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Devoluy, la chapelle de la Crotte
Cette rando sur les hauteurs du petit Buëch est, à mon avis, une des plus belles de la région.
Au départ du petit village perché de Rabou, nous allons cheminer sur le fameux sentiers des Bans taillé dans les strates rocheuses de la falaise, superbe et parfois vertigineux.
Ce parcours n'est pas conseillé aux personnes craignant le vertige mais s'adresse aux randonneurs ayant, comme on dit "un pied sûr" que ce soit pour l'aller ou pour le retour de part et d'autre des gorges du petit Buëch.
La voiture est garée sur la parking à la sortie de Rabou et tout de suite nous prenons le sentier du bois de l'Escout.
En fond le pic de Bure et la montagne de Barge, en bas au centre, les gorges.
Le sentier des Bans grimpe régulièrement parmi une végétation basse mais où quelques fleurs sauvages apparaissent encore, les lavandes odorantes abondent et bordent le chemin
Nous arrivons enfin au passage le plus beau, là où le sentier est creusé dans les strates de la roche, bien à pic au dessus de la rivière
Une plaque scellée sur le sol donne le nom des montagnes qui nous font face.
Impressionnant sentier quoique pas vraiment dangereux, le plus délicat étant à venir un peu plus loin
après un virage en épingle, la descente commence dans une sente caillouteuse et en lacets
puis après un cheminement agréable, arrive au point le plus délicat de ce parcours "aller". Il nous faut traverser, en forte pente un pierrier de poudingue décomposée qui ne demande aucune erreur de la part du marcheur.
Visiblement il a été retaillé par les baliseurs en charge de ce parcours et il n'est pas trop glissant, en tous cas, il y a eu pire les années précédentes.
C'est ce sentier des Bans que prenait régulièrement au XIXème siècle le facteur qui allait remettre le courrier à Chaudun, le village désormais abandonné, j'en ai déjà parlé et c'est le sujet de mon roman: La Clue.
après le carrefour de sentiers nous quittons le bois de l'Escout pour filer en bordure du petit Buëch que nous devons traverser à gué
Il y a bien de l'eau, mais rien d'infranchissable
le sentier qui file vers le col de Conode, et notre destination, remonte en face, montée rude sous l'ombre claire des arbres
dans notre dos, sur la rive que nous avons laissée, nous pouvons voir les roches finement découpées que l'on nomme, les "cheminées de Luvie" , le village, lui aussi abandonné, de Luvie étant au pied de cette montagne.
Nous grimpons en direction du hameau des Bertaud, un village abandonné des hommes depuis des siècles
gentiane croisette
Les premières ruines du hameau apparaissent au bord du chemin, de nombreux autres vestiges sont enfouis dans les arbres, par ci par là, un tilleul ou un pommier montre bien qu'ici, il y a eu de la vie paysanne.
le hameau des Bertaud est sous la surveillance inébranlable et fidèle du pic de Bure.
Nous ne sommes plus très loin de notre but, la chapelle de la Crotte et les vestiges de la Chartreuse des Bertaud
Notre Dame de Bertaud, le second monastère de femmes de l’Ordre des Chartreux, fut fondé en 1188 et détruit par un incendie en 1446.
Chaque année en juin, la chapelle de la Crotte est le lieu d’un pèlerinage en célébration de la Fête de St Jean-Baptiste. En 1730, Dominique Chaix curé des Baux, fondateur de la botanique alpine, naquit dans la ferme du couvent .
Traversée à gué du torrent de la Crotte
et remontée dans une hétraie de faux, ces hêtres tortueux et noueux qui donnent à la forêt un air mystérieux.
Un magnifique fau noueux et tordu
La chapelle de la Crotte apparaît dans une belle clairière
dédiée à Sainte Roseline, elle est en bel état, parfaitement restaurée et entretenue, un petit joyau perdu dans la forêt.
Tout autour, l'Association Histoire et Archéologie de la Chartreuse de Bertaud (AHACB) effectue des fouilles sur ce site. et a commencé à redéfinir les contours de ce qu'était la Chartreuse, vois leur site internet ici : https://bertaud.hypotheses.org
nous musardons un peu dans cette hétraie au superbes faux, puis revenons sur nos pas pour nous diriger vers le sentier qui file vers Moissière.
le sentier, bien que balisé jaune n'est pas toujours facile à suivre, ayant subit un effondrement il y a quelques temps, il nous faut passer un peu plus en hauteur sur une sente qui nous fait marcher comme des dahuts.
parfois, dans une trouée, les montagnes de l'autre côté apparaissent, en bas, le ravin de la Crotte, puis celui du petit Buëch nous séparent maintenant du sentier des Bans que nous venons de parcourir il y a peu.
cheminement en pleine forêt, parfois lumineuse, parfois sombre
Une belle clairière va nous accueillir pour la pause pique nique, en repartir sera difficile...
le sentier est désormais mieux marqué mais les passages aériens et donnant sur le vide sont légions,
"attention passages délicats " c'était ce qu'il y avait marqué sur la pancarte au début du sentier.
un fau étonnant, on dirait qu'il a longuement rampé, puis 'est redressé !
traversée d'un autre petit torrent, le ruisseau de Conode qui se jette dans la Crotte qui se jette dans le petit Buëch qui se jette ...ainsi va l'eau des montagnes.
longue et raide remontée, nous arrivons sur ce qui était la plateforme de départ d'un téléphérique dit "tricâble" transportant les troncs d'arbres abattus
Ce système de téléphérique, importé par les Bergamasques, avait notamment servi de 1932 à 1952 pour vidanger 12 000 m³ de bois de la forêt de Loubet, à partir de 1 230 m, en passant par le col des Roux à 1860 m d'altitude jusqu'à la scierie de La Roche-des-Arnauds située dans la vallée du Petit Buëch (930 m). Au total, le téléphérique a vu passer 30000 m³ de bois avec en plus 3000 m³ de la forêt de Lescout sur Rabou, 15000 m³ de la forêt domaniale de Chapitre-sur-Chaudun.
La traversée du bois de l'Ufernet se fait par des passages escarpés, puis il nous faut franchir la barre rocheuse qui nous sépare du bois de Moissière
deux vires assez aériennes demandent un peu de vigilance
et parfois il faut mettre les mains, en bas le petit Buëch roule ses eaux tranquillement.
Longue et raide descente en direction de l'auberge de Moissière que nous contournons
et nous arrivons en vue de la traversée du petit Buëch par le pont dit "romain".
encore 140m de dénivelé à remonter sur un large sentier ensoleillé pour revenir à l'entrée de Rabou, puis au parking, tout à l'autre extrémité du village.
sur le bas côté, une belle, et devenue rare, Cardaline à feuilles d'acanthe.
Fin de belle rando de 12km600 pour un cumul de dénivelé de 650m.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
« Sisteronnais, Le Mourre de la montagne de GacheSisteronnais, le hameau de St Symphorien...sur les traces de Pierre Magnan »
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Commentaires
2mathieuLundi 22 Juin 2020 à 11:23Bravo pour votre reportage et vos belles photos .
Merci de me dire si la difficulté de votre circuit est importante et le danger du sentier en corniche marqué .
Nous devons faire un parcours entre Veyne et le Col de Glaize au début du mois de Juillet prochain .Pouvez vous nous indiquer les sentiers les plus remarquables .Nous sommes deux retraités en autonomie, habitués à la montagne .
Amicalement et merci pour votre patience .
Raoul MATHIEU
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Lundi 22 Juin 2020 à 11:48
Bonjour
que ce soit d'un côté ou de l'autre du petit Buëch, il y a quelques passages délicats, mais rien de majeur pour des marcheurs habitués à la montagne. aucune signalisation de danger.
De Veynes à Rabou, rien de dangereux, mais de Rabou au col de Gleize le sentier des bans est très beau, un seul passage un peu aérien , mais si pas trop sensible au vertige, c'est bon.
Sur ce blog, colonne de droite il y a plein d'autres circuits dans ce coin,
belles randos, attention aux passages très ensoleillés...chapeau et eau.
Jluc
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Et bien dis donc ... Ce n'est pas mon mari qui aurait fait facteur dans ce secteur, lui qui a un vertige pas possible depuis quelques années ! Et effectivement ces hêtres ont une drôle de "tronche" !!! Encore une belle balade que je fais en votre compagnie les amis, et j'aime ! Bises.