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Par JLuc Fontaine le 7 Septembre 2014 à 13:42
Ce matin là, deuxième étape de notre virée autour du Mt Viso.
Objectif : départ du refuge du Viso, direction tout là haut vers le col de la Traversette, puis une fois passés en Italie, descente dans les gros rochers pour prendre le mythique sentiero del Postino, (le sentier du Facteur) , remonter par le Canalone infériore del Porco (couloir du porc inférieur) et enfin arriver au refuge Giacoletti, tenu par le "patron" de ce coin du Viso, le guide de montagne Andrea Sorbino.
Monviso
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Le temps est clair ce matin, il signore Monviso sort sa tête des nuages, il faut en profiter, ce n'est pas si souvent qu'il est tête nue !
Il n'est pas encore 8h00 que nous sommes prêts à partir, il fait frisquet et le moral est au beau fixe
Nous revenons sur nos traces d'hier sur environ 800m et au carrefour nous filons vers les crêtes rocheuses qui se découpent dans le ciel, objectf : le col de la Traversette
Fini l'alpage, maintenant c'est le royaume du caillou et un peu plus haut, des névés retardataires
première petite halte de regroupement au bord d'un lac presque à sec
par ci par là encore quelques parterres fleuris qui donnent une jolie touche de couleur dans ce monde minéral
plus haut, une équipe est en train de remettre en état le tunnel du Pertuis du Viso "Buco di Viso". Le percement de ce tunnel entre France et Italie fut commencé en 1479 sous l'égide du marquis de Saluzzo en accord avec Louis XI pour favoriser les échanges commerciaux.
Largement utilisé par les armées belliqueuses et les contrebandiers il a enduré toutes sortes de mésaventures subissant en outre les assauts de la montagne et les éboulements. Un récent projet de réhabilitation lancé par la région Piémont travaille à sa remise en état.
Le sentier va nous faire passer tout près de ce tunnel mythique, mais les travaux nous empêchent de s'en approcher, la remontée le long du névé va nous emmener jusqu'au col
le névé bien dur mais non gelé est sûr, y passer se fait sans souci
mais la pente est raide !
Col de la Traversette, altitude 2958m.
Ce col ,marque la frontière avec l'Italie, d'un coté brille un beau soleil, de l'autre monte la nebbia, ce brouillard fréquent qui arrive sur les sommets depuis la source du Po tout en bas.
Pause bien méritée au col, le vent est glacé mais reprendre quelques forces est necessaire et puis...
la vue est magnifique d'ici !
le Viso apparait...disparait au gré de la nebbia
dans un repli de roches quelques fleurs embellissent le col
Oeillets négligés
Mini Raiponces
Joubarbes
Composition fleurie
Roches noires et dures et encore un peu enneigées
Il faut repartir, nous sommes en train de nous refroidir et il y a encore pas mal de route à faire
Descente coté italien, le sentier en lacets arrive à l'ancienne caserne abandonnée de la Traversette. Sur les pentes rocheuses de nombreux rouleaux de fil de fer barbelés gisent, rouillés, abandonnés, leur heure de gloire est passée.
Un autre petit col barré d'un névé sera franchi
avant d'arriver à un grand carrefour de sentiers bien renseigné
On a le choix !
Et par où va t'on se diriger...le "sentiero del Postino" est pour nous ! Ses pentes abruptes, ses vires aériennes... et autres surprises
Le "Postino" c'est une alternance de pentes rocheuses et de prairies verdoyantes
mais toujours dans le brouillard
Asters
La fameuse vire aérienne sur la face Est de la pointe de Venise, équipée de barreaux et chaines par Andrea Sorbino est coupée par un énorme névé, Andréa y a placé une corde et taillé un couloir...il n'y a plus qu'à s'y lancer...enfin, façon de parler !
Nous sommes quand même tout au bord du vide et la pente est vertigineuse
lente descente en se tenant à la corde (toujours tendue la corde !)
reprise du sentier dans l'herbe et les fleurs où de beaux edelweiss nous attendent
ON NE CUEILLE PAS !
chaque fleur cueillie est une couleur de moins dans la montagne et de toute façon elle ne survivra pas le temps du trajet
Une autre vire, elle nous fait descendre au bord d'un torrent par un jeu de barreaux scellés et de cordes.
Carrefour de sentiers, nous prenons à droite dans les roches éboulées, le canalone infériore del Porco, remontée vers le col Losas puis le refuge Giacoletti
encore 270m de dénivelé à remonter et c'est fini pour aujourd'hui !
Il est temps de faire la pause de midi, nous nous arrêtons ici, sur un minuscule balcon dans le brouillard mais un peu abrités du vent glacé.
Le col de Losas est juste au dessus de nous, mais ici nous avons un léger abri.
Pique nique préparé par la gardienne du refuge Viso, il sera dégusté jusqu'à la dernière miette...
Il nous faut repartir avant de prendre le froid, le col de Losas est atteint par un long névé pentu dans le brouillard épais
ça vient, ça vient, y'a pas le feu au lac !
encore quelques barreaux et nous sommes au col, un panneau indique de manière optimiste, refuge Giacoletti à100m !
brouillard épais, moins de 20m de visibilité, le refuge sera entendu avant d'être vu.
Ancienne caserne de Losas transformée en refuge, c'est un vieux bâtiment, l'accueil y est chalereux, le repas du soir copieux a de quoi caler la faim des montagnards affamés...
Accueil par la gardienne, affectation des lits en dortoir, nous installons nos sacs et allons "nous dégourdir les jambes" dehors après une douche chaude bienvenue.
Dans le brouillard, un petit groupe de bouquetins broute,
nous allons effectuer une approche tranquille et lente, sous la surveillance du mâle
les animaux sans crainte ne nous laisseront pas approcher, malgré tout, à moins de 2 ou 3mètres.
Pour la rando de ce jour, du refuge Viso au Giacoletti le dénivelé positif cumulé est d'environ 800m, le cumul négatif de presque 500m sur une distance de 8,5km.
3 commentaires -
Par JLuc Fontaine le 7 Septembre 2014 à 13:34
Le colour del Porco, le couloir du Porc, objectif de ce matin avant de revenir à notre point de départ la Roche écroulée, de l'autre coté de la montagne, en France.
Un nom étrange pour ce couloir, les hypothèses vont bon train pour essayer d'en trouver l'origine, mais ce qui est sûr c'est que pour le randonneur, ce couloir vertigineux est une référence.
Entretenu et sécurisé par Andrea Sorbino et son équipe du refuge Giacoletti, le colour del Porco n'en reste pas moins sujet aux caprices de la météo, il peut devenir très dangereux.
Presque 200m de dénivelé dans un couloir étroit, des passages quasiment verticaux, rafales de vents s'engouffrant dans les ravines et même si cordes, barreaux, chaînes aident bien, la prudence et le respect des règles de sécurié s'impose surtout avec de gros sacs sur le dos.
Attention cette partie de la rando est DANGEREUSE et absolument à éviter si :
- pas assez d'expérience en rando de montagne et passages vertigineux
- risque d'orage
- crainte du vertige
- pas de chaussures de rando adaptées
- présence d'enfants ou d'animaux dans le groupe qui se doit d'être restreint au mieux.
- le cas échéant, le matériel de via ferrata peut être conseillé, casque, baudrier, longe, dégaine
En aucun cas l'auteur de ces lignes ne saurait être tenu pour responsable en cas d'accident, cet article est un reportage, en aucun cas une incitation à la randonnée hors balisage, en passages difficiles, et dans tous les cas sans l'expérience nécessaire.
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Après une nuit de repos au refuge Giacoletti, nous sommes d'attaque pour cette remontée mythique.
Ce matin, malgré les pluies de la nuit, le ciel est clair, les Dieux sont avec nous, et si on se dépêche de partir avant que la nebbia ne se lève, la remontée du couloir du Porc s'annonce sous de bonnes conditions.
Juste avant 8h00, notre petit groupe quitte le refuge, tout de suite il nous faut traverser un névé craquant sous les pieds, les bâtons de marche, pour le moment sont bien utiles
le balisage d'Andrea est efficace, de petits fanions plantés dans la neige remplacent là où c'est nécessaire les traces de peinture
La roche noire apparait rapidement, la pente est raide
Une première corde pour se hisser, les bâtons de marche rejoignent le sac à dos, on va avoir besoin des deux mains.
Rester bien écartés les uns des autres, les cailloux roulent facilement
Rassemblement et quelques consignes de sécurité, sur un balcon étroit creusé dans le névé, les choses sérieuses commencent ici.
barreaux scellés et chaine en main courante
....C'est parti !
ça grimpe vite
de plus en plus vertical et aérien...yesssss !
chacun son tour
derrière nous les nuages de nebbia arrivent, on a bien fait de partir tôt comme conseillé par Etienne, un membre du refuge
à main gauche, le névé qui descend en forte pente...qui pourrait bien être fatale pour qui s'y aventure
et enfin nous arrivons au col du couloir du Porc, (quoi c'est déjà fini? ) altitude 2920m devant nous la France, derrière, l'Italie.
Un vent violent et glacé souffle, malgré le froid qu'il occasionne, on peut se réjouir, en effet, il va sécher la roche pour la descente, qui, au dire d'Andréa est plus dangereuse que la montée que nous venons de faire. Les roches du clapier sont souvent luisantes de lichens ultra glissants, le vent va sécher tout ça.
Mais d'abord LA photo !
complètement frigorifiés mais heureux.
Bon maintenant la dégringolade vers le lac Porcieroles, tout en bas du clapier. Passez plutôt par le coté gauche nous a dit Andrea !
Dans les refuges de montagne, c'est toujours avec plaisir que les membres de l'équipe renseignent sur les états des sentiers, sur la météo, sur les difficultés. Tenir compte de leur savoir est très important, de même que de leur signaler tel ou tel phénomène ou danger nouveau.
pas de risques de longues glissades mais tomber peut faire très mal, alors faut y aller tranquilou
petit pas de désescalade dans un goulet étroit
le lac en bas, un havre de couleurs dans un monde minéral et gris
magnifique !
tiens ! des fleurs, on commençait à en manquer !
La pause...pour pose photos
Maintenant c'est du facile, le sentier descend régulièrement jusqu'au refuge Viso où nous étions avant hier soir, nous y serons pour le repas de midi
tout là bas sur l'alpage
Fado, le jeune chien du refuge vient à notre rencontre, il a envie d'un calin mais n'ose pas demander
Le Viso joue encore à cache cache, nuages et éclaicies se succèdent, il parait qu'ici il a pété un bel orage cette nuit...
Retour à la roche écroulée par le sentier monté à l'aller le premier jour
le Guil tout en bas
les marmottes
sourires de plaisir pour ces belles journées en montagne
les vaches sont sorties et se régalent des fleurs de montagne
épiaires
centaurée des montagnes
Dans cette fin de parcours, le groupe se scinde en deux, nous prenons le sentier qui traverse le Guil et remonte en face vers le petit belvédère, les autres restent sur la piste
champ d'épilobes
mélèzes
Nous revoilà au parking de la roche écroulée, fin de cette belle randonnée dans le Monviso
Cette dernière étape d'environ 13km présentait un dénivelé négatif de presque 1200m et un dénivelé positif dans le couloir du Porc de moins de 200m et d'un seul tenant, mais quel parcours !
1 commentaire
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