-
Siou Blanc, la sente de l'Eléphant
Suite aux conseils de l'amie Chantal (qui se reconnaitra) qui nous a donné quelques tuyaux, nous voulions aller faire une rando de reconnaissance sur le plateau de Siou Blanc, dans le Var.
Au fur et à mesure de notre avancement sur la petite route qui traverse le plateau sur plusieurs kilomètres, la neige est apparue, et aux environs de la bergerie, c'était plus de 15 cm de poudreuse qui recouvrait la route.
Aller faire une reco sur des sentiers qui nous sont inconnus, même pas indiqués sur les cartes IGN, et devenus invisibles par le manteau neigeux, nous a paru assez peu efficace.
Après une belle hésitation, nous sommes revenus vers le petit parking de l'Abîme des Morts et nous avons décidé de faire une petite balade sur la sente de l'Eléphant, parcours que nous connaissons bien, facile (par temps sec) et bien balisé (quand il n'y a pas de neige).
La reco prévue, ce sera pour une autre fois.
Les arbres croulent sous le poids de la neige lourde, parfois, une branche épuisée largue son chargement qui tombe avec fracas dans le silence de la forêt enneigée.
Le sentier balisé rouge de la sente de l'éléphant commence un peu plus loin, nous le rejoignons en passant devant l'aven de l'Abîme des Morts, le plateau du Siou Blanc est truffé de trous, gouffre et avens, plus d'un millier recensés, sans compter ceux qui ne sont pas explorables.
Un vrai gruyère...et avec l'épaisse couverture de neige, autant bien regarder où on met les pieds.
Temps froid et couvert, mais tellement beau, nous les provençaux sommes toujours émerveillés par cette blancheur immaculée, d'autant que la neige est vierge de toutes traces, sauf sur les pistes parcourues par quelques 4x4 de chasseurs.
Souvent il nous faut chercher le cheminement, le balisage au sol est bien entendu, invisible .
Nous sortons de la forêt pour arriver sur une étendue couverte de rochers plus ou moins gros, nous sommes en vue de l'Eléphant de pierre
il nous faut escalader de gros blocs, chose rendue difficile par la glace et l'épaisseur de neige.
Superbe représentation minérale, l'éléphant attend son cornac !
la boucle dite "sente de l'éléphant" file vers Roucas Traoucas, la roche trouée, et son aven, encore un.
le sentier est tracé entre les buissons de chênes kermès, romarins et argéras, il est assez visible, les cailloux au sol, un peu moins.
Protégé par sa clôture symbolique en piquets de vigne, l'Aven de Roucas Traoucas est au détour du sentier
lequel s'enfonce sous les branches qui s'affaissent sous le poids de la neige, à chaque branche qui barre le passage, il faut la secouer pour faire tomber des kilos coton blanc, à ce petit jeu, nous sommes vite trempés !
Petit passage sur une large piste
avant de replonger sur le sentier qui file vers l'Aven des Trois Marins, ici, il faut avoir un bon sens de l'orientation, une bonne mémoire du sentier, et le regard acéré, pour :
- ne pas se casser la figure sur un cailloux caché par 15cm de neige
- ne pas perdre le sentier, le balisage étant quasi invisible
- ne pas mettre un pied dans un trou
le GPS bien utile sur les sentiers du Siou Blanc (peu de sentiers figurent sur les cartes, y compris ceux balisés) pour filer grosso modo dans la bonne direction en temps ordinaires, devient indispensable sous tant de neige.
une belle chute, me laissera un joli souvenir en forme d’œuf sur le tibia !
Grattes culs congelés sous la neige !
Il est là le sentier ?
A l'Aven des Trois Marins, nous décidons de filer vers la bergerie du Siou Blanc, pour notre pause, en se disant qu'elle risque d'être occupée par les chasseurs que nous avons aperçus en battue sur le bord de la route, mais tant pis, au moins on ne pique niquera pas debout.
Nous traversons la route pour arriver à l'Aigue, ce petit étang toujours en eau, ce qui est rare, voire exceptionnel sur ce plateau où les nombreux avens, absorbent toute l'eau de surface. L'étang est bien entendu gelé, nous n'avons pas nos patins à glace , nous filons vers la bergerie.
c'est un plaisir de fouler les chemins vierges de toutes traces, sauf, parfois, celles d'un animal. Les chaussures s'enfoncent dans la poudreuse, seuls nos pieds enfermés dans les excellentes chaussures de montagne Salomon 4D resteront au sec, pour le reste nous sommes trempés, les passages entre le branches nous ont bien "humidifiés" par toutes les ouvertures.
la bergerie est en vue, chose surprenante, la prairie est immaculée et sans aucune trace de véhicule, serions nous seuls ici ?
Haut lieu de la Résistance, la bergerie est ornée d'une plaque commémorative
la bergerie est vide, mais glaciale, nous serons quand même au sec pour nous restaurer.
Géré par le CG 83, le refuge peut être réservé pour des séjours et est très bien entretenu.
du balcon, vue sur la prairie toute blanche
Assez vite nous allons avoir quelques visiteuses, sonnailles en avant, un petit troupeau de vaches vient chercher une maigre pitance autour de la bergerie, elles irons même jusqu'à venir brouter les rares herbes folles qui poussent entre les pierres des murs, et, chose que je n'avais jamais vu, elles vont manger des ronces, faut avoir faim, là ! Seraient-ce des vaches croisées avec des chèvres ? (rire) .
le froid commence à nous gagner, nous repartons par le sentier jaune de la Lébrière qui revient au parking de l'Abîme des Morts en longeant le bas côté de la route
et dire qu'à moins d'une demi heure de route, on ne sait même pas qu'ici c'est enneigé à ce point ! Ah, cette Provence mystérieuse...
on regretterait presque de ne pas avoir de raquettes.
au passage sous un grand pin chargé, un coup de vent malicieux me fait dégringoler un énorme paquet de neige sur la tête, j'étais mouillé, je suis trempé !, bien entendu j'en ai dans le cou, dans le dos...
Nous voilà de retour à la voiture, après tout, cette petite balade a été plutôt sympa et assez inattendue.
une balade de tout juste 8km pour un cumul de dénivelé de 180m.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
-
Commentaires
2Mana bonneminealixSamedi 14 Janvier 2017 à 08:33des paysages à couper le souffle merci pour ce beau reportage.Bises
-
Samedi 14 Janvier 2017 à 08:40
-
Une bonne idée cette balade que nous pouvons faire un peu plus tard, je vais y penser. Cette fois ci vous auriez pu prévoir les raquettes ?
-
Samedi 14 Janvier 2017 à 08:53
-
4YvetteSamedi 14 Janvier 2017 à 11:28
Ajouter un commentaire
C'est vraiment féérique avec toute cette neige, vous avez dû vous régaler. Et cet éléphant, il me semble que je l'avais déjà vu (en photo), je pense que ce devait être toi sur un billet plus ancier ! Bisous et bon W.E.
Bien vu Monique, j'ai déjà publié des articles sur cet éléphant de pierre.
bisous, portez vous bien les amis
jluc