pas une issue, paroi verticale à l'aplomb.
Un long couloir complètement sombre s'ensuit
et une sortie en pleine lumière, en rampant en ce qui me concerne, je suis obligé d'enlever le sac et de le pousser devant moi
Une petite vire aérienne passée et nous sommes devant une autre œuvre de Xavier Dechaux, certainement la plus belle. Une grande dalle gravée à flanc de paroi
L'an passé j'en avais décodé le texte et effectué une petite traduction
DIEU CREATEUR DU CIEL ET DE
LA TERRE JE RENDS HOMMAGE
DIEU PROTEGE LA FRANCE ET
LES ENFANTS DE SISTERON
DOMINE EXAUDI ORATIONEM MEAM
ET CLAMOR MEUS AD TE VENIAT(Seigneur écoutez ma prière et que mes cris s’élèvent jusqu’à vous)
LE 25 AOUT 1865 XAVIER DECHAUX
LE 4 SEPTEMBRE 1562
JOUR MEMORABLE A SISTERON
SEPT HEURES A TONNE LE CANON
CINQ FOIS L’ASSAUT REPOUSSE
L’HONNEUR DE LA JOURNEE
AUX FEMMES EST RESTE
ELLES N’ONT POINT RECULE
DEVANT LES BOULETS
XD NAS LE 23 M 1824texte rendant hommage aux femmes de Sisteron qui se sont montrées héroïques pendant la guerre des religions
Nous continuons notre parcours, maintenant direction le sommet avec un petit pas d'escalade à ne pas prendre à la légère.
Joubarbe bien sèche...
Un câble aide bien à la progression oblique
puis c'est la grimpe verticale
pour arriver à un petit collet, nous filons vers la droite pour aller au sommet, le retour se fera en revenant vers la gauche
La vue est panoramique
Ici, l'an passé il y avait une croix en bois, est elle tombée, l'a t'on enlevée ?
sur un rocher moussu, j'avais trouvé l'an passé, une autre inscription de Dechaux, plus conforme à celles qu'il a laissé derrière lui dans les calanques, une date, 1866 suivie de X DECHAUX .
Le site est trop encagnardé pour que nous fassions notre pause ici, et il est encore tôt, nous filons sur le parcours de retour en suivant en sens contraire le bord de la falaise pour ensuite descendre par la forêt jusqu'au col de Mezien.
sentier balisé mais encore bien sauvage, pas trop "élagué", juste comme on aime.
ça cogne dur sur le teston !
rude descente dans le sous bois
Après le col, nous suivons le GR qui longe un moment la route puis prend une piste qui nous ramène au village, le couvent apparait
le pont sur le Buëch, juste avant le confluent avec la Durance.
Une rando sous le signe de la canicule, d'environ 10km et 700m de dénivelé d'une seul tenant avec en prime quelques passages aériens comme on les aime.
5 commentaires -
Par JLuc Fontaine le 11 Juillet 2015 à 23:10
Le sentier des Bans aujourd'hui balisé en GR est un sentier chargé de toute l'histoire de la vallée du petit Buëch située entre Rabou et Chaudun, le village sans habitant mais non sans âme.
Taillé dans la roche il offre au randonneur insensible au vertige, un panorama exceptionnel sur la vallée et les montagnes au loin.
clic pour agrandir
Sur le promontoire de Rabou, en face de nous, la montagne de Barges et dans le Vé, la vallée du petit Buëch
La voiture sera garée à la sortie du village de Rabou, sur le terre plein qui ouvre la voie au sentier.
Le sentier part sur sa gauche, surplombant le petit Buëch, très vite l'accotement disparait et le cheminement se rapproche de la falaise, sur plusieurs centaines de mètres cette sente mérite le classement en "sentier du vertige".
Très vite Rabou et son promontoire sont laissés derrière, seul le clocher dépasse encore, bientôt nous serons complètement enserrés dans les gorges.
Arrivés au point haut, le sentier vire à droite sous la falaise et laisse apparaitre quelques centaines de mètres de vide total sur la gauche, cheminement en balcon facile, mais demandant un peu d'attention surtout en cas de vent.
Le sentier des bans
De Rabou à Bertaut un chemin muletier se faufile dans les falaises dominant les gorges du petit Buëch, construit et entretenu par les habitants de Luvie, Bertaut et Chaudun, taillé dans la roche, il est renforcé par des soutènements en pierre. il était encore en 1840 l'unique accès de la vallée reliant Rabou à Chaudun.
Le facteur y faisait sa tournée et apportait le journal au maire et à l'instituteur de Chaudun. L'hiver la tournée était interrompue et les éboulements fréquents demandaient une remise en état dès le printemps revenu.
Depuis, aucune voie carrossable n'y a été aménagée, au plus grand bonheur des randonneurs qui empruntent ce sentier chargé de l'histoire de ces villages abandonnés et, hélas, oubliés.
Dans une courbe, sous la roche, une croix relativement récente (1963) quelle est son histoire ? car sa présence ici n'est certes pas anodine.
Mais le but de ce sentier est de relier les villages aujourd'hui disparus de Luvie et Bertaut, puis plus loin Chaudun, il lui faut donc descendre sur les rives du petit Buëch, ce passage demande une très grande attention.
Creusé tant bien que mal dans la roche friable du versant abrupt, un écart risque bien d'être...ennuyeux, sur la gauche rien n'arrêtera la chute.
C'est certainement la partie la plus délicate du sentier des Bans.
en face de nous des roches en dents de scie, les cheminées de Luvie
Beuglement, tintement des sonnailles, les vaches ne sont pas loin, d'ailleurs en voilà un beau troupeau caché dans les arbres, notre passage ne semble pas gêner ces demoiselles qui continuent à machouiller la végétation.
la descente continue vers les rives du petit Buëch dont le niveau de l'eau semble bien bas.
Nous quittons le GR qui traverse à gué le torrent, nous restons rive gauche direction Chaudun.
Nous entrons dans un beau bois de hêtres, les pieds s'enfoncent de plusieurs centimètres dans le tapis de feuilles mortes
Petit écart, nous quittons le sentier pour filer dans les bois retrouver les ruines enfouies et complètement oubliées du village de Luvie, en affutant le regard on trouve encore quelques traces de la vie qu'il y a eu ici, des arbres fruitiers redevenus sauvages, entres autres.
retour sur la sente qui longe le torrent, nous entrons dans le magnifique et préservé, bois du Chapitre
forêt sombre et mystérieuse, le bois mort est laissé sur place pour que se perpétue le grand cycle de l'éternel recommencement de la vie, pourriture, vie microscopique puis champignons, insectes, oiseaux, rongeurs...
le sentier se rapproche du torrent, nous arrivons bientôt au goulet d'étranglement de la Clue
les nombreux ponts qui permettent de traverser le torrent ne résistent jamais longtemps, le torrent bien calme, voire anodin aujourd'hui, est capable d'être un violent cours d'eau qui détruit tout sur son passage, les ponts ne sont plus reconstruits.
Le sentier change plusieurs fois de rive, les randonneurs traversent à gué ou même comme aujourd'hui ne traversent pas, se contentant de rester dans le lit presque sec pour rejoindre l'autre tronçon.
Lis martagon
chaos rocheux en amont de la Clue
la dernière passerelle en date n'a pas résisté, elle non plus. Emportée par le torrent furieux ou écroulée sous le poids des vaches qui désiraient traverser à "pieds secs" ?
vu la façon dont le pont est cassé, j'opterais pour cette solution.
filant maintenant rive droite nous approchons de Chaudun, la source moussue continue imperturbable, à déverser son eau inutilement, le moulin de Chaudun se trouvait par ici, quelques ruines en attestent
mais aussi cette meule, oubliée dans la végétation
Chaudun, le village vendu par ses habitants...
aujourd'hui il n'en reste hélas presque plus rien, quelques ruines qui tracent la délimitation des maisons, un cimetière vide de tombes, un porche "mémorial" et la maison forestière de l'ONF.
Seul, unique survivant toujours debout, le roc de l'Aigle veille sur le village oublié.
Nous laissons Chaudun et le petit Buëch pour remonter un peu en amont sur un de ses affluents, le torrent de Chanebière.
là aussi passerelle dévastée et torrent aux allures pourtant paisibles.
Une petite piscine nous attend, baignade et pause pique nique.
Retour vers Chaudun, le mémorial et le cimetière abandonné .
Il n'y a plus rien ni personne à Chaudun, à part quelques promeneurs et les bergers, et pourtant...qui vient ici y sent une présence, seraient ce les âmes des habitants qui poussés par la famine ont vendu leur village à l'état français au XIXème siècle ?
moi mon opinion est faite...
Nous remontons vers le col de Chabanottes par la piste qui serpente dans la forêt de pins noirs...4km et presque 400m de dénivelé, encore.
Au col, le sourire revient, maintenant c'est grande descente jusqu'à Rabou...par le vallon des Tournillons
enfin ....parfois ça regrimpe un peu quand même
L'arbre percé est toujours là, nous arrivons au village de Tournillons, lui aussi abandonné mais plus récemment, probablement après 1914.
les vaches sont devenues les seules habitantes des lieux et elles sont fort affectueuses...
Il nous faut plusieurs fois traverser à gué la rivière... "La Rivière"
et revenir à Rabou , la boucle est bouclée en un parcours de 21km700 et 720m de dénivelé cumulé
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsable dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
7 commentaires -
Par JLuc Fontaine le 5 Juillet 2015 à 19:05
Aller randonner en ce moment avec la canicule, faut être fada, je l'avoue avant que mes "ami(e)s " me le disent.
Pourtant comment résister à une grosse envie comme celle là ?
Les gorges du Caramy au départ de l'ancienne carrière de bauxite de Mazaugues, je pensais pouvoir "me les faire" à pieds secs dans le lit de la rivière avec tout ce que cela comporte de passages scabreux au niveau du barrage.
Et bien non, il y a contre toute attente, de l'eau dans la rivière, changement de programme mais ce n'est pas plus mal...eau de rivière = baignade s'il y en a assez.
Rando ombragée, bien que très chaude, entre 32 et 36°, et extrêmement agréable, l'eau qui coule dans la rivière apportant une touche de fraîcheur relative à cette très belle balade en aller et retour dans les gorges en essayant au mieux de cheminer sur les deux rives, hors sentier et traversée à gué fréquents.
Pour cette rando en solitaire ( je ne verrai "dégun" tout au long de la journée, sauf 3 ou 4 personnes à proximité du pont Romain de Cassède qui est un lieu de baignade, et un couple, plus loin aussi... mais on en reparlera plus trad.
Je laisse la voiture à coté du pont en béton qui enjambe le Caramy à proximité de l'ancienne carrière et je file sur les hauteurs, rive gauche.
en pleine canicule, de l'eau dans le Caramy.
Attention une partie de la rando en hors balisage est DANGEREUSE et absolument à éviter si :
- pluie ou pire, gros risque d'orage, le niveau de la rivière pouvant monter dangereusement à tous moments .
- pas de chaussures adaptées , présence de rochers humides et glissants
- présence d'enfants ou d'animaux dans le groupe qui se doit d'être restreint au mieux.
En aucun cas l'auteur de ces lignes ne saurait être tenu pour responsable en cas d'accident, cet article est un reportage, en aucun cas une incitation à la randonnée hors balisage, en passages difficiles, et dans tous les cas sans l'expérience nécessaire.
Le cheminement se fait en suivant un balisage de gros points rouges, les rochers sont, tout comme en face au saut du Cabri, séparés par de profondes crevasses qu'il faut enjamber ou descendre et remonter. Cheminement ludique s'il en est.
Bientôt une petite chaine, plus ou moins bien arrimée permet de passer à la descente un ressaut
qu'il faut remonter tout aussi tôt.
alternance avec des passages entre les yeuses, un vrai parcours où la recherche du balisage est prioritaire, le baliseur nous "balade" au gré de ses envies (car il y a plus simple et plus direct mais moins amusant) pour enfin se décider à descendre dans les gorges.
Un sentier raide qui amène sur un bout de l'ancienne piste de la carrière, puis, après la galerie de mine fermée, la descente au bord de l'eau est évidente mais "à l'arrache".
Au bord de la rivière, changement de décor, l'eau coule franchement, le sous bois est agréable, les points de vue superbes.
Un vague sentier chemine le long du Caramy, sentier non officiel, mais évident
parfois il ne faut pas hésiter à mettre les pieds dans un peu d'eau, sans conséquence si on porte de BONNES chaussures de rando qui résistent à une immersion d'une seconde ou deux et dont la semelle ne devient pas une savonnette une fois humide.
je marche en silence, l'eau, dans ses parties les plus calmes laisse apparaitre les truites qui, dès qu'elles aperçoivent mon ombre, filent se cacher dans un trou, sous la berge.
Nèpes (ici on les appellent des cordonniers) grenouilles et libellules abondent
très belle libellule bleue
parfois il faut passer à 4 pattes sous les nombreux arbres tombés en travers de la sente.
J'aime ce genre de cheminement où tout n'est pas débroussaillé, élagué, aseptisé...Bien sûr c'est au prix de quelques égratignures, mais une telle beauté des lieux à un prix.
en passant bien au bord, ça va le faire...je quitte la sente qui grimpe par le coté et s'éloigne du Caramy pour rester au plus près de cette belle Nature...attention toutefois d'éviter de trop cheminer dans l'eau ce qui pourrait endommager tout ce bel écosystème.
Une truite paisible, elle ne pas vu je suis derrière un arbre
La source de Figuières apporte un complément d'eau non négligeable, elle coule d'abondance, une eau pure et fraîche. Au confluent de la source et du Caramy les deux ruisseaux sont de tailles identiques.
une belle triplette de lis martagon
La sente rejoint le GR qui arrive du plateau supérieur, puis à la hauteur de la ruine de la ferme Rimbert, je quitte le sentier maintenant devenu GR, pour rejoindre à nouveau le bord de l'eau, le GR s'en éloigne trop.
pans de murs enfouis sous la végétation
table et banc en pierre sous un magnifique platane, la ferme Rimbert devait être une très belle propriété.
gours calcifiés, comparables à ceux qui jalonnent le cours de l'Huveaune près de sa source
Une plage...j'approche du pont Romain qui assez vite apparait dans toute sa beauté, il mériterait, comme pas mal de vestiges antiques, un peu d'entretien et de respect.
Je décide de rester dans les gorges et de ne pas remonter sur le plateau en suivant le GR, là haut le soleil doit cogner très fort et le paysage n'est pas aussi beau qu'ici.
Je suis un vague sentier qui, sur la rive droite remonte vers mon point de départ, à plus de 6km, là, une resclave...retenue d'eau qui permet d'avoir une petite réserve, sans pour autant barrer le cours d'eau, technique souvent utilisée dans les moulins à eau.
plus loin encore, sous les frondaisons, une petite plage qui invite à la pause de midi et à un bon bain de pieds rafraichissant, pas assez d'eau pour une baignade plus complète.
là, un platane incliné au dessus de l'eau fait comme un fauteuil qui m'attend, impossible de résister, je fais ma pause ici !
bain de pieds, pique nique et siestounette....avec comme berceuse le bruit de l'eau et le chant des oiseaux... bonheur !
Anecdote...
je somnole, quand un bruit de clapot et quelques murmures me réveillent, un animal serait il en train courir dans l'eau? j'ouvre un œil et j’aperçois, juste derrière un fourré, à moitié dans l'eau, deux paires de jambes entrelacées appartenant à un couple qui se donne du bon temps, se croyant seuls au monde...
Les amoureux sont arrivés pendant mon demi sommeil, ne m'ont pas vu et s'aiment pensant être seuls dans cet endroit de rêve.
Non ce n'est pas animal sauvage mais la bonne vieille "bête à deux dos" qui fait clapoter l'eau.
Je ramasse mes affaires et file discrètement ne voulant pas perturber ces tendres ébats champêtres.
Grand bien vous fasse, les jeunes, vous étiez en harmonie avec cette superbe Nature.
La sente file sur la rive droite, je suis obligé de revenir rive gauche, puis revient rive droite quand je suis obligé de revenir définitivement rive gauche, la sente empruntée jusque là n'existe plus.
Une belle étendue d'eau profonde d'un bon mètre s'offre à moi, ni une ni deux, baignade nature et intégrale dans une eau juste fraîche à la bonne température, seules les truites seront du spectacle...
Je remonte en direction du barrage, laisse le sentier balisé sur la droite, passe avec parfois quelques difficultés les nombreux chaos rocheux (pas de danger si je tombe à l'eau, mais l'APN et le téléphone risquent de ne pas aimer...)
au pied du saut du Cabri les falaises se resserrent, le Caramy pas encore enrichi de la source de Figuières coule en un filet modeste mais vigoureux
Un gros bloc s'est récemment détaché de la falaise barrant ce passage que quelques habitués connaissent,
une faille de moins de 50cm de large permet un passage par le travers, se réceptionner de l'autre coté sera plus délicat
et me voilà au pied du barrage, vieux et en mauvais état, il n'en reste pas moins magnifique, un bel ouvrage réalisé au temps où les hommes utilisaient la Nature sans la détruire, un vestige d'escalier sur la gauche permet de le franchir...
et de continuer un cheminement d'équilibriste parmi les gros blocs épars
pour, après un passage entre deux autres gros rochers collés en voûte, retrouver le lit de la rivière jusqu'au pont en béton où se trouve la voiture.
Superbe rando de 14km500 au faible dénivelé , dans un décor fait de jeux de lumières entre l'eau et les rayons solaires filtrant entre les arbres, fleurs, insectes, libellules, papillons, grenouilles et truites témoignent d'une Nature encore partiellement épargnée.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsable dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
15 commentaires -
Par JLuc Fontaine le 27 Juin 2015 à 21:20
Parmi les randos d'été dans les Hautes Alpes, celle ci est parmi nos favorites, un lieu superbe, des fleurs sauvages en abondance et des cimes bien découpées.
Au départ du minuscule et très beau village de la Cluse, au dessus de Veynes, c'est une rando qui se partage entre alpages et crêtes caillouteuses vertigineuses.
clic pour agrandir
Parking sur la petite route qui fait le tour du village et tout de suite nous prenons la piste qui longe le torrent, une bonne mise en jambe d'environ 800m avant d'attaquer la grimpette.
La montagne d'Aurouze, au loin.
Le GR94 longe le torrent, puis passé le pont sur la Béoux, grimpe en pente rude sur une sente défoncée et parfois vertigineuse
torrent des Ormans
Puis, plus haut nous traversons le premier torrent à gué, le torrent des Ormans arrive de la montagne où nous allons.
Nous ne montons pas directement.
Afin d'atténuer la pente nous passerons par le col de Lauteret, allongement de la distance mais, en contrepartie, ce sera dans un paysage superbe d'alpage avec de nombreux troupeaux de vaches, qui visiblement ne sont pas encore habituées à leur nouvelle vie en liberté, ça viendra vite.
ferme de Boudelle
La tête des Ormans est tout là haut sur notre droite, pas de sentier pour y aller en direct, d'ailleurs nous redescendrons à travers l'alpage en hors sentier au grand émoi des marmottes.
Le GR 94 grimpe régulièrement et le cheminement est agréable, ouverture et refermeture des barrières qui limitent l'espace laissé aux vaches.
Les mouches sont de sortie, complémentaires des troupeaux de vaches en alpage, un certain nombre a décidé de rester avec nous...contre notre gré, mais elles sont bien collantes et ne nous quittent pas.
passage d'un autre ruisseau descendant du col de Plate Contier et comme les vaches ne sont pas encore montées jusqu'ici, les fleurs abondent.
Sauge des prés
Grande gentiane jaune (celle dont les racines servent à fabriquer la liqueur)
Oeillet...
le col de Lauteret est en point de mire, au col nous aurons déjà 530m de dénivelé de franchi.
Au col, rapide pause pour boire un peu et nous prenons un sentier balisage jaune qui part en hauteur mais à contresens vers le col de Plate Contier, contournant les rochers des Archers. Passé le sous bois de pins, là encore des fleurs, à profusion.
Rhinante à crêtes de coq
Anthylide des montagnes
Gentianes acaules
Un parterre de lis de st Bruno fait faire quelques galipettes champêtres...
Lis de st Bruno
Le col de Plate Contier, l'an passé nous étions arrivés par l'autre versant, venant du vallon de Chabottes, cette année il n'y a plus de névés et pas vu un seul chamois, dommage.
A partir d'ici nous serons en hors balisage, la sente pas toujours évidente, mais la cible est en vue, le pas l'Agneau est bien visible, pas de problèmes de direction.
Encore de beaux parterres de fleurs, profitons en, nous allons rapidement passer à la caillasse pure et dure.
Centaurée de montagne
Nigritelle rose
La limite verdure/cailloux est nette, direction le pierrier en pente abrupte
le Pas l'Agneu est tout au bout, dans le creux sous la tête de Garnesier
derrière nous, le col de Plate Contier semble maintenant bien bas
et le pas l'Agneau bien haut !
les mouches font l'ascension avec nous, indécollables, espérons qu'elles nous laisserons tranquilles au pique nique !
Et voilà, le pas l'Agneau est là avec sa vue plongeante et vertigineuse sur la vallée de la Béoux, bien plus bas.
La tête et le roc de Garnesiers nous tentent bien, mais...
Panoramique...la Gazelle, la tête de Garnesier, Roc de Garnesier, tête de Vachères
Direction , la tête des Ormans, à l'opposé, rude mais assez courte grimpette le long d'un sentier complètement au bord du vide, l'abrupt est impressionnant
la tête des Ormans
la trace est visible...en cherchant bien.
15mn plus tard, nous voilà à notre but, le sommet de la tête des Ormans
tout en bas le ravin où prend source la Béoux, torrent où nous nous rafraichirons en fin de rando.
Pique nique en compagnie des mouches qui sont restées avec nous malgré le petit vent qui souffle ici au sommet
Nous redescendons vers le GR94 sur l'alpage par du hors sentier, pour éviter de revenir sur nos pas, la pente est raide mais l'accroche est bonne, il suffit de veiller à ne pas mettre les pieds dans un trou de marmotte
Marmotte aux aguets
le sentier balisé est en vue, nettement plus bas, puis reprise en sens inverse, bonjour aux vaches à qui nous rendons, ô miracle, les mouches !
en bas la ferme de Boudelle, au loin le pierrier d'Aurouze, le plus grand pierrier d'Europe, non ce n'est pas de la neige, ce sont des cailloux !
à la croisée avec la Béoux, nous ne traversons pas le pont et nous descendons dans le torrent pour nous rafraichir ( très frais ! ) les pieds.
remontée sur le GR et encore 800m de piste facile avant d'arriver au terminus de notre rando
Une balade montagnarde de 14km500 comprenant un cumul de dénivelé de 910m environ
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsable dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
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