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Une ènième belle journée de d'automne qui ressemble, à s'y méprendre, à une journée de printemps. Frais le matin et grosse chaleur dans la journée.
La pluie ne reviendra donc plus jamais ?
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Nous avons une irrésistible envie de grimper le long de cette fabuleuse face sud du massif de la Sainte Victoire, au programme, ce sera le sentier noir du gouffre du Garagaï et retour par le délicat Pas du Berger.
La voiture est garée au parking des deux Aiguilles sur la route de Puyloubier, puis immédiatement, nous prenons le sentier noir, direction, la première difficulté, le Pas de l'Eléphant.
En face de nous, la partie sud ouest du massif, la croix de Provence et juste à côté, à peine plus bas, l'ouverture basse du gouffre, appelée aussi "la grotte des hirondelles". Nous allons pénétrer dans le gouffre, par le bas, et remonter le long de la grande cheminée, jusqu'à sortir sur les crêtes. Mais d'abord, il faut grimper là-haut.
La sente d'approche est ennuyeuse mais indispensable, l'arrivée devant la grande dalle lisse oblique nous demande de bien regarder par où nous allons passer. Le Pas de l'Eléphant est là, en plein milieu de la dalle en pente, une cavité qui ressemble à la trace qu'aurait laissé un éléphant sur de la terre molle.
La Gazelle s'élance en premier et s'installe dans l'empreinte du pied de l'éléphant...
il reste juste à en sortir, ce qui n'est pas beaucoup plus facile, chaque fissure est utilisée, par les mains ou par les pieds
Bon...c'est à mon tour, allons-y !
la suite immédiate ne présente pas d'autre difficulté que de trouver les marques noires du balisage, un balisage économe en peinture !
puis d'autres passages arrivent, plus ou moins raides et aériens
pour arriver sur un petit plateau, au pied du sentier des Cantilènes. Une jolie Mante Religieuse reste toute étonnée de nous voir là...
en face, "l'Oeil" de la Ste Victoire nous observe.
encore un peu de grimpette raide
une cheminée étroite mais facile
et c'est la belle vire bien aérienne, facile quand les rafales de vent ne soufflent pas
juste avant de descendre sur quelques mètres au Pas de l'Aiglon, le tracé ancien a été dé-balisé pour proposer un autre choix, plus aérien mais plus protecteur de l'environnement. Le risque ici c'est le ravinement par le passage des randonneurs et des escaladeurs. Notre Ste Victoire est superbe, faisons l'effort de la préserver au mieux.
le Pas de l'Aiglon et son arbre, miraculeusement préservé du dernier grand incendie.
La trace noire part maintenant sur la droite, le long de roches lisses et pentues, des entailles y ont été creusées pour ne pas glisser, mais bon, ça demande tout de même un peu d'attention.
Impressionnant, mais pas difficile.
Le nouveau cheminement passe désormais perpendiculaire au pierrier qui a été renforcé par des gabions métalliques.
le gouffre est là, au dessus de nous, encore quoi ?...80 à 100m de dénivelé ?
Une étroite fissure, à longer au mieux, qui monte en oblique vers un bouquet d'arbres, nous approchons du but.
petite vire aérienne masquée par une yeuse, le petit gouffre de Garagaï est juste derrière, le grand au dessus.
et voilà ! l'entrée basse, la grotte des Hirondelles, aujourd'hui sans oiseaux ! Dommage, car souvent, à notre arrivée, il y a un envol de ces beaux et devenus rares, oiseaux des parois.
Vue arrière sur la vallée de l'Arc, au loin, la chaîne de la Sainte Baume
La pente est raide, quasi verticale, aujourd'hui avec la sécheresse, tout est parfaitement sec, rendant la remontée de la cheminée plus facile, ce n'est pas toujours le cas. Un gros bloc de poudingue trône en plein milieu, je passe par la gauche
et la Gazelle, le passage de droite
Sortie sur les crêtes, au grand soleil. Après "papotage" avec deux randonneurs qui nous suivaient et qui nous connaissent du blog, nous décidons de faire notre pause pique nique ici, au bord du gouffre.
Pour le retour, nous filons sur les crêtes, plein ouest, nous laissons la croix de Provence aux (trop) nombreux visiteurs
le Prieuré, lui est momentanément préservé, fermé pour travaux jusqu'en janvier 2018...si tout va bien.
passage devant la dalle, ignorée des passants, rappelant une phrase de Frédéric Mistral devant cette montagne magnifique :
Tant d'épanouissement de la Nature, paye largement de l'épuisant chemin.
La descente commence, le sentier nous entraîne vers le pas des Moines, bien marqué par un mur de pierres sèches reconstruit par les Amis de la Ste Victoire. Nous quittons la sente et filons sur notre gauche, une brèche s'ouvre, balisage rouge marqué "difficile", descente en revenant vers l'est, par le Pas du Berger situé un peu plus bas.
le sentier étroit et pierreux va courir en diagonale le long de la face sud
la descente est rapide
jusqu'au Pas du Berger, qui, à la descente, demande un peu d'attention... la roche est lisse, usée par de nombreux passages et c'est assez "vertical" !
La Gazelle joue à Spiderwoman et se colle à la roche
pour la suite, fini les difficultés, nous continuons la descente vers le refuge Cézanne et les vestiges de N.D du Trou
le refuge Cézanne est passé rapidement, nous filons vers le sentier marron qui va nous faire remonter sur le plateau de l'oppidum d'Untinos, une bonne centaine de mètres de dénivelé, plus haut.
la face sud du massif est sur notre côté, nous étions là-haut il y a peu.
L'oratoire de l'Amitié nous accueille pour une petite pause et nous reprenons la montée, nous laissons l'oppidum d'Untinos de côté pour une autre visite, et redescendons par le sentier jaune jusqu'au parking.
la Croix de Provence et le Garagaï dans le soleil d'après midi de fin octobre...
Une rando-escalade d'environ 7km pour un cumul de dénivelé de 650m.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
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En ce dimanche, le mistral souffle avec des rafales atteignant plus de 85km/h, rendant tout de même les balades en collines assez insupportables.
Les gorges du Caramy, et seulement si on y reste dans le fond, sont bien abritées, par contre y cheminer n'est pas des plus confortable, mais le confort de marche n'est pas vraiment ce que nous cherchons..
Pour cette balade, nous avons décidé de faire l'intégrale des gorges, soit une grosse dizaine de kilomètres en restant dans le lit de la rivière entre l'amont du barrage du Saut du Cabri, jusqu'au pont Romain de Cassède, en aller et retour avec parfois de petites variantes.
La voiture est garée tout près du pont en piteux état qui enjambe le Caramy au niveau de l'ancienne carrière de bauxite.
Plutôt que de passer par un des sentiers non balisés mais évidents, nous filons directement dans le lit complètement à sec de la rivière pour arriver au pied du barrage.
Très vite nous sommes en amont du barrage, les gorges se ressèrent, d'énormes blocs éboulés bloquent le passage...à partir d'ici, il va falloir se faufiler et bien regarder par où passer, gros avantage de cette sécheresse interminable, tout est parfaitement sec donc non glissant.
tout en haut à notre gauche, le belvédère...
tout en haut à notre droite, des blocs en équilibre...
quelques passages sur ou entre les blocs, on avance, on regarde, et souvent on est bien obligés de passer ailleurs et de recommencer, le cheminement est au coup par coup, il n'y a bien sûr aucun sentier, en principe, ici nous sommes dans l'eau et après de gros orages, il y en a même beaucoup. J'ai vu, il y a moins de dix ans, l'eau passer par dessus le barrage.
C'est loin d'être le cas aujourd'hui, hélas, nous grimpons sur le barrage afin de le franchir, les escaliers de service sont encore visibles bien que très dégradés.
et hop, nous voilà de l'autre côté, en aval, mais il y a tout autant, sinon plus de gros blocs éboulés à contourner ou franchir
au pied du barrage côté aval, on voit bien que nous aurions pu passer par la chatière découlement des eaux sans se mouiller le moins du monde, il n'y a même pas de vase !
une faille dite "la souricière" est à passer en se contorsionnant...
d'autant qu'elle est barrée par un bloc bien coincé à escalader
Mais...nous sommes épiés !
Là-haut une chèvre nous regarde, elle pense certainement : "ils sont fous ces marseillais, pourquoi ils ne passent pas par le sentier ?"
dubitative... la chèvre !
et ce n'est pas fini, d'autres gros blocs sont encore devant et pas faciles à franchir, il va nous falloir ruser.
toutefois sans passer par le dessus de la superbe et fragile cascade de tuf
puis, c'est l'arrivée à la sortie du goulot d’étranglement des gorges, au lieu dit "la plage" mais à sec évidemment.
Le pont bien ruiné, fait par les rails des wagonnets de l'ancienne mine de bauxite, est encore en place, pour combien de temps, bien plus abîmé par ceux qui jouent à s'y pendre que par les intempéries.
plus loin toujours dans le lit sec de la rivière, mais rive droite, nous sommes sous la roche creusée par les eaux qui furent souvent turbulentes.
les arbres morts et branchages en tous genres montrent bien que cette sécheresse de la rivière n'est pas définitive, les grandes eaux ne sont pas si anciennes, espérons qu'elles reviendront.
passage sur le côté, entre les branches d'un figuier pour ne pas marcher sur les minis cascades de tuf en formation
puis nous prenons sur la rive gauche, le sentier qui arrive à la source de la Figuière, laquelle est bien en eau, la jauge indique 26cm de hauteur, ce qui n'est pas mal comparé au zéro du Caramy (dont les eaux sont captées en amont pour alimenter Mazaugues, il faut bien le dire !) .
à partir d'ici le Caramy laisse courir quelques eaux, celles de la Figuière et celles de la source rive droite un peu plus en aval (nom ?)
la végétation en reprend des couleurs moins tristes.
Plus loin, après la ferme Rimbert, nous traversons à gué, pour passer rive droite
dans les broussailles et l'épaisse végétation, une ruine de ferme dont les murs sont encore debout uniquement parce qu'un lierre, probablement amoureux, les maintient dans ses nombreux bras.
Pause de midi, sur "notre" plagette au soleil, mais pas totalement à l'abri des rafales de Mistral qui remontent le cours d'eau
Nous reprenons notre route en direction du pont Romain de Cassède dans un magnifique sous bois
passage à gué pour revenir rive gauche, juste avant le pont
qui, hélas, montre bien, maintenant, l'état de délabrement avancé dans lequel il se trouve. Le tablier est tellement usé que la pierre qui assure la clef de voûte dépasse dangereusement. Il s'écroule quand ? Quelle tristesse de voir ce pont, témoin de notre patrimoine, partir en ruines et surtout présentant un danger réel dans l'indifférence la plus totale.
traversée à gué, pour le plaisir de voir le pont en intégralité tant qu'il est encore debout.
Nous revenons vers notre point de départ, par la rive gauche, admirant au passage les superbes platanes de la ferme Rimbert
et profitant du léger clapotis de l'eau avant de dépasser la source de la Figuière vers l'amont.
où nous revenons dans le lit à sec, jusqu’au niveau du départ du sentier qui remonte sur la piste de la carrière
sentier bien raide, suivi d'un bout de piste puis d'un autre sentier
qui demande parfois de "mettre un peu les mains".
pour arriver en sous bois de yeuses, dans le labyrinthe ponctué de points rouges à suivre scrupuleusement pour éviter d'aller n'importe où.
labyrinthe qui nous fait sauter de roches en roches, descendre dans les failles, remonter etc.
puis passer en la remontant, la petite chaîne bien utile
qui nous fait émerger sur le plateau chaotique avec une vue magnifique sur les falaises de l'autre rive des gorges, le barrage est tout en bas, invisible.
Une balade comprenant quelques passages "amusants", de 10km environ pour un cumul de dénivelé de moins de 200m.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
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Mon ami Gérard Loridon appelé aussi "le vieux scaf" du fait de son passé professionnel de scaphandrier est un homme à l'imagination débordante.
Depuis des années, il nous régale de romans ayant trait à la plongée tout autour de ses lieux de prédilection, Sanary, Port-Miou, le Brusc et surtout l'île de Porquerolles.
LES POISSONS D'OR, son petit dernier, nous entraîne dans cette île enchanteresse où il se passe des choses étranges...
Son héros favori, l'Adjudant Troubarède de la Gendarmerie Maritime et sa jolie mais pétulante épouse Magali vont, chacun à leur manière, permettre d'élucider cette affaire, une fois de plus.
Mais...quoi de mieux que de vous laisser lire la quatrième de couverture pour se faire une idée.
LES POISSONS D'OR, un roman à lire sans modération, comme tous les autres romans de Gérard Loridon.
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Gérard Loridon
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Dédicace personnalisée sur demande
Son blog où vous retrouverez ses articles et ses romans
http://le-scaphandrier.blog4ever.com
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C'est une très belle balade que nous allons faire aujourd'hui, sur un plateau isolé qui domine la vallée de la Durance.
Le monastère de Ganagobie implanté ici depuis le XIIème siècle est un joyau de notre Provence, mais il ne faut pas se limiter à cela.
Nous allons faire tours et contours sur ce plateau qui somme toute, est assez petit, mais renferme des richesses inestimables de notre patrimoine.
Bien que largement aussi empreint de spiritualité, mysticisme et de légendes que notre massif de la Sainte Baume, il en est beaucoup moins connu.
Mais...l'article de ce blog ne concernera pas la partie mystères et légendes, je vais me contenter d'en décrire la promenade, ce sera à chacun de "fouiller" un peu le sujet, s'il le désire.
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Nous garons la voiture dans le centre du village de Ganagobie, tout près de Forcalquier dans les Alpes de Haute Provence. Sur la petite route tortueuse qui mène au village de nombreux panneaux indiquent "Touristes attention, pour le monastère il faut faire demi tour...etc etc" . Ganagobie, ce village aime bien sa tranquillité, comme on le comprend, et de toute façon c'est vrai, pour une visite du monastère, ce n'est pas par ici qu'il faut passer, sauf si on a envie d'en faire l'objet d'une petite rando.
Depuis la Mairie, des panneaux indicateurs montrent le chemin, une large piste forestière se dirige vers le gros mamelon qui sort la tête de la forêt, c'est l'extrémité nord du plateau. Parcours facile, aucune difficulté, le temps est au beau fixe ce qui n'était pas évident avec le brouillard dense que nous avions sur la route.
poteaux directionnels, changement de sentier, la grimpette continue, régulière, la forêt s'approche, et peu avant l'arrivée sur le plateau aux alentours de 700m d'altitude, les murs d'enceinte du vieux village fortifié commencent à apparaître.
au bout du chemin...la lumière !
Notre visite des lieux commence par le vieux village gaulois, tout au moins les vestiges qu'il en reste, au bout de la piste, nous prenons à contresens, le sentier qui se dirige vers Villevieille.
La forêt de yeuses est superbe (yeuse = chêne vert, celui qui ne perd pas ses feuilles en hiver) certaines sont de taille honorable largement centenaires
une grande yeuse
(à noter qu'en Provence, certains arbres ont gardé leur féminité, la Yeuse, la Piboule et bien d'autres, quelques anciens disent encore la Platane...)
le sentier longe la bordure du plateau, au loin, plein ouest, la montagne de Lure, la montagne sacrée des Gaulois.
Les murs d'enceinte du vieux village sortent de la yeuseraie, il s'en dégage une étrange sensation, comme ces pierres, noires de mousses sont bien appairées avec ces yeuses, ces deux éléments si dissemblables semblent pourtant indissociables.
et là, le promeneur en prend plein la vue , une muraille immense coupe le travers du plateau, 129m de long encore quelques beaux mètres de haut, 1,50/1,80m d 'épaisseur le rempart de Villevieille coupe le plateau en deux parties distinctes, qui, fut un temps ne se côtoyaient que peu.
Construit, démoli, reconstruit, restauré au fil des siècles, la muraille est encore là, les énormes quantité de pierres taillées laissent imaginer le travail de titan que cela a demandé, le parfait "croisement" des pierres montre le savoir-faire de ces bâtisseurs oubliés par l'histoire
une salle s'ouvre devant nous, certains archéologues y voient une église, dont la nef, comme il se doit est orientée à l'est, d'autres pensent plutôt à une salle des gardes, option plus que probable, les ouvertures ressemblent bien à des archères et les trous de boulins dans les murs laissent bien présager un plancher, ce qui serait inconcevable dans une église aussi modeste. le prêtre officiant au premier, les fidèles priant au rez de chaussée...non ça ne va pas. D’autant que la porte permettant l'accès au village retranché est juste à côté.
une fenêtre de l'église...ou une archère ?
un énorme vase en pierre d'un seul bloc...est-ce un mortier pour réaliser un gigantesque aïoli ? euh...je plaisante, imaginons la taille du pilon !
les remparts dans la totalité actuelle
Nous passons côté village, par le sentier qui longe le plateau dans le sens anti horaire, en bas à notre droite, la vallée de la Durance et le grondement qui monte, incessant, de l'autoroute des Alpes
plus bas, le village de Ganagobie, bien caché dans la forêt de pins
promontoire le plus au nord du plateau, avec vue sur l'immensité de la vallée de la Durance, maintenant domptée. Imaginons qu'ici, il y a quelques vingt-cinq millions d'années, il y avait la mer ! La roche en garde la mémoire dans ses fossiles et ses sédiments.
Pointe nord-ouest, les vestiges de ce qui devait être une tour de gué, probablement...
revenons dans notre belle yeuseraie, belle et mystérieuse à la fois, nous la traversons pour nous diriger, plein sud, vers le monastère, mais auparavant nous faisons un crochet par les vestiges de la chapelle Saint Martin, toute en longueur.
Nous continuons à travers la forêt, passant tout près d'innombrables vestiges, cabanes, maisons, nécropoles...difficile de s'y retrouver.
Une grande prairie s'ouvre devant nous, il nous faut renter dans le "droit chemin", car faire le tour de l'abbaye est impossible, d'un côté le vide de la falaise abrupte, de l'autre la partie interdite au public, le monastère étant bien entendu, en activité.
Approchons nous de l'église Notre Dame et de son entrée festonnée...
Sur le côté de l'allée caladée, des sarcophages, tombeaux de moines.
la magnifique porte de l'église Notre Dame, son tympan ouvragé, le Christ entouré des quatre évangélistes canoniques, en dessous, sur le linteau, les douze apôtres.
Entrons, ce n'est pas l'heure du service, mais silence !
sur le côté, un sarcophage de grande valeur et à l'histoire étonnante...à découvrir par soi-même à moins que peut-être j'en parlerai un autre jour.
le cloître, ne se visite pas, mais une fenêtre permet de l'apercevoir fugacement, c'est le seul cloître dont les arches d'architecture romane soient encore debout chez nous.
admirons le travail des tailleurs de pierre des XI et XII ème siècles
et là, derrière son cordon protecteur, la superbe mosaïque représentant des scènes complexes, difficiles à déchiffrer, se référer là aussi aux ouvrages existants.
oeuvre exceptionnelle mais controversée à l'époque, les abbayes Clunysiennes pour qui rien n'était trop beau pour honorer le Christ, s'affrontaient (s'affrontent) avec les abbayes cisterciennes dirigées par l'ascétique Bernard de Fontaine, abbé de Citeaux, devenu Saint Bernard qui aurait dit en les voyant : Que font ici ces monstres ridicules, ces horribles beautés et ces belles horreurs ?
en revenant au soleil, un dernier (quoique ? ) regard sur les colonnes sculptées par les tailleurs de pierres qui avaient certainement pris beaucoup de plaisir à jouer du ciseau fin et du tarabiscot, les abbayes Clunysiennes leur laissant le champ relativement libre dans les gravures et décorations.
éloignons nous un peu, revenons vers le bord est du plateau, une série de sarcophages est là, un couvercle y demeure encore, l'épitaphe n'en n'est plus visible.
sur le devant, l'allée des Moines, bordée de nombreuses stères de bois de chauffage d'un côté et de la yeuseraie de l'autre, tout au bout, complètement au bord du vide, dominant la vallée de la Durance, une grande croix blanche. tournée vers l'est, vers la Lumière.
La balade sur ce plateau aux multiples facettes n'est pas finie, nous revenons vers l'abbaye, puis nous nous en éloignons vers l'ouest, direction l'allée de Forcalquier, toujours bordée de yeuses, des pierres levées sont au bord du chemin, vestiges de constructions, projets de maisons...difficile d'y répondre les hypothèses vont bon train.
Nous arrivons au lieu dit, "la carrière de meules", en effet, la molasse, pierre calcaire de la région, incrustée de fossiles de coquillages atteint quelques dizaines de centimètres d'épaisseur par ici, les meules circulaires étaient découpées au pic et si, elles résistaient à ce traitement, étaient décollées du sol et la taille de finition en faisaient de belles meules pour les moulins à grain du pays (on se souvient de meules en molasse des moulins de la Véroncle dans le massif, pas si lointain, du Luberon, article du blog ).
une meule cassée, abandonnée
y étaient aussi taillés des aiguiers, réservoirs creusés dans la molasse pour recueillir l'eau rare et précieuse sur le plateau
une meule avant sa découpe finale
un aiguier recueillant l'eau de pluie de ruissellement, la bonde d'écoulement à gauche est peu visible sur la photo
la Fontaine aux Oiseaux...un trou vestige de l'extraction d'une meule, utilisé et travaillé en aiguier avec sa canalisation de récupération des eaux.
Le tour, si l'on peut dire, du plateau se termine, nous allons revenir vers l'abbaye, et prendre la direction du village de Ganagobie par un superbe et peu connu sentier qui descend sous la falaise du plateau, et nous réservant là, encore, quelques belles surprises.
la sente superbement bien caladée, descend brutalement et longe la falaise, laissant apparaître les différentes strates géologiques du plateau
une source, sous voûte, suinte encore un peu malgré la sécheresse ambiante
les yeuses prennent de l'ampleur, ici elles ont moins été mises à contribution, la yeuse est un excellent bois de chauffage.
un abri sous roche montre une source pérenne, un filet d'eau y coule en permanence et favorise la croissance d'une végétation aquatique intense, un lavoir y a été construit
la sente s'enfonce dans une végétation un peu plus dense
longe une falaise qui laisse s'échapper les racines des arbres, puis nous revenons tranquillement vers le village et des lieux plus bruyants...
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
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