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Var, les cuves du Destel
Envie d'une courte mais sportive balade malgré la chaleur, je gare la voiture, sur le bas côté de la route, dans les superbes gorges d'Ollioules, hélas, mais c'est incontournable, avec un charroi automobile intense dont les hautes falaises font résonner le bruit au delà de toute raison.
Je traverse la route et une fois enjambé le parapet, je franchis la Reppe complètement à sec pour prendre le sentier qui revient un peu vers l'aval à l'embouchure du Destel, lui aussi à sec.
Je file immédiatement à la grotte de la Béate pour m'offrir un joli point de vue sur l'entrée des gorges du Destel dont l'attrait principal n'est pas seulement les marmites creusées par des siècles de passage d'eaux tumultueuses, ce qui est bien fini d'ailleurs.
la grotte de la Béate
dont la l'histoire, (légende ou pas ?) est à comparer, toutes proportions gardées, à celle d'une autre sainte dans le massif pas si lointain de la Ste Baume...
Je reviens bien vite dans le lit du torrent pour le remonter dans un silence à peine troublé par le bruit routier des gorges qui va en s'estompant
parfois quelques traces d'une eau stagnante due aux dernières pluies
mais les première cuves (marmites) sont bien à sec pour la plupart, je m'offre un court arrêt à la grotte de la Bombe qui se cache (mal) derrière un buisson
les grandes dalles inclinées commencent ici, il y en aura beaucoup d'autres
Passé la grotte à la pierre Christianisée où je ne vais pas, voici la première belle cuve et son eau retenue qui forme une belle et verte ripisylve foisonnante de vie batracienne qui se sauve à mon approche pourtant discrète
la petite cascade ne laisse passer qu'un très mince filet d'eau, à peine un léger glou glou
le passage sur le côté n'est qu'une formalité et je me retrouve dans la partie supérieure où d'autres mares me demandent de changer de rive plusieurs fois
puis le méandre du Destel est là, avec son chaos rocheux à franchir
qui fait arriver dans une végétation luxuriante et des branches de figuiers qui barrent modestement le passage
un beau pied de Gueules de Loups
met une touche de douceur dans ce monde rustique et sauvage
enchaînement de cuves, à sec, qui se franchissent facilement, puis encore une longue série de dalles inclinées équipées d'une chaîne,
plus de quarante mètres à franchir en marchant comme un Dahut bipède, la jambe gauche plus longue que la droite...
Il est bien entendu possible de marcher tout au fond de l'étroit sillon creusé par l'eau et majoritairement à sec...mais pas toujours et remonter pour éviter la mare verdâtre n'est pas facile
encore des cuves à franchir par le côté
quelquefois en s'aidant d'une chaîne
Un "plaisantin" ayant caché la dernière chaîne dans un trou, il me faut remonter les cuves, glissantes de poussière sèche et bien lisses, pour la retrouver et la libérer
Me voilà à l'endroit où il faut sortir des gorges pour continuer, cette grande cascade sèche ne se franchit pas, l'eau retenue au bas étant profonde et bien verte...
sur la gauche, des cordes d'escalade sont encore en place, témoignage d'un grave accident de grimpe qui a eu lieu ici au mois d'avril, paix à son âme de jeune sportif parti en plein plaisir.
l'échappatoire pour le randonneur est sur la droite, marqué par un Dauphin bleu peint sur la roche, une chaîne permet de franchir le premier pas.
une sente en balcon torturé est suivi d'autres chaînes qui servent surtout en cas de descente par ici, sinon, la roche suffit.
avec vue sur les gorges où le soleil ardent de ce jour ne pénètre pas encore.
plus haut, nous avons le choix, une bifurcation indique la sente qui permet de revenir dans les gorges (descente raide et délicate) ou continuer vers les crêtes en suivant une ligne de cairns espacés mais bien visibles, où je vais.
en face, sur la crête opposée, le château d'Evenos est en pleine lumière
je retrouve le sentier jaune dit "du patrimoine" que je suis un court instant, puis le quitte pour filer vers la maison des Carriers
et le four à cades qui est tout près.
Four reconditionné ou plus probablement créé de toutes pièces, il me semble, car il est bien mal exposé pour être un "vrai", mais l'essentiel est qu'il soit là pour témoigner de ce vieux métier complètement oublié des hommes du XXI ème siècle.
Joseph l'enguentié (fabricant d'huile de cade) est un des héros de mon roman : "La fille de la Ste Baume" .
l'ouverture supérieur où il manque la fermeture, permet de voir la constitution complexe de ce "tas de pierres" , l'emplacement de la Jarre avec ses briques réfractaires et la chambre du feu avec ses ouvertures latérales permettant l'arrivée d'air frais régulée par une simple pierre plate.
plus loin un pin porte encore le vase de terre et sa lamelle de zinc qui permettaient aux "résiniers" de récolter la résine des pins, autre produit de la Nature que l'homme moderne néglige, lui préférant les produits de l'industrie chimique.
Je retrouve le sentier jaune laissé un peu plus tôt que je quitte à nouveau pour prendre le GR qui file vers la barre de Taillan
laissant de côté (je suis seul et ce ne serait pas prudent) la sente qui descend vers le superbe mais délicat "Château du Diable" dont on trouvera ici, sur ce blog, pas mal de reportages.
En face la rade est sous le soleil...
Arrivé à la minuscule aire de repos, constituée d'une table et ses bancs sous les oliviers, je prends le sentier jaune, à nouveau, qui descend en pente raide le long de la barre de Taillan vers les gorges d'Ollioules et mon point de départ.
Pistachier térébinthe en graines odorantes surchauffées par le soleil
rude descente avec les cailloux qui roulent sous les semelles
la Grotte du Pin et...son pin !
je rejoins le sentier en bord de Reppe, fais un léger détour vers le poste de guet du temps de la peste où se trouve la gravure que les guetteurs ont laissé dans la roche en 1721. Témoignage d'un terrible passé protégé des vandales du XXI ème siècle par une plaque de plexi épais.
retour en bord de Reppe, je traverse le mur de cannes, le ruisseau à sec, remonte le talus, traverse la route et...fin de rando.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
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Commentaires
2CATALANEVendredi 24 Août 2018 à 16:48Mais oui, mais oui, je suis sure que Gérard il adorerait faire quelques sorties avec toi !!! Il ne me l'a pas dit mais je l'ai deviné ! Quant à moi, du côté d'Ollioules, j'ai de bons souvenirs de randos mais qui commencent à dater ! Et au fait, ma petite fille, (l'aînée Cindy qui a maintenant 25 ans) et bien elle habite depuis début Juillet à Sollies Ville. Cela me rappelle de bons souvenirs, à l'époque où nous habitions la Loubière . On est allés voir où elle crêchait c'est pas mal,un petit village tout perché ! Bisous.
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C'est près de chez nous et ma femme l'a faite avec ses copines. Pour moi ce n'est plus possible. Alors heureusement que j'ai un ami comme toi qui continue à me faire découvrir cette belle nature.
Gérard
si un jour tu as envie de faire une balade "que tu puisses faire" et que tu veuilles un guide je suis là, tu n'as qu'à demander .
tu as une panoplie de ce que je peux te proposer sur le blog, il n'y a pas que du "difficile" mais toujours du beau.
amitiés
Dany, est bien entendu, la bienvenue.