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Les gorges de Régalon
Tôt ce matin là pour, bien entendu, éviter le plus possible la grosse chaleur, nous voilà au départ des gorges de Régalon dans le Luberon.
Vérification faite que les massifs de Vaucluse sont ouverts, voiture garée sur la parking, nous filons en direction de ces belles et étroites gorges en traversant une oliveraie, attention propriété privée.
Passé la barrière qui délimite les gorges, nous entrons dans un autre monde.
la lumière n'entre pas encore dans le ravin, les falaises sont hautes et resserrées
l'érosion a fait ici un gros travail, les parois sont percées de toutes parts
parfois un gros rocher tombé dans le ravin, oblige à passer sur le côté obligeant à quelques contorsions
et d'autres, trop gros se sont arrêtés en cours de route, coincés entre les deux parois, celui-ci est énorme mais il y en a beaucoup d'autres
nous voilà à la grotte tunnel, un peu de lumière semble percer à l'autre extrémité,
dès la sortie nous nous retrouvons dans un sas étroit , il faut passer vers la droite et se faufiler entre les deux murs de roche
ici c'est très sombre et étroit
un autre gros bloc stoppé net dans sa dégringolade menace la Gazelle, "mais non mais non...il est bien coincé !"
passages ludiques à souhaits !
un peu de lumière réapparaît, c'est toujours aussi étroit mais moins profond
ici, belle contorsion, il faut se plier en Z et grimper sur la roche lisse !
nous arrivons au niveau de deux belles grottes dont l'accès est limité par des barrières métalliques, nous sommes en zone de protection de la nature
le sol est recouvert de sable naturel qu'il faut éviter de piétiner
un beau lierre grimpe le long de la roche ses millions de petites racines s'incrustant dans toutes les micro-fissures
un autre grotte fait face, le fond en est ici aussi interdit
puis nous entrons dans un joli bois de chênes verts ( yeuses ) nous ne sommes pas loin de la sortie des gorges
une borne indique les directions possibles, nous prenons vers "les Mayorques" et "Trou du Rat"
une cabane pour vieux sanglier ermite
puis c'est la sortie des gorges, une belle clairière ( une ancienne charbonnière dirait-on) nous accueille pour une courte pause
nous laissons de côté le sentier qui mène aux Mayorques ( ce sera notre retour ) et filons dans le ravin de la Galère
qui chemine en large piste sous le petit Luberon, après un virage serré à 180° nous arrivons sur un promontoire qui surplombe le ravin de la Galère et la sortie des gorges
un gros cairn "un mont-joie" attire notre attention, visiblement il a été édifié en souvenir d'une personne, une plaque de pierre portant un prénom gravé y est apposée.
vue sur le ravin de la Galère et au loin, les gorges
sur la piste une superbe empreinte fossile est à découvert
nous prenons maintenant la direction de la Bastide de la Petrossi, la sente, large et agréable descend en direction de la Combe de Roque Rousse
les vestiges de la Bastide apparaissent
une très belle maison agrémentée de nombreuses restanques qui devaient être cultivées, des tilleuls, une citerne...le rêve !
Nous faisons notre pause de la mi-journée ici, à l'ombre... avant de continuer notre circuit en descendant dans la combe de Roque Rousse, laissant de côté la direction "Draïou des Mayorques"
puis plus bas, nous prenons un sentier non balisé, mais en forte grimpe sous un soleil de plomb, pour filer vers la ferme des Mayorques
la Crau des Mayorques (grande plaine plate et sans végétation haute, domaine des brebis) s'ouvre devant nous, éclatante de soleil, il fait une chaleur torride, sans un seul brin de vent.
nous nous réfugions sous les auvents couverts de tuiles qui sont sur le côté de cette ancienne ferme restaurée par le parc régional du Luberon
Pour anecdote, lors du salon des auteurs régionaux de Lacoste en juin, j'étais à côté d'un auteur qui a, entre autre, écrit un livre sur la vie d'un homme, Roger Jouve, berger du Luberon, lequel a passé toute sa vie ici, et particulièrement dans cette ferme des Mayorques.
A Lacoste pour Cultures et Traditions avec le sympathique Arnoult Seveau, écrivain, paléontologue, spéléologue... Durant l'après midi, nous avons eu la chance de rencontrer le personnage de son livre, Roger Jouve le berger au regard malicieux amoureux de la nature et toujours prêt à raconter une anecdote
Roger, une vie de berger entre Durance et Luberon
« Quand on lit ce livre, on se dit que c’est un autre monde. »
Son auteur Arnoult Seveau en a pourtant vu : à la fois paléontologue, guide de trek, réalisateur, ou encore régisseur de l’émission «Rendez-vous en terre inconnue», ce globe-trotter était pourtant loin d’imaginer que tout près de chez lui vivait « le Sioux du Luberon ». Sa rencontre avec Roger remonte à plus de dix ans : « Il m’a tout de suite plu. Il y a dans ce petit bonhomme à l’allure rustique, du farfadet, du lutin, mais aussi de l’apache, du Sioux», confie-t-il dans la préface de «Roger, une vie de berger entre Durance et Luberon : les mémoires de Roger Jouve ».
Un livre inspiré par les nombreuses anecdotes de ce personnage singulier : “Pendant près de dix ans, nous avons partagé, à travers les activités du G.R.E.C. (Groupe de Recherche et d’Étude des Cavités du Luberon), une journée hebdomadaire d’exploration dans les vallons du Petit Luberon (…). Souvent, lors de nos sorties, je notais sur un petit carnet les histoires, les événements qu’il me racontait.
Né en 1936, Roger est le précieux témoin de toute une époque : “Son récit nous parle, on retrouve ce qu’on a vécu, lui ont confié des lecteurs de sa génération. Pour survivre et agrandir son troupeau, Roger a fait un nombre incroyable de petits boulots : glaneur de plantes aromatiques, planteur de cèdres ou de pins, tailleur de vignes, éleveur d’escargots, trieur de laine…, d’où d’innombrables anecdotes.
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Voilà pourquoi nous voulions passer ici à cette ferme des Mayorques, sur les pas de ce berger étonnant et particulièrement attachant.
Nous prenons la direction des gorges de Régalon que nous allons descendre cette fois.
Il nous faut faire une courte mais torride traversée de la Crau avant de prendre un sentier tortueux qui nous ramène à la clairière située en sortie des gorges.
retour dans les entrailles des gorges , cette fois parfaitement éclairées par une forte lumière d'après-midi
vision différente mais nettement moins "fantastique" que dans la demi obscurité du petit matin,
la grotte tunnel est largement éclairée
et à la sortie basse, l'indicateur de niveau d'eau fait un peu grise mine dans cette sécheresse !
Une balade raccourcie pour cause de canicule par rapport à ce que nous faisons habituellement mais pour laquelle il faut tout de même compter 12km pour un cumul de dénivelé de 350m environ.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
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Commentaires
Dans ces gorges il ne faut pas s'y trouver lors d'orages comme ceux d'hier ?