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Les moulins disséminés dans le lit du Veroncle font partie de nos "randonnées patrimoniales" privilégiées.
Une belle journée d'hiver, peu d'eau dans le ruisseau, allons y.
La dernière fois, le puits de Cata, en probable relation avec la résurgence de Fontaine de Vaucluse, laissait échapper un flot important qui nous avait obligés à passer par un contournement.
Cette fois-ci nous pensons bien pouvoir passer par cet endroit qui peut présenter de grosses difficultés pour certains claustrophobes.
Nous garons la voiture sur le petit parking tout au bord de la route de Gordes, attention parking privé aimablement mis à disposition par les propriétaires, par conséquent, ne pas encombrer la voie d'accès aux propriétés.
Nous ne respecterons pas vraiment le balisage, les balisages devrais-je dire, car ces marques sont un vrai casse-tête, du jaune du bleu, du GRP, du GR, bref la panoplie complète de ce qui existe et dans un bel ensemble un tantinet anarchique.
Nous nous bornerons à rester aussi souvent que possible dans le lit à sec du Veroncle ou sur le sentier qui le longe, balisage inutile mais passages parfois délicats.
Au sortir du moulin de Grailles, la végétation est dense, puis dans une trouée, apparaît une grotte bergerie, premier arrêt intéressant de cette balade.
Le premier moulin rencontré est le moulin de Cabrier, en ruines mais on peut encore bien y voir, le mécanisme, les meules et les conduites d'eau.
meule "courante" en molasse (régional)
meule "dormante" en silex (importé) en plusieurs morceaux assemblés par un cerclage en fer.
Ces moulins sont de type horizontal, des canalisations naturelles ou bâties amènent l'eau dans une conduite forcée, le canon (2), qui va accélérer le débit de l'eau laquelle va actionner un roudet (4) (roue à aubes rudimentaire) entraînant un axe, le bassègue (5) qui met en rotation une meule de pierre. Les grains seront broyés entre la meule courante (9) (celle qui tourne) et la meule dormante (10), la finesse de la mouture étant réglée par le meunier en agissant sur l'écartement des deux meules par un ingénieux système de leviers (8).
les meules au dessus et la bassègue qui descend vers le roudet en dessous
Dans la cavité inférieure, l'eau arrive du canon, entraîne le roudet qui entraîne le bassègue vertical
la retenue à niveau constant de l'eau arrivant par le béal, elle sera dirigée vers le roudet par un canon percé dans la roche.
Un très bel exemple de l'ingéniosité de nos anciens pour maîtriser l'eau des rivières à débit variable et inconstant.
la poursuite du cheminement se fait en remontant le béal d'amenée des eaux, creusé dans la roche et si nécessaire, bâti.
le lit du Veroncle présente de nombreuse marmites, naturellement creusées par l'eau au fil des millénaires.
Plus haut un barrage sera construit pour réguler le débit de l'eau, nous la franchissons par une échelle scellée dans la roche
le barrage
par ci par là un peu d'eau des dernières pluies, si le lit du Veroncle est presque toujours à sec depuis fort longtemps, il n'empêche que cette balade ne peut se faire qu'en période où le risque de pluie ou d'orage est inexistant.
bientôt les gorges étroites s'ouvrent, le lit du Veroncle s'élargit, le sentier passe en hauteur sur les côtés, offrant de superbes vues.
Nous revenons dans le fond des gorges par un petit pas d'escalade facile aidé par un câble fixé à la paroi
le Veroncle présente son grand méandre, dans lequel on peut apercevoir en hauteur la roche percée
puis, de nouveau, resserrement des gorges, nous arrivons au moulin Jean de Marre, construit sur le même principe que le précédent, il apportait toutefois une amélioration, à savoir qu'il était moulin et habitation, on peut y apercevoir les traces d'un étage et un évier en pierre encore accroché au mur
ce moulin est appelé "gruaire", il fabriquait la fine fleur de la farine
datant du XVIème siècle il a été restauré au début du XIXème, comme en témoigne le porche gravé et, au vu des vestiges, devait aussi servir d'habitation à l'année, c'était une très belle bâtisse sur plusieurs étages.
Un passage délicat est en vue, une belle marmite où il y a toujours de l'eau (vaseuse, donc hyper glissante) est à franchir, une corde fatiguée et un bout de bois facilitent grandement l'escalade, mais bon, les balisages conseillent d'éviter ce passage et le suivant, souvent au prix d'un grand détour.
Une fois jeté en arrière pour caler les pieds, bien tirer sur les bras et assurer ses pieds...l'arrivée est tout aussi "amusante".
plus difficile que ne le laissent supposer les photos.
Un étroit goulet heureusement à sec aujourd'hui nous amène au puits de Cata, ce gouffre rempli d'eau qui arrive de la Fontaine de Vaucluse, attention danger au delà de l'eau verdâtre, le trou noir bien visible est très profond, ne pas s'y aventurer mais rester sur le côté gauche et envisager soit le demi tour, soit le franchissement du canon d'amenée d'eau du moulin Jean de Marre 1.
Canon creusé dans la roche, de profil rectangulaire en pente proche de 45° parfaitement lisse, 60x50cm au maxi, un bout de corde aide au passage de cet obstacle de quelques mètres débouchant sur une étroite corniche.
La Gazelle s'y engage en premier avec son sac, ça touche de partout mais ça passe...juste !
moi, j'enlève le sac qui est hissé avec la corde, pas envie de rester coincé dedans !
Un peu plus haut nous trouvons les ruines du moulin de Charlesse, plus grand chose de visible, les vestiges y sont mais enfouis sous les feuilles portes et les pierres tombées, on voit bien toutefois qu'il comportait un étage (habitation ?) , les meules gisent au sol.
puis le dernier moulin vestige, le moulin de Devisse, un peu particulier car situé sur une partie assez plane...peu de vestiges.
sinon celle d'une construction soignée, une date gravée difficile à lire...1727.
Nous arrivons à la fin des gorges, le moulin des étangs, propriété privée, ne se visite pas.
le grand barrage des étangs sera contourné, nous remontons sur la piste rive gauche du Veroncle pour revenir vers le moulin de Graille par le bois d'Audibert, dédaignant la longue piste dégagée et monotone.
cheminement en hors balisage à travers le bois d'Audibert
parfois encombré d'arbres tombés, mais bon, la sente est facile et presque "évidente".
retour au moulin de Graille, propriété privée, on admire en respectant la tranquillité des habitants.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsable dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
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Enième rando dans les cuves du Destel et le chemin du patrimoine qui figure parmi nos balades favorites.
Vu le peu de pluie dont notre région "bénéficie" nous pouvons y aller sans craintes, les gorges du Destel ne seront certainement pas un torrent tumultueux.
Nous partons du bord de la route tout près du centre de dressage canin, en semaine pas de souci pour s'y garer. Traversée de la route et nous remontons la Reppe jusqu'à son confluent avec le Destel.
En effet... pas d'eau, le cheminement dans le lit du ruisseau se fait complètement à sec.
Première visite, la grotte de la Béato légèrement en hauteur sur la rive droite, et une surprise, un orchis en fleur, déjà !
la grotte de la Béate se trouve là, juste en dessous d'un oppidum.
la légende qui a donné son nom à cette grotte
En 1735 dans cette grotte, une belle jeune fille de la Ciotat y vint expier son inconduite et pleurer la mort de son fiancé.
Celui ci devant le refus de sa belle de l'épouser s'embarqua et trouva la mort en mer.
Se sentant coupable de la mort de Jean, Marie se réfugia dans cette grotte, y vécut de racines et d'herbes. Tous les dimanches, le visage voilé elle allait à Evenos s'agenouiller devant l'église et acceptait l’aumône d'un peu de pain que des gens charitables lui offraient.
Un songe lui ayant fait savoir que sa pénitence avait prit fin, elle retourna chez ses parents plusieurs années après, et y mourut.
Elle fut dite "sainte du Destel"...La Béato.
retour dans les gorges pour remonter presque aussitôt vers la grotte Monnier "grotte tunnel", la grimpe est un peu plus rude
La Grotte Monnier a deux entrées, pas facile d'accès, ce tunnel étroit fut au néolithique une sépulture, comme pas mal d'autres grottes du Destel.
Pour protéger leurs sépultures dans l'au delà, un chamane a gravé une plaque de schiste coloré et gravée d'un visage stylisé comme il en existe en Espagne, cette plaquette serait dans un musée à Paris.
Ce lieu est sacré...il a été découvert en 1943 par Julien Sanz Martinez
la sortie de la grotte Monnier donne sur une superbe arche, qui elle-même donne sur...le vide.
Retour dans le lit du Destel et poursuite de notre parcours
pour arriver à la grotte Christianisée
Ce gros bloc de pierre à l'entrée de la grotte, posé sur une couche de cendres, a servi d'objet de culte au Vème siècle.
Le sommet, creusé d'une cupule, était surmonté d'une croix, (celle ci a été remplacée et est démontable pour ne pas causer d'accident aux grimpeurs qui s'aventurent sur la paroi) la roche est gravée de 6 croix : latine, grecque, double, solaire, croisetée et sur globe.
redescente à nouveau pour retrouver un mince filet d'eau et quelques flaques verdâtres.
Bon...on va essayer de ne pas y tremper les pieds !
s'ensuivent quelques passages équipés de chaines faciles à passer...petit entrainement pour d'autres aventures.
Les cuves sont vides, pénurie d'eau !
et non...pas de bain matinal !
les grandes cuves abritent elles aussi un fond d'eau verdâtre paradis des têtards
Nous prenons la chaîne qui permet une sortie des gorges par la rive gauche
rude montée mais qui permet d'avaler un gros dénivelé assez rapidement, les chaînes se succèdent, bien suivre le balisage jaune "crêtes" pour ne pas aller n'importe où.
Nous retrouvons le sentier du patrimoine, la cabane des Carriers et le four à cades, c'est l'heure de la pause.
pour la nostalgie, un pot de récupération de la résine, il y en avait beaucoup dans nos collines quand j'étais gamin.
Poursuite sur le chemin du patrimoine et les bornes qui délimitaient au XIXème siècle les communes d'Ollioules et Evenos.
Tiens une invitée imprévue !
puis descente vers les vestiges du Télégraphe de Chappe
la grotte-bergerie du patrimoine et retour au point de départ par le sentier de la barre des Taillans.
sentier exposé au sud, les asphodèles commencent à y fleurir.
Une balade certes de courte distance, mais un brin sportive.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsable dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
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