Balagne, le bocca de Eltru
Pour cette dernière rando de ce trop court séjour en Corse, nous filons de nouveau vers la vallée du Fango, mais cette fois-ci il y aura pas mal de grimpette et du kilométrage. Relier la vallée du Fango au col de Eltru et revenir en faisant une boucle, cette rando nous l'avions déjà faite, je l'avais, en son temps, tracée sur la carte, elle emprunte une piste puis rejoint un Tra Mare e Monti, je ne répèterai jamais assez, ce sont de superbes sentiers qui sillonnent la Corse, reléguant aux "touristes-randonneurs-pressés-marchant avec un chrono" le fameux GR20.
Sur ces Mare e Monti tout n'est que beaux paysages, tranquillité, et corse véritable, encore faut-il avoir un esprit contemplateur.
Nous garons le Duster au pont de Tuarelli, situé juste à la sortie du village, pont qui enjambe la rivière Perticatu qui se jette ici dans le Fango.
Une piste large et facile file en direction des hauteurs, la maison de l'écologie de Piriu est sur le chemin, nous y passerons au retour.
Large piste facile qui monte régulièrement en longeant le Perticatu sous une végétation légère qui donne juste ce qu'il faut d'ombre par ce très beau temps enfin revenu.
Nous continuons par la piste de Perticatu, nous reviendrons par le sentier panoramique, plus long et plus difficile
La piste s'élève régulièrement puis enfin nous arrivons à traverser la rivière sur un gué, ici les cartes mentionnent un pont et une maisons forestière...il n'y a plus rien et depuis belle lurette.
le premier gué du Pertucatu
terminé le cheminement sur la piste, un sentier étroit et tortueux la remplace, la grimpette continue
encore un gué, nous approchons de la source du Perticatu, aujourd'hui nous pourrions dire LES sources car l'eau ruisselle de partout entre les pierres
les cyclamens sauvages sont de sortie dans cette humidité chaude
puis nous trouvons la bifurcation qui nous permet de filer en longue grimpe vers le sommet convoité, le plateau de Eltru et son belvédère
Là...ça se corse, sans jeu de mots. Le sentier est comme qui dirait abandonné à la nature vengeresse, à peine si la trace est marquée, nous étions passés ici il y a deux ans et c'était bien marqué, bien balisé.
Nous retrouvons facilement notre cheminement, d'autant que notre trace d'il y a deux ans est sur le GPS de rando, mais imaginons un randonneur arrivant ici pour la première fois...il y a de fortes chances pour qu'il se retrouve à errer dans la montagne.
alternance de beaux sous bois et de zones rocailleuses
une ruisseau à traverser à gué en cherchant par où file la sente une fois sur l'autre rive
puis nous revient en mémoire ce superbe passage, le sentier construit par les hommes des siècles passés est encore là, il est bien mangé par la végétation mais il résiste...pour combien de temps ?
Une belle vire aérienne avec une vue superbe
puis après quelques nombreux lacets en forte grimpette, nous approchons du plateau, là ça devient carrément de la marche à l'estime, le sentier n'est plus du tout visible
Ronces envahissantes, branches cassées, arbres morts abattus par la sécheresse de l'an passé et le vent, ça devient de l'aventure !
mais il faut plus pour nous décourager et perdre le sourire
le panonceau indiquant l'arrivée sur la plateau gît lamentablement au sol, abattu lui aussi
Nous filons vers le belvédère, plus par mémoire qu'en suivant un hypothétique sentier
C'est bien d'enjamber les troncs morts, mais les fourmis y sont nombreuses et agressives...
puis nous y voilà...c'est ce belvédère sur les montagnes encore enneigées du Haut Asco que nous avions comme objectif !
Il n'y a que le bruissement du petit vent et le glouglou d'un ruisseau tout proche, mais où ?
les lavandes papillon se partagent l'espace avec les genêts corsica
Longue pause paisible ici, mais il faut repartir et c'est le plus difficile...s'arracher de ce coin de Paradis.
Retour dans la forêt encombrée d'arbres morts, repérage du sentier de retour dans les broussailles
puis le panorama sur la Balagne s'ouvre devant nous, la sente dégringole vers la vallée sans interruption et sans répit
Traversée de chênaies pentues, de forêts de pins et de yeuses
et sortie sur de la rocaille où chercher son chemin se fait en portant le regard loin devant
parfois sur les versants pentus sous bois il devient délicat de rester sur la trace, le GPS n'étant pas vraiment utile car pas assez réactif, on peut perdre le sentier en quelques mètres et ne plus le retrouver dans ses nombreux lacets serrés
les prés des chevaux de Piriu sont en vue,
nous passons à proximité de la maison de l'écologie
et ses énormes eucalyptus odorants
puis nous retrouvons la piste qui nous ramène au pont de Tuarelli
Fin de rando
Une rando superbe de 14km pour un cumul de dénivelé de 810m mais au cheminement difficile sur le retour, le sentier étant en train d'être digéré par la végétation et parfois peu visible.
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