Sainte Baume, le pas de Brancaille

Ce matin là, grosse envie d'aller en rando, la Sainte Baume est, en ce moment, l'endroit idéal, pas trop de monde, de l'ombre et la beauté du massif et de ses grands arbres.

Je pars de la ferme de Giniez et file en direction de l'est. rapidement je quitte la large sentier pour une sente discrète, non balisée qui après plusieurs détours va l'emmener là-haut sur les crêtes, pratiquement à mi chemin entre le pic de Bertagne et le col de Saint Pilon. 

Calme absolu dans la forêt,  à peine troublé par les aboiements d'un chien dans une propriété.

je quitte le chemin de Giniez et commence la grimpette, 

le sentier fait pas mal de détours alterne grimpe parfois rude et replats, dans une forêt superbe 

 de minuscules grappes rouges pendent sous les feuilles d'un arbuste, des Bonnets d'Evèques qui illuminent le vert soutenu de la végétation 

sur le côté, je m'arrête quelques instants auprès d'une ruine, les vieilles pierres sont un aimant auquel je ne résiste pas, ici, probablement un puits  ou peut-être une source, depuis longtemps comblé.

Le beau chêne plus que centenaire est toujours là, pétant de santé dans cet endroit préservé car peu parcouru.

après plusieurs virages, la sente arrive sur un balcon qui surplombe la ferme  Giniez, en face le plan des masco ( officiellement le plan des vaches si mal nommé) et la tour Cauvin ce rocher dégarni en forme de pain de sucre

sur la gauche le vallon des Cèdres où file le sentier que je suis en train de parcourir, je n'y vais pas et tourne sur la gauche pour prendre un sentier balisé jaune qui grimpe jusqu'au pas de Brancaille 

en bas le plan d'Aups et les parcelles cultivées de la ferme Giniez 

le sentier passe par quelques ressauts, voilà le premier, facile à franchir, il y en aura bien d'autres 

 la sarriette abonde et embaume l'air, tous les pieds de "pèbre d'ase" sont en fleurs

 la grimpette continue à travers une forêt, cèdres, pins et ifs

les colchiques déjà en fin de parcours annoncent la fin de l'été, la chaleur ambiante ne le montre pas, mais c'est bientôt l'automne... 

 encore quelques ressauts où il faut, cette fois, mettre les mains

 au bord de la falaise avec vue superbe sur la roc de la Caïre , en face de l'autre côté du plan d'Aups

la pente est de plus en plus raide, l'altimètre tourne vite ! 

pour enfin arriver sur un lapiaz qui, en pente douce emmène sur le GR qui file sur les crêtes, altitude, environ 980m.

au loin, plein est, un  sommet du massif, le Joug de l'Aigle .

je file dans cette direction, mais autant que possible, je quitte le GR pour avancer en bordure de falaise, le cheminement y est à peine plus difficile mais nettement plus beau avec ses points de vues. 

je laisse le Pas de la Cabre de côté et continue en bord de falaise 

Tout là-haut sur son promontoire apparaît enfin la chapelle Marie Madeleine, entièrement restaurée par les Compagnons bâtisseurs qui y ont fait un travail remarquable.

je m'arrête quelques instants, rêveur, devant le gouffre dit (lui aussi) "de Gaspard de Besse", qui paraît-il serait en liaison avec la grotte sacrée, située juste en dessous.

 sur mon arrière gauche, l'alignement de la falaise, en bas, la forêt relique de la face nord

Resplendissante sous le soleil, la chapelle est en face, j'y vais. 

Oh surprise, dans la chapelle, une superbe représentation de Marie Madeleine et ses anges .

J'espère que ce travail superbe sera préservé, hélas c'est mal parti, puisque déjà, jetés à travers la grille de la porte, des détritus s'amoncellent, les hommes du XXI ème siècle sont des porcs  qui ne respectent rien.

Je m'attarde quelques instants sur la roche des  Compagnons où depuis des siècles, ils y gravent leur passage, initiales, ou symboles, parfois un court texte devenu quasiment illisible

 équerre et compas, les outils symboles du Compagnon.

Plus loin les vestiges du Saint Pilon dont il ne reste plus que la base, un second exemplaire existe encore en très bon état, à l'entrée du village de Saint Maximin.

en restant en bordure de falaise j'arrive à la toute petite croix  qui domine le col de Saint Pilon, où je vais en restant en hors sentier

Après une longue et agréable rencontre avec deux touristes, je continue mon parcours qui se doit de passer à la croix Druidique, croix incontournable en ce qui me concerne... 

puis je commence la descente en filant vers la chapelle des Morts improprement appelée chapelle des Parisiens, laissant de côté le dernier oratoire avant le col.

Entièrement restaurée, elle aussi, la chapelle des Morts est maintenant rétablie dans ses fonctions et a retrouvé un autel qui bien que modeste est à sa place, remplaçant les outils qui y étaient stockés jusqu'à présent. Cette petite chapelle était devenue depuis de nombreuses années plus un entrepôt qu'une chapelle.

Pour les "amateurs", une messe y sera célébrée pour la fête des Morts en novembre, voir tous renseignements sur le site internet des Dominicains de la sainte Baume.

 Sur les murs d'angle, de nombreuse gravures de Compagnons attestent de leur travail ici, ou tout simplement de leur passage.

 Tel ce AUBIN  qui y a ajouté le symbole de son outil, le rare  archipendule 

 l'archipendule, ancêtre du niveau à bulle pour les maçons.

Une équerre en triangle rectangle isocèle, posée sur son plus grand côté (hypoténuse) et munie d'un court fil à  plomb accroché dans le sommet de l'angle droit. Correctement étalonné cet outil a permis à des milliers de Compagnons bâtisseurs de poser leurs pierres et linteaux parfaitement horizontalement.

Moins compact qu'un niveau à bulle, cet outil est par contre nettement plus précis et peut, une fois muni d'un secteur gradué, donner une pente, ce que le niveau à bulle ne fait pas. 

*****

Je prends le chemin du retour en revenant au pied du monastère, là je descends par le chemin du Canapé et dans son virage à droite après le rocher du Canapé, je continue par le chemin de Giniez 

Un If creux me donne l'idée de photographier un arbre...de l'intérieur 

 aussi beau vu de l'intérieur que de l'extérieur

 passé l'oratoire dédié à Saint Louis, je retrouve mon parcours du matin et reviens à la voiture, fin de rando dans ce superbe massif.

 En vue arrière, la grotte sacrée et le monastère, tout en haut, la chapelle Marie Madeleine où j'étais il y a peu.

 Ne voyez vous rien d'étrange sur cet agrandissement de la photo précédente ? on dirait que quelqu'un vous regarde...serait-ce...?

mais oui, là, juste entre la fissure noire et l'aplomb de la chapelle, alors ?

L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans

l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.

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