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Pour cette première rando de notre séjour "Corse" nous allons nous mettre en jambes avec un parcours que beaucoup de GRvingtistes empruntent, à savoir la liaison entre le refuge-auberge de Bonifatu et le refuge Carrozzu.
Pas spécialement remarquable, le cheminement se fait dans un premier temps sur une piste le long du torrent Figarela .
Un parcours en aller et retour de 14km200 et 770m de dénivelé sans aucun répit.
La superbe forêt de Bonifatu à quelques minutes de Calvi est un joyau qui renferme de nombreux parcours de randos le long des divers torrents qui convergent vers la plaine. Ces torrents offrent aux amateurs la possibilité d'une baignade revigorante dans les nombreuses cuves et trous d'eau et en ces moments de canicule avancée, ce n'est pas négligeable.
Le sentier longe le Figarela en empruntant une piste forestière qui grimpe régulièrement, plus loin, rejoignant le sentier de la boucle dite de Figarela, la sente devient étroite et commence à grimper sérieusement quittant le cirque de Bonifatu, direction le refuge de Carrozzu étape incontournable du GR20 nord.
grimpe dans les gros cailloux le sentier s'enfonce dans la forêt bien qu'un torrent ne soit jamais bien loin
Un autre torrent à traverser sur une petite passerelle
pour continuer la grimpe dans une forêt dense de pins Laricio et d'arbousiers
maintenant un passage à gué, les torrents qui dévalent la montagne sont nombreux, l'eau est fraîche, mais sans être glacée
les sommets escarpés et arides crèvent le toit de la forêt
un bruit de diesel, une odeur de mazout...pas de doute nous arrivons à proximité du refuge qui a démarré son groupe électrogène.
nous sommes à 1270m d'altitude, la grimpe ininterrompue nous a fait ingurgiter 740m de dénivelé en 2h05 sur 6km500 environ.
Nous fuyons le refuge pour filer sur le GR20 direction la passerelle de Spasimata, un des hauts lieux du GR20nord.
Pas très éloignée du refuge, nous y arrivons rapidement, un passage de longue dalle lisse inclinée a été sécurisé par une chaine, certainement très utile par temps humide
un bruit d'eau le torrent Spasimata est là un peu plus bas, encaissé entre de belles falaises probablement faciles à contourner mais traverser la longue passerelle suspendue est un beau souvenir de cette balade
Un groupe nous accompagne...mais préfère en rester là et prend sa pause pique nique juste avant la passerelle sans traverser.
nous, nous traversons ( 2 personnes maxi à la fois, mais un par un c'est mieux pour éviter les mouvements de balancier ) , ce qui n'est pas véritablement un exploit, et filons pique-niquer au bord de l'eau juste en dessous.
traversée aérienne et...branlante.
Pas beaucoup d'eau mais assez pour la baignade rafraichissante
Le retour à l'auberge de Bonifatu se fera rigoureusement par le même chemin sauf que nous éviterons le refuge Carrozzu où nous n'avons aucune raison d'aller.
digitale pourpre
le cirque de Bonifatu
demain au programme, en aller et retour encore, une belle étape du GR 20, le refuge du Haut Asco direction le col perdu et le cirque de la solitude...du très beau.
9 commentaires -
La randonnée en Corse ce n'est certes PAS QUE le GR 20 surfait et surfréquenté, c'est aussi
des randos la tête dans les nuages...
puis les pieds dans la neige
avec la baignade sous un soleil de plomb dans une "Cala" complètement déserte
ou en équilibre sur une passerelle au dessus d'un torrent
Tout est à portée de mains, à chaque jour sa rando superbe et différente selon les envies...
à bientôt....
4 commentaires -
...et bien d'autres belles choses.
La Combe de Curnier est une combe tortueuse et étroite située sur les contreforts du Mont Ventoux tout près du petit village de Bédoin proche de Carpentras .
Départ du lieu-dit « Les Fébriers » , nous descendons le GR 91 bordé de genêts odorants jusqu’au lieu-dit « Les Colombets » d’où part un sentier très caillouteux balisé jaune qui remonte la combe, direction sans y aller « Jas de Landerot » .Pas de carte ni de trace GPS fournies ici, pour éventuellement l'obtenir, utilisez la rubrique "commentaires" en bas de page .
Attention cette rando peut être DANGEREUSE et absolument à éviter si :
- pas assez d'expérience en rando de montagne et passages d'escalade
- pluie ou risque d'orage
- pas de chaussures adaptées
- présence d'enfants ou d'animaux dans le groupe qui se doit d'être restreint au mieux.
En aucun cas l'auteur de ces lignes ne saurait être tenu pour responsable en cas d'accident, cet article est un reportage, en aucun cas une incitation à la randonnée hors balisage, en passages difficiles, et dans tous les cas sans l'expérience nécessaire
Après avoir quitté le GR qui longe vignes et cerisiers, le sentier bien marqué dans un lit de cailloux commence à pénétrer dans la combe, bordée de quelques grottes
et de falaises dont la roche parait friable
la sente devient de plus en plus encaissée, les parois rocheuses se rapprochent
et toucher les deux bords avec les coudes devient un jeu amusant et original
puis une obligation...
il faut parfois un peu se contorsionner
On peut facilement imaginer le niveau et la force de l'eau qui doit débouler ici quand un gros orage gronde
l'eau a taillé la roche d'un grand coup de sabre
impressionnant passage qui dure... qui dure...
claustrophobe s'abstenir
aucune visibilité vers l'avant ni vers l'arrière
brutalement la combe de Curnier s'ouvre dans la forêt broussailleuse, le sentier balisé continue en grimpant fort en direction du Jas de Landerot,
nous quittons la trace ici, pour filer par une sente discrète et peu connue vers la combe de Bouisse voisine
Un beau mur est à grimper avec les mains et la tête sort du maquis de la forêt
le sentier file vers la droite sous un encorbellement rocheux
assez étroit, grimpe sur un petit sommet caillouteux qui domine la combe
et redégringole dans le lit de cailloux du torrent de Bouisse
la trace est assez visible, en tous cas évidente, il suffit de rester et passer au mieux dans le lit de cailloux direction ...là où ça monte ! la marche est difficile dans tous les galets qui roulent sous les pieds, mais calme et solitude absolus !
Long cheminement, puis vers le haut, un sentier tout aussi discret part en horizontale vers la gauche pour rejoindre le haut du sentier de PR (Grand Replanas) qui monte au jas de Pié Gros où nous arrivons très vite.
Altitude environ 950m, nous venons d'avaler un beau dénivelé déjà.
Pique nique sous les cèdres, puis en suivant le GR 91b nous filons vers le Collet Rouge... sans y aller
le sentier rejoint une piste, qui redescend légèrement et dans un virage une sente discrète file plein nord vers la Baume du Chat
Baume superbe, trouée de toutes parts offrant de beaux jeux de lumière.
utilisée en bergerie, le sol en garde les traces...odorantes
un très beau lierre s'accroche à la roche
La Nature a ici, encore une fois, effectué un travail d'artiste
Le sentier file rejoindre la piste en direction du collet Rouge , nous le quittons pour une autre sente difficile à trouver qui s'enfonce dans les broussailles puis dégringole dans le vallon de la Baume du Chat et redescend tout en bas sur le GR 91 qui nous ramènera au point de départ.
encore des baumes transformées en bergerie
Une ruine de maison de charbonnier
des murs en pierre sèche à faire pâlir d'envie les amateurs de beaux ouvrages
servent d'abris pour les troupeaux, murets montés par des bergers (je suppose)
la forêt de chênes devient forêt de pins, nous sommes presque en bas
le retour par la combe de la baume du Chat est un émerveillement, nous rejoignons la piste ou passe le GR 91 et filons vers le parking des Fébriers, notre point de départ.
rando bonheur de 14km et plus de 700m de dénivelé sur des sentiers souvent non balisés voire peu tracés et difficiles.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsable dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
12 commentaires -
En plein Luberon, tout près de Gordes, les gorges du Véroncle, renferment un patrimoine industriel historique remarquable, vestige des efforts de l'homme dès le XVIème siècle pour mettre en valeur une nature sauvage et rebelle.
Depuis le barrage des étangs au pied du village de Murs, jusqu'au hameau des Cortasse très en aval, plusieurs moulins à farine sont disposés au fil du ruisseau.
Ces moulins sont de type horizontal, des canalisations naturelles ou bâties amènent l'eau dans une conduite forcée, le canon (2), qui va accélerer le débit de l'eau laquelle va actionner un roudet (4) (roue à aubes rudimentaire) entrainant un axe, le bassègue (5) qui met en rotation une meule de pierre. Les grains seront broyés entre la meule courante (9) (celle qui tourne) et la meule dormante (10), la finesse de la mouture étant réglée par le meunier en agissant sur l'écartement des deux meules par un ingénieux système de leviers (8).
Le réseau hydraulique est impressionnant, réservoirs pour stocker l'eau de pluie, béals tortueux bâtis au plus près de la roche, conduites d'évacuation des eaux "de travail" etc.
Le visiteur un tantinet curieux va rester pantois devant la qualité et la quantité du travail accompli ici, et ce, mais à l'époque c'était normal, sans violer la nature ni la défigurer.
Le moulin Cabrier et le moulin Jean de Mare sont les plus représentatifs, ils témoignent de l'ingéniosité des familles Vaudoises du XVIème siècle. Un certain Michel Serre, dit Marro de Cabrières d'Avignon fut torturé par l'inquisiteur en 1553 qui "lui a faict brûler sous les piezds jusques sept fagots".
Le barrage des étangs, tout près de Murs, de type barrage masse retenait l'eau pour alimenter le plus régulièrement possible les moulins en aval en régulant au mieux le débit du courant.
Une grande partie de ces gorges est propriété privée, il est donc important pour que le visiteur puisse en profiter longtemps, de respecter les lieux et la tranquillité des riverains, le moulin des Grailles en est le plus bel exemple, le GR passant juste devant le porche de la maison habitée, un bonjour amical mais discret aux propriétaires dans le jardin ou sur le pas de la porte, est un bon signe de "savoir vivre".
Nous débuterons cette rando découverte du patrimoine depuis le minuscule parking sur le bord de la D2 en sortie de Gordes. Le GR file vers les gorges et rapidement nous arrivons au début du parcours des moulins à la hauteur du moulin des Grailles transformé aujourd'hui en habitation privée.
Nous entrons directement dans le lit du torrent ici bien sec, une grotte transformée en bergerie y a été aménagée
Restant dans le lit du Véroncle nous arrivons au premier moulin , le moulin de Cabrier, en ruine mais il est encore bien possible de voir tout le système d'entrainement des meules, l'arrivée et l'évacuation de l'eau, les conduites forcées etc.
l'arbre d'entrainement, ou bassègue, qui plonge dans la cavité où se trouve le roudet et sort au dessus pour entrainer la meule courante.
les deux meules, la courante au dessus et la dormante en dessous
deux types de meules pouvaient être utilisées, soit en calcaire monolithique de la région, "molasse"
meule en molasse
soit en silex importé, dans ce cas elles seront en plusieurs morceaux assemblés par du fer.
meule en silex en plusieurs morceaux assemblés
la bouche d'échappement de l'eau, retour vers le ruisseau
contournant le moulin nous remontons vers son système d'alimentation en eau
la resclause, retenue d'eau en pierre de taille est alimentée par un béal taillé à même la roche
le sentier de randonnée utilise ce béal pour remonter un peu plus en amont sur le cours du ruisseau
En contrebas du moulin, ne négligeons pas les immenses marmites creusées par le cours d'eau, érosion naturelle ayant créé un décor surréaliste d'arches et de cavités où la lumière joue sa symphonie.
une autre marmite à escalader, une échelle en fer est en place
Il est assez facile de cheminer dans les superbes gorges, le lit du ruisseau est complètement à sec, il en serait bien autrement après un bel orage.
chacun choisi son passage, Yvette préfère passer en hauteur en suivant le balisage, moi je reste dans le creux du ruisseau
le sentier sort du fond des gorges pour passer en latéral par une longue montée, puis, par un pas de désescalade équipé de câble, nous revenons au plus près de cours d'eau
le lit est de plus en plus large, les falaises de plus en plus hautes, nous sommes dans le canyon, au Grand Méandre
l'arche brisée
Puis c'est le moulin Jean de Marre 2 qui apparait
ce moulin est appelé "gruaire", il fabriquait la fine fleur de la farine
datant du XVIème siècle il a été restauré au début du XIXème, comme en témoigne le porche gravé et, au vu des vestiges, devait aussi servir d'habitation à l'année, c'était une très belle bâtisse sur plusieurs étages.
Dans le cours naturel du Véroncle en sa partie haute, oh stupeur, il y a de l'eau !
nous en avions eu déjà un premier soupçon dans le grand méandre mais ici, l'eau coule bien...ce qui veut dire qu'il est fort probable que nous ne pourrons pas passer à l'aven de Cata et ainsi pas pouvoir remonter le "canon" d'alimentation en eau du moulin Jean de Marre1 qui existait à ce niveau...continuons nous verrons bien, mais il va falloir se faire à l'idée de contourner l'obstacle, ce qui est très faisable et même recommandé...mais nous on aime bien ramper et monter avec des cordes !
le lit du ruisseau est très étroit, les lacets du cours d'eau ont creusé la roche sur les cotés avec violence pendant des siècles
puis c'est le moulin Jean de Mare 1 celui ci devait aussi servir d'habitation à l'année, il a certainement été bâti au XVIème siècle et restauré au XVIIIème.
Nous arrivons tout près de l'aven de Cata, un gouffre dans le lit du ruisseau probablement en relation avec l'exurgence de Fontaine de Vaucluse, d'ailleurs un trou noir et "sans fond" est d'ordinaire bien visible au milieu d'une mare verdâtre.
la marmite qui renferme l'aven de Cata photo en 2014 "à sec" la marque sombre circulaire dans l'eau, c'est l'aven !
aujourd'hui bien en eau, pas question d'y aller
et cette année, beaucoup d'eau et avec l'aven quelque part sous les pieds, passer ici est trop dangereux, nous faisons demi tour et rapidement nous trouvons un sentier non balisé et tout juste tracé qui contourne l'obstacle pour nous ramener sur la dérivation "officielle" et nous permet via un petit aller et retour de jeter un coup d'oeil au canon que nous aurions bien aimé escalader
Le détour nous fait ressortir du fond des gorges...pour y replonger aussitôt.
puis direction à contresens vers le canon où nous aurions bien aimé passer
le canon d'alimentation du moulin passage obligé à moins de faire le détour
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L'an passé, la remontée du canon ...Une corde à nœud aide bien, les épaules touchent, le sac râcle la pierre, il faut caler les pieds au mieux et...tirer sur les bras. Claustrophobes s'abstenir !
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la suite du sentier nous emmène rapidement au moulin de Charlesse et, peu après, le sentier qui avait évité l'aven de Cata revient dans les gorges.
bien que très ruiné il témoigne encore d'un passé chargé d'histoire, en cherchant dans les pierres, on retrouve des vestiges de la machinerie
Plus loin encore, et dans cette partie les gorges n'en ont plus que le nom car nous sommes presque en plaine, se cache le moulin de Dévissé qui comportait trois étages, la chambre des eaux, la chambre des meules et au dernier le logement du meunier mais servant aussi de grenier à grains.
quelques centaines de mètres plus loin, nous arrivons tout en haut du Véroncle, au moulin des étangs, inaccessible car privé et habité, il est surmonté du barrage des étangs aujourd'hui comblé et quasi à sec.
Quoique aujourd'hui une belle eau en coule et reprend son cours naturel dans le ruisseau.
Deux énormes murailles de pierre retenaient les eaux pour réguler le débit du ruisseau.
le barrage "masse" des étangs
le sentier rejoint la piste DFCI qui mène à Murs, nous n'iront pas jusque là, allongement de parcours autant inutile que pénible,quand on vient de parcourir ce genre de sentier admirable, marcher sur la piste encagnardée est désagréable au possible.
Changement de direction et retour en direction du point de départ en suivant en enchainement de sentiers qui traversent le bois d'Audibert.
vue sur les falaises de Lioux
...avec la casquette "les cahiers du sud" !
Nous délaissons bien vite la piste et le GR pour pénétrer dans le bois d'Audibert et revenir au point de départ
le sentier nous fait revenir à l'aplomb des gorges du Véroncle et retour sur la piste qui passe devant le superbe moulin des Grailles, propriété privée.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsable dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
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