Les gorges du Caramy, l'intégrale.
Aller randonner en ce moment avec la canicule, faut être fada, je l'avoue avant que mes "ami(e)s " me le disent.
Pourtant comment résister à une grosse envie comme celle là ?
Les gorges du Caramy au départ de l'ancienne carrière de bauxite de Mazaugues, je pensais pouvoir "me les faire" à pieds secs dans le lit de la rivière avec tout ce que cela comporte de passages scabreux au niveau du barrage.
Et bien non, il y a contre toute attente, de l'eau dans la rivière, changement de programme mais ce n'est pas plus mal...eau de rivière = baignade s'il y en a assez.
Rando ombragée, bien que très chaude, entre 32 et 36°, et extrêmement agréable, l'eau qui coule dans la rivière apportant une touche de fraîcheur relative à cette très belle balade en aller et retour dans les gorges en essayant au mieux de cheminer sur les deux rives, hors sentier et traversée à gué fréquents.
Pour cette rando en solitaire ( je ne verrai "dégun" tout au long de la journée, sauf 3 ou 4 personnes à proximité du pont Romain de Cassède qui est un lieu de baignade, et un couple, plus loin aussi... mais on en reparlera plus trad.
Je laisse la voiture à coté du pont en béton qui enjambe le Caramy à proximité de l'ancienne carrière et je file sur les hauteurs, rive gauche.
en pleine canicule, de l'eau dans le Caramy.
Attention une partie de la rando en hors balisage est DANGEREUSE et absolument à éviter si :
- pluie ou pire, gros risque d'orage, le niveau de la rivière pouvant monter dangereusement à tous moments .
- pas de chaussures adaptées , présence de rochers humides et glissants
- présence d'enfants ou d'animaux dans le groupe qui se doit d'être restreint au mieux.
En aucun cas l'auteur de ces lignes ne saurait être tenu pour responsable en cas d'accident, cet article est un reportage, en aucun cas une incitation à la randonnée hors balisage, en passages difficiles, et dans tous les cas sans l'expérience nécessaire.
Le cheminement se fait en suivant un balisage de gros points rouges, les rochers sont, tout comme en face au saut du Cabri, séparés par de profondes crevasses qu'il faut enjamber ou descendre et remonter. Cheminement ludique s'il en est.
Bientôt une petite chaine, plus ou moins bien arrimée permet de passer à la descente un ressaut
qu'il faut remonter tout aussi tôt.
alternance avec des passages entre les yeuses, un vrai parcours où la recherche du balisage est prioritaire, le baliseur nous "balade" au gré de ses envies (car il y a plus simple et plus direct mais moins amusant) pour enfin se décider à descendre dans les gorges.
Un sentier raide qui amène sur un bout de l'ancienne piste de la carrière, puis, après la galerie de mine fermée, la descente au bord de l'eau est évidente mais "à l'arrache".
Au bord de la rivière, changement de décor, l'eau coule franchement, le sous bois est agréable, les points de vue superbes.
Un vague sentier chemine le long du Caramy, sentier non officiel, mais évident
parfois il ne faut pas hésiter à mettre les pieds dans un peu d'eau, sans conséquence si on porte de BONNES chaussures de rando qui résistent à une immersion d'une seconde ou deux et dont la semelle ne devient pas une savonnette une fois humide.
je marche en silence, l'eau, dans ses parties les plus calmes laisse apparaitre les truites qui, dès qu'elles aperçoivent mon ombre, filent se cacher dans un trou, sous la berge.
Nèpes (ici on les appellent des cordonniers) grenouilles et libellules abondent
très belle libellule bleue
parfois il faut passer à 4 pattes sous les nombreux arbres tombés en travers de la sente.
J'aime ce genre de cheminement où tout n'est pas débroussaillé, élagué, aseptisé...Bien sûr c'est au prix de quelques égratignures, mais une telle beauté des lieux à un prix.
en passant bien au bord, ça va le faire...je quitte la sente qui grimpe par le coté et s'éloigne du Caramy pour rester au plus près de cette belle Nature...attention toutefois d'éviter de trop cheminer dans l'eau ce qui pourrait endommager tout ce bel écosystème.
Une truite paisible, elle ne pas vu je suis derrière un arbre
La source de Figuières apporte un complément d'eau non négligeable, elle coule d'abondance, une eau pure et fraîche. Au confluent de la source et du Caramy les deux ruisseaux sont de tailles identiques.
une belle triplette de lis martagon
La sente rejoint le GR qui arrive du plateau supérieur, puis à la hauteur de la ruine de la ferme Rimbert, je quitte le sentier maintenant devenu GR, pour rejoindre à nouveau le bord de l'eau, le GR s'en éloigne trop.
pans de murs enfouis sous la végétation
table et banc en pierre sous un magnifique platane, la ferme Rimbert devait être une très belle propriété.
gours calcifiés, comparables à ceux qui jalonnent le cours de l'Huveaune près de sa source
Une plage...j'approche du pont Romain qui assez vite apparait dans toute sa beauté, il mériterait, comme pas mal de vestiges antiques, un peu d'entretien et de respect.
Je décide de rester dans les gorges et de ne pas remonter sur le plateau en suivant le GR, là haut le soleil doit cogner très fort et le paysage n'est pas aussi beau qu'ici.
Je suis un vague sentier qui, sur la rive droite remonte vers mon point de départ, à plus de 6km, là, une resclave...retenue d'eau qui permet d'avoir une petite réserve, sans pour autant barrer le cours d'eau, technique souvent utilisée dans les moulins à eau.
plus loin encore, sous les frondaisons, une petite plage qui invite à la pause de midi et à un bon bain de pieds rafraichissant, pas assez d'eau pour une baignade plus complète.
là, un platane incliné au dessus de l'eau fait comme un fauteuil qui m'attend, impossible de résister, je fais ma pause ici !
bain de pieds, pique nique et siestounette....avec comme berceuse le bruit de l'eau et le chant des oiseaux... bonheur !
Anecdote...
je somnole, quand un bruit de clapot et quelques murmures me réveillent, un animal serait il en train courir dans l'eau? j'ouvre un œil et j’aperçois, juste derrière un fourré, à moitié dans l'eau, deux paires de jambes entrelacées appartenant à un couple qui se donne du bon temps, se croyant seuls au monde...
Les amoureux sont arrivés pendant mon demi sommeil, ne m'ont pas vu et s'aiment pensant être seuls dans cet endroit de rêve.
Non ce n'est pas animal sauvage mais la bonne vieille "bête à deux dos" qui fait clapoter l'eau.
Je ramasse mes affaires et file discrètement ne voulant pas perturber ces tendres ébats champêtres.
Grand bien vous fasse, les jeunes, vous étiez en harmonie avec cette superbe Nature.
La sente file sur la rive droite, je suis obligé de revenir rive gauche, puis revient rive droite quand je suis obligé de revenir définitivement rive gauche, la sente empruntée jusque là n'existe plus.
Une belle étendue d'eau profonde d'un bon mètre s'offre à moi, ni une ni deux, baignade nature et intégrale dans une eau juste fraîche à la bonne température, seules les truites seront du spectacle...
Je remonte en direction du barrage, laisse le sentier balisé sur la droite, passe avec parfois quelques difficultés les nombreux chaos rocheux (pas de danger si je tombe à l'eau, mais l'APN et le téléphone risquent de ne pas aimer...)
au pied du saut du Cabri les falaises se resserrent, le Caramy pas encore enrichi de la source de Figuières coule en un filet modeste mais vigoureux
Un gros bloc s'est récemment détaché de la falaise barrant ce passage que quelques habitués connaissent,
une faille de moins de 50cm de large permet un passage par le travers, se réceptionner de l'autre coté sera plus délicat
et me voilà au pied du barrage, vieux et en mauvais état, il n'en reste pas moins magnifique, un bel ouvrage réalisé au temps où les hommes utilisaient la Nature sans la détruire, un vestige d'escalier sur la gauche permet de le franchir...
et de continuer un cheminement d'équilibriste parmi les gros blocs épars
pour, après un passage entre deux autres gros rochers collés en voûte, retrouver le lit de la rivière jusqu'au pont en béton où se trouve la voiture.
Superbe rando de 14km500 au faible dénivelé , dans un décor fait de jeux de lumières entre l'eau et les rayons solaires filtrant entre les arbres, fleurs, insectes, libellules, papillons, grenouilles et truites témoignent d'une Nature encore partiellement épargnée.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsable dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112