Depuis la fin septembre, l'accès au plateau du Siou Blanc est de nouveau ouvert à la circulation...et à la chasse aussi et c'est bien visible, les 4x4 sillonnent le plateau.

Pour cette petite balade nous démarrons de la bergerie du Siou Blanc, un troupeau de vaches y est paisiblement installé, au soleil. Le vent souffle bien, mais il ne fait pas froid. 

 Nous prenons le GR qui file en direction du Revest et du Grand Cap, notre objectif.

Mais notre premier but est de trouver la grotte du Châtaignier, sachant que sur la carte elle est mal placée et que les données que l'on trouve sur le Net sont, souvent, elles aussi fausses, caractéristique du Siou Blanc qui est très mal cartographié.  

Aux environs de l'endroit où doit se trouver cette grotte qui nous intéresse, la recherche commence, en effet le coin est truffé d'avens, de gouffres et de lapiaz, le tout dans une forêt dense de yeuses enfouies dans un lichen omniprésent.

Plusieurs fausses pistes sont explorées en faisant attention de ne pas glisser dans une faille (histoire vécue) cachée par les feuilles mortes.

Au bout de 45 mn de recherches, nous sommes désolés, mais ne la trouvons pas, grrr ! 

Nous revenons sur nos pas, et là, du coin de l’œil je vois ce qui pourrait être un accès qui ressemble à ce que nous cherchons 

 la voilà, cette grotte cachée au fond d'une faille enserrée entre deux roches couvertes de mousses, l'entrée verticale est caractéristique...c'est ici.

 Descente en pente dite "douce"...mais glissante, j'y avance avec prudence ne sachant pas ce que la suite nous réserve

Nous sortons les frontales et je m'avance, la Gazelle restant en arrière en surveillance, pour l'instant

 Très vite je me rends compte qu'il n'y a pas de piège, la grotte est très étroite, mais très haute, une vraie cathédrale !

 La gazelle vient me rejoindre, partout où nous posons les mains, il y a des crottes de chauves-souris, pourtant, nous n'en voyons aucune, seraient-elles dans une galerie inaccessible très en hauteur ? Probablement, du coup nous ne faisons que peu de bruit et juste la lumière nécessaire.

 le fond de la grotte est vite atteint, la hauteur sous plafond est vertigineuse et doit affleurer la surface

quelques belles concrétions ornent les parois et le plafond

 des draperies minérales aux couleurs allant du blanc à l'ocre...superbe

avec parfois, l'impression d'y voir des fresques peintes 

 La sortie nous attend, nous remontons, ravis d'avoir trouvé ce bel endroit à préserver.

Nous filons ensuite sur le large sentier balisé en GR qui file vers le Grand Cap, mais bien avant nous prenons un sentier qui nous emmène à un endroit étonnant où nous sommes déjà venus.

 Mais où sommes-nous ? Que sont ces pierres levées...des dolmens ?

Sépultures Celto-Ligures ?

 Galeries souterraines ?

 Que nenni !

il s'agit d'une construction de la main de l'Homme des temps anciens, un art de savoir utiliser la nature sans la compromettre

Nous sommes dans ce que l'on appelle familièrement dans la citerne de Monsieur Estienne !

 Une grande dalle pentue sert d'impluvium, tout en bas de cette dalle, des pierres levées supportent de grandes dalles servant de toiture, le tout recouvert de pierres servant de filtre pour l'eau qui va s'écouler de l'impluvium et remplir la citerne ainsi recouverte, limitant l'évaporation et protégeant l'eau des salissures. Au point bas, un étroit goulet servait de martelière pour réguler le débit de l'eau.

 l'ensemble est fermé soit par la roche naturelle, soit par un mur en pierres sèches, pour éviter que les troupeaux viennent souiller les lieux par leurs déjections

Monsieur Estienne d'Orves possédait une  grande bastide dans les environs, cet impluvium met en évidence le génie humain pour capturer l'eau, si précieuse en Provence.

Une toute petite croix plantée sur le rocher qui borde cette citerne honore une mémoire.

Après la pause, nous décidons de ne pas continuer vers le Grand Cap, le vent a pris de l'ampleur, et sur le lapiaz du sommet, ça va décoiffer sérieusement, nous revenons sur nos pas et prenons la piste des Quatre Confronts qui contourne le petit sommet éponyme.

le sommet des Quatre Confronts, avec ses puits naturels et profonds, avens et gouffres.

Nous traversons la route et prenons la piste qui passe devant le beau Chêne de Mistral 

puis, un peu plus loin, un sentier discret qui s'enfonce dans la forêt de yeuses 

Une belle touffe de sarriette en fleurs m'attire, d'autant plus que ce n'est plus de saison 

ce serait plutôt celle des champignons 

au sortir de la forêt nous retrouvons le sentier qui va rejoindre la piste principale au carrefour des Jounces 

 nous passons devant les beaux rochers tabulaires

et revenons à la bergerie du Siou Blanc, les vaches sont maintenant rentrées à la maison. 

 Ceci n'est qu'un reportage, l’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans

l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.

 Pour les secours composer le 112