-
Par JLuc Fontaine le 10 Décembre 2017 à 21:45
Pour ce court texte, je me suis largement et librement inspiré d'une histoire de Giono écrite en 1953, je l'avais déjà publié, mais le message qu'il contient me pousse à le republier, encore et toujours.
Message d'espérances pour une planète en grand péril, mais ne perdons pas de vue que ces espérances se construisent par la main et la volonté de l'homme, rien ne se faisant tout seul.
L'homme qui plantait des arbres
Nous sommes au début du XXème siècle, au tout début.
Le narrateur, appelons le Jean, personnage anonyme et dont le rôle est d'être le témoin de cette histoire, effectue une randonnée dans une contrée située entre les Alpes et la Provence, région désertique où plus rien ne pousse excepté la lavande. Il campe alors auprès d'un village abandonné , vestige Gallo Romain, au milieu d'un désert sans pareil, où pourtant la vie a jadis existé.
Après une nuit de repos, il reprend son chemin mais manque bientôt d'eau. Il fait, par chance, la rencontre d'un berger silencieux . Celui-ci lui offre à boire l'eau de son puits, un simple trou d'eau équipé d'un antique treuil, puis, la nuit tombant vite, il lui propose de passer la nuit dans sa maison de pierres.
Le randonneur est impressionné par la bonne tenue de la demeure et par la vie placide et sereine du berger qui vit seul en compagnie de son chien, de son troupeau de moutons et de quelques chèvres.
Les "idées toutes faites " sont tenaces et trouver cette espèce de borie en pleine montagne désertique ne peut qu'être comparée à la vie des hommes des cavernes. Difficile d'imaginer un intérieur propre, bien que modeste et presque confortable.
Alors que la nuit s'avance, Jean observe le berger en train d'examiner, de classer, de nettoyer puis de sélectionner, un tas de glands enfermés dans une boite. Ces glands ramassés et soigneusement triés à l'automne dernier, le berger les avait récoltés par poignées, les sauvant de l'appétit de son troupeau et des sangliers.
Il en choisit une petite quantité qu'il met dans un seau et va se coucher.
Au petit matin Jean devrait reprendre sa route , mais la scène du soir l'a intrigué, et il demande à son hôte de rester encore un jour pour se reposer.
D'un hochement de tête le berger accepte et s'en va, emmenant son troupeau, le chien à ses cotés.
Jean le randonneur, va le suivre par un chemin parallèle et espérer ainsi avoir la réponse à ses questions à propos des glands.
Bientôt, seul le son des sonnailles est encore audible sur le sentier de caillasses.
Le berger, dans une clairière désertique s'arrête enfin. Sans perdre de vue son troupeau il entame une sorte de danse qui intrigue le randonneur curieux. Tous les cinquante pas, il lève très haut son bâton ferré et l'enfonce violemment dans le sol amolli par la pluie, y lâche un gland pris dans le seau et s'agenouillant, rebouche le trou en prenant soin d'y mélanger un peu d'humus chichement raclé alentour.
Si le randonneur avait pu voir les yeux du berger en cet instant il aurait pu y voir pousser une forêt, oh pas pour tout de suite, on a le temps dans la montagne, pour dans cent ans !
Ce jour là il en plante beaucoup, comme chaque fois qu'il le peut, une centaine peut être.
Jean comprend que le berger plante des chênes . Il repeuple une montagne, avec un soin et un amour extrême.
Le soir, n'y tenant plus il interroge son aimable hôte, il apprend que celui-ci plante depuis trois ans . Il en avait planté cent mille. Sur les cent mille, vingt mille étaient sortis. Sur ces vingt mille, il comptait encore en perdre la moitié du fait des rongeurs ou de tout ce qu'il y a d'impossible à prévoir dans les desseins de la Providence. Restaient dix mille chênes qui allaient pousser dans cet endroit où il n'y avait rien auparavant .
Parti soldat sur le front de la première guerre mondiale, Jean en oublie le berger, jusqu'au jour où, au détour d'une randonnée dans ces montagnes il repense à son berger silencieux et solitaire.
Celui-ci, toujours en vie, mais quel âge a t'il donc ? est devenu apiculteur car dit il, le troupeau devenait une trop grande menace pour "sa" plantation.
La transformation de cette montagne se fait si lentement que personne ne s'en aperçoit, la chose semblant naturelle, d'autant que les arbres commençent à se multiplier par eux-mêmes.
Rendant visite au berger en compagnie d'un garde forestier, celui-ci, lui recommanda de ne pas faire de feu pour ne pas mettre en danger cette forêt naturelle, c'est si rare dit-il avec sérieux, de voir une forêt pousser toute seule !
La chose s'ébruita, une délégation officielle vint examiner cette forêt "naturelle", de beaux discours furent prononcés, les grands personnages des Eaux et Forêts se congratulèrent, et comme d'habitude...on ne fit rien sauf, et ce fut une chance, on interdit d'y installer des charbonnières.
La beauté de ces jeunes arbres avait exercé son pouvoir de séduction sur les élus et les hauts fonctionnaires. Chose par ailleurs tout à fait étonnante, mais ne désespérons pas de la Nature, elle nous réserve plus d'un tour dans son sac.
Il faut dire aussi que la difficulté de transporter le bois ou le charbon pour les autos à gazogène avait grandement pesé dans la balance, ceci expliquant certainement cela.
En 1945 Jean revoit son berger planteur, il a maintenant 97 ans et solide comme ses chênes il continue son œuvre, il a même diversifié les essences , érables , hêtres, pins noirs, et vit maintenant dans une maison au milieu de ses arbres. Son œuvre s'étend sur des dizaines d'hectares, la vie a repris dans ces villages jadis abandonnés, plus de 10.000 personnes vivent tant bien que mal de la montagne, les sources d'eau vive ont retrouvé leur cours et avec elles les saules et les fleurs des prés s'épanouissent.
Quand on lui pose la question s'il est propriétaire de cette terre, il dit que non, qu'il est bien trop pauvre, qu'il ne sait pas à qui ça appartient et que ça ne le concerne pas.
Cet homme s'appelait Elzeard Bouffier... Elzéard, comme mon pseudo sur ce blog, un hasard ?
**********************************************
Mes sources :
Jean Giono , L'homme qui plantait des arbres
Pierre Magnan : Ma Provence d'heureuse rencontre "variation sur un thème de Giono".
Le Net ...et tout ce qu'il y a écrit à ce sujet.
votre commentaire -
Par JLuc Fontaine le 4 Juin 2017 à 09:42
Comme chaque année, l'accés aux massifs forestiers est réglementé pour des raisons de risques d'incendies
du 1er juin au 30 septembre pour les Bouches du Rhône
21 juin au 30 septembre pour le Var
Avant de partir en balade ou en rando, chacun doit vérifier l'autorisation en vigueur dans chaque massif.
Le site officiel de la Préfecture est mis à jour tous les soirs à partir de 17h30 pour le lendemain.
A noter que des arrêtés municipaux peuvent renforcer ces mesures.
Le lien pour accéder à cette réglementation c'est ici :
http://www.ancien.paca.gouv.fr/files/massif/
Présentation de la page où se trouvent toutes les autorisations/interdictions
********************************************
Pour le Var, clic sur l'image :
*******************************************
votre commentaire -
Par JLuc Fontaine le 19 Janvier 2017 à 17:58
Maintenant tout le monde de la rando connaît le belvédère de Titou Ninou dans les calanques, un point de vue exceptionnel, ce n'était pas le cas, il y a encore une demi douzaine d'années.
Nous avons décidé d'y aller par l'arrière du massif, à savoir au départ du Bd de la Grotte Rolland, puis le sentier noir qui monte vers le col de la Selle, le plateau de l'Homme Mort, pour le retour, nous verrons sur place à ce moment là.
Petit ciel avec de rares éclaircies et froid, mais la petite grimpette de la grotte Rolland va nous réchauffer et assez vite nous allons enlever quelques couches.
Le sentier noir monte raide, puis contourne le sommet de Marseilleveyre, nous laissons de côté le sentier jaune qui y va.
en peu plus en hauteur, le soleil fait son apparition, ce n'est pas de refus.
Malgré quelques nuages de traîne comme on dit à la télé, le ciel de Marseille est dégagé, le seul effet bienfaiteur du Mistral
au col de la Selle nous filons vers le col Sans Nom, puis par plusieurs ressauts, le sommet ouest du plateau de l'Homme Mort, le vent nous incite à remettre ce que nous avons enlevé plus bas, vestes et bonnets sont ressortis du sac.
nous sommes côté nord et en plein dans le vent, ça "caille" !
comme prévu, au col Sans Nom, nous prenons une belle rafale en survitesse par effet de col, nous ne nous attardons pas et après un court regard vers l'arrière, nous grimpons au sommet Ouest
Le sommet de Marseilleveyre au soleil
Sur le plateau de l'Homme Mort, étrangement, le vent n'est pas si violent et nous permet de profiter du panorama, dont nous ne nous lassons pas
en bas le grand Malvallon, au loin l'île de Jarre
Au plan de Coulon, nous quittons le sentier bleu pour prendre le vert qui va vers le Malvallon sud
droit devant nous, la partie orientale des calanque s'étire sur plusieurs kilomètres, Melette, Sormiou, Morgiou et plus encore
Nous quittons le sentier vert pour rejoindre le petit col qui précède le belvédère de Titou Ninou qui surplombe la calanque de Podestat et fait face à l'archipel des îles de Riou, 350m plus bas.
petite pause qui ne s'éternisera pas, même au soleil il fait frisquet, nous irons faire notre pause un peu plus loin, sur un autre balcon, totalement abrité du vent et bien chaud.
en bas, calanque de Podetstat, anse du Piadon, anse du Livre et anse de l'Escu
Voilà, ici on est nettement mieux, l'endroit n'est pas aussi mythique que Titou Ninou mais totalement abrité du Mistral qui est au plus fort de la journée.
Pour le retour, nous revenons sur nos pas au Plan de Coulon, puis prenons le sentier vert qui descend dans le vallon de l'Homme Mort en direction de Fontaine de Voire
sentier qui dégringole littéralement vers le cirque de l'Homme Mort, les éboulis sont nombreux, les petits cailloux qui roulent sous les pieds aussi
exercice de "planté de bâton"
dans le cirque, nous laissons derrière les grottes jumelles de Xavier Dechaux, j'en ai déjà parlé ici, pour remonter par le sentier rouge qui laisse de côté et en bas, la Fontaine de Voire
longue remontée, en face de nous, le sommet de Marseilleveyre et à droite le fond du vallon des trois Gancets où nous allons.
Nous quittons le rouge pour prendre le jaune qui descend dans le vallon
en passant par un tunnel qui s'ouvre sur la piste des Goélands, et ses ressauts glissants car usés par des milliers de passages
on se jette dans le trou sombre, pour ressortir à la lumière presque tout de suite
la descente est raide, les pins sont bien gentils de nous proposer leur aide
le fond du vallon des trois Gancets est arboré, les arbousiers y abondent
le vallon se resserre, passage entre de gros rochers
et nous arrivons dans le parc de Château Pastré que nous laissons sur la droite pour rejoindre le Bd de la Grotte Rolland.
Petite rando calanquaise de 9km et environ 600m de cumul de dénivelé.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
6 commentaires -
Par JLuc Fontaine le 1 Janvier 2017 à 20:32
Le premier article de l'année 2017 sur ce blog sera une question !
Depuis que j'ai mis le blog "aioli" en veilleuse je n'ai plus publié de recette de cuisine
Quoique les images qui suivent ne donnent aucune recette...normal ce n'est pas de la cuisine mais un "truc" de vieux provençal.
Un goustaroun Provençal, vous connaissez ?
Goustaroun : traduire par gourmandise, casse ventre, gros miam, etc. de préférence entre copains, mais ça marche aussi en solo, la preuve... !
attention, les images qui suivent peuvent choquer les palais sensibles déshabitués des bonnes choses qui ont vraiment du goût.
***
Il faut et c'est impératif, commencer par de belles braises dans la cheminée, ouvrir éventuellement la porte de l'insert
(ah ça c'est interdit maintenant, mais tant pis on dira rien à Ségo !)
Un ballon d'excellent vin rouge à portée de main
Du très bon pain de campagne (fait par mes "petites"mains), même rassis ça marche,
...et le contenu du bocal.
Étaler la pâte onctueuse et fort odorante sur une tranche de pain et faire griller sur la braise.
"Miamer" avec délice et boire un chicoulon de rouge.
O fan de chichourle...ça c'est du bon !
Non ce n'est pas, loin s'en faut une recette miracle "détox" !
les images :
oupss... le contenu du verre a bien baissé !
Et qu'y a-t-il dans le bocal ?
(ce jeu est interdit à Alice "Mana" , Yvette "gazelle" et Patrick "Jupi" ils connaissent la réponse j'en suis certain ! )
On ne gagne rien à donner la bonne réponse, si ce n'est ma considération .
***
Amistousamen
11 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique