Avec toute l'eau du ciel qui vient de nous dégringoler sur la tête, nous avions envie d'aller jeter un coup d’œil à notre fleuve si sec depuis tellement longtemps.

Au départ du Pas de Peyruis, nous filons sous un ciel gris plombé, vers la ferme de la Taurelle. 

La forêt est parée de ses plus belles couleurs et, malgré le manque de soleil, resplendit de tous ses ors. Au départ, le Peyruis coule de grosses eaux, nous pensons que l'Huveaune doit en faire autant, ce bon vieux fleuve devait salement avoir soif ! Combien de mois se sont écoulés depuis que la dernière goutte d'eau a déserté le lit du cours d'eau ?

Nous sommes rapidement rassurés, juste après la Taurelle, nous approchons de l'Euvéuno, (Huveaune) son débit est très important, encore quelques jours d'orages et ce sera la crue qui mettra les autorités en émoi, comme toujours, puisque rien n'est fait, ou si peu pour l'entretien de ses berges marseillaises.

clic ici pour voir l'article sur le nettoyage de l'Huveaune initié par notre association : 

Les ruines d'une ancienne construction (moulin?) sont quasiment submergées, l'Huveaune coule une eau boueuse, le fleuve est en train de se "laver les boyaux" et probablement, dans quelques jours, son eau vert émeraude sera de nouveau là.

Le gué que nous devrions franchir est impraticable, nous revenons de quelques mètres sur nos pas pour passer sur l'autre rive par la passerelle en bois dissimulée dans les arbres.

 Nous délaissons la trace balisée du GR qui emprunte la large et ennuyeuse piste pour préférer un sentier parallèle, même si celui-ci est bien moullé par les eaux de ruissellement qui descendent de la Mantelette, nous allons jouer aux équilibristes pour ne pas "s'enfanguer" dans la boue.

 Plus loin, droit devant nous, le massif de la Sainte Baume est chapeauté de nuages bas et lourds de pluie.

Nous traversons un petit bois de pins pour arriver à la piste qui relie Les Aumèdes à la Taurelle, nous revenons vers le cours d'eau.

A partir d'ici, il n'y a plus d'affluent qui alimente l'Evèuno, toute l'eau qui y roule  provient de ses multiples sources qui percent la montagne.

Nous avions pour projet de remonter le cours d'eau par la rive gauche, mais, il est probable que traverser à gué au niveau de la source basse soit impossible, il y a trop d'eau, donc nous irons aux sources par la rive droite en aller et retour. On ne peut pas tout avoir, de l'eau tant attendue et traverser à pieds secs.

 A partir d'ici, nous sommes en zone Natura 2000, il y a quelques règles à respecter pour l'environnement si fragile de ce fleuve un peu spécial.

Les minis barrages mentionnés sur ce panneau sont des gours naturels formés par le dépôt de calcaire suite à une réaction chimique entre le carbonate de calcium et les bactéries présentent dans l'eau, de nombreux arbres tombés raides morts dans le cours d'eau ont été pétrifiés et forment ces "escaliers" si particuliers. dans cette partie du fleuve la formation de tuf est importante, mais fragile.

 Quand on pense qu'il y a encore quelques petites semaines, le lit du fleuve partait en poussière ! J'imagine la quantité d'eau présente dans la grotte de la Castelette et la grotte des Moulins, autres lieux de résurgence de cette eau qui descend du sous sol de la plaine du Plan d'Aups.

Clic ici pour voir le fleuve complètement à sec : 

 Nous approchons de l source "officielle", la plus basse, une marmite percée d'un trou de vingt centimètres qui sonnait creux il y a encore peu de temps, aujourd'hui c'est un véritable geyser qui en sort.

La marmite est invisible, un dôme d'eau surgit du fond, à la verticale, et dévale la pente avec fracas. Un peu plus loin, le lit presque toujours à sec du torrent qui descend de la grotte des Moulins est un vrai torrent de montagne.

Que c'est rassurant de voir notre fleuve retrouver une eau forte et abondante !

Nous revenons sur nos pas, en effet nous ne pouvons pas traverser à gué comme il se fait souvent ici, nous reprenons la passerelle qui enjambe les diverses branches du fleuve et retournons vers la piste des Aumèdes pour un pique nique en milieu "presque" sec. 

Dur dur de s’asseoir par terre, nous allons préférer quelques gros rochers pour poser nos fesses au sec.  

Pour le retour, nous remontons la piste puis le sentier qui contourne la Taurelle par l'opposé du matin, sentier étroit et pas trop boueux. 

 De beaux houx colorent la végétation

puis nous rejoignons la piste quittée plus bas  et contournons la colline qui abrite la ferme de la Taurelle.

 les arbres mordorés abondent, donnant une lumière exceptionnelle malgré le ciel de plus en plus gris. 

A la Taurelle, les grands arbres abondent, bien préservés, ils donnent un air mystérieux à cet endroit de toute beauté.  

 le prunelliers sauvages forment une haie piquante extrêmement efficace, les oiseaux vont avoir de quoi se régaler durant l'hiver, les fruits ont déjà subit la gelée, ils sont à point.

Les ruines du vieux corps de ferme sont presque entièrement recouvertes de lierre.

 Bel exemple d'osmose, qui soutient l'autre? le lierre soutient les vieilles pierres ou les vieux murs maintiennent le lierre géant? 

 Nous quittons ce bel endroit pour reprendre la piste qui revient vers le Pas de Peyruis, laissant derrière nous le massif de Santo Baumo complètement dans les nuages. 

 Une balade, aux superbes couleurs, d'environ 10km pour un cumul de dénivelé de 250m

L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans

l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.

 Pour les secours composer le 112