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Par JLuc Fontaine le 20 Novembre 2017 à 15:24
Voilà une rando hivernale faite début novembre. Au programme, contourner le mamelon de Garlaban pour aller à la Baume Sourne (grotte sombre) au départ d'Aubagne, tout au bout du chemin du Pin Vert.
Nous garons la voiture juste avant la barrière DFCI, le sommet de Garlaban est en face de nous, la belle croix blanche récemment restaurée luit au petit soleil matinal.
nous filons en direction du vallon des Quatre Fers, laissant le Bec Cornu et le Bau des Gouttes sur notre gauche, mais juste avant d'attaquer la rude grimpette du vallon, nous prenons le sentier qui part sur la droite et redescend vers un ensemble de (belles) maisons abandonnées.
Le sentier, en balcon, est soutenu par un mur de pierres et chemine dans la garrigue
Tout en bas, la vallée de l'Huveaune est dans une brume peu engageante
les ruines sont dépassées, le sentier devient étroit et grimpe sur une croupe qui domine Lascours et Roquevaire
nous bifurquons à gauche, en direction du Garlaban, la sente est bien tracée, mais attention de ne pas la perdre, il y a de nombreux départs en tous sens. la montée continue régulièrement et s'oriente au nord
Un petit collet en plein vent est passé, puis, par un sentier enfoui dans les yeuses et les argéras, nous arrivons au dessus du vallon de Garlaban et son sentier des Dansaïres
La source de Barquieu est tout en bas, nous n'y allons pas, de même que nous laissons de côté la grotte du Papé,
nous filons, brrr, il fait froid, vers le col de Garlaban. Mettant bonnet et veste, nous partons sur la piste qui se dirige vers le Tubé
puis, dans un virage, nous la quittons pour prendre le sentier en contrebas qui va nous emmener au dessus du Plan de l'Aigle (qui serait plutôt le plan de l'Aigue, mais bon, la francisation des mots provençaux donne parfois des ratés)
Nous cherchons et retrouvons rapidement la gravure de berger du XIXème siècle, à ne pas confondre avec les gravures plus contemporaines de notre ami Louis Douard, et qui sont situées ailleurs.
Le mamelon de Garlaban émerge de la ligne d'horizon du plan de l'Aigue et se trouve maintenant dans notre dos
longue descente dans le vallon et nous arrivons au puits du Murier, qui se trouve lui aussi à sec.
Mais oui, ce sont bien "eux" il y a quelques années devant le puits, avec un peu moins de végétation.
Puis, rapidement nous arrivons à l'entrée de la Baume Sourne .
Le soleil de midi en novembre n'est pas encore assez bas pour bien éclairer l'intérieur de la grotte, mais suffisant pour commencer à voir le plafond et ses concrétions
Tout au fond, une cavité m'attire...
Non, ce n'est pas le boyau que je pensais, mais les concrétions y sont superbes
le soleil qui pénètre donne de belles couleurs mordorées, la frontale peut être éteinte
Pique nique dehors, face au soleil qui se fait timide, puis nous laissons le Taoumé sur la droite et revenons sur nos pas, jusqu'au col de Garlaban
le mamelon resurgit de derrière la croupe, au fur et à mesure que nous avançons
Au col nous profitons d'un beau rayon de soleil pour nous poser un instant tout près de l'oratoire dédié à Saint Jean Marie Vianney, curé d'Ars.
puis c'est la rude descente vers le Pas des Quatre Fers
le mamelon est au dessus de nous, sur la gauche, avec sa roche torturée comme un morceau de guimauve
Prudence à la descente, mes douleurs lombaires se réveillent (étaient-elles vraiment endormies?)
Ce vallon est superbe par son côté sauvage bien préservé et par la vue qui s'ouvre progressivement sur la vallée
Retour à la piste et à la voiture, fin de la balade.
Une balade de tout juste 10km pour un cumul de dénivelé de 610m.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
2 commentaires -
Par JLuc Fontaine le 23 Octobre 2017 à 16:10
En ce dimanche, le mistral souffle avec des rafales atteignant plus de 85km/h, rendant tout de même les balades en collines assez insupportables.
Les gorges du Caramy, et seulement si on y reste dans le fond, sont bien abritées, par contre y cheminer n'est pas des plus confortable, mais le confort de marche n'est pas vraiment ce que nous cherchons..
Pour cette balade, nous avons décidé de faire l'intégrale des gorges, soit une grosse dizaine de kilomètres en restant dans le lit de la rivière entre l'amont du barrage du Saut du Cabri, jusqu'au pont Romain de Cassède, en aller et retour avec parfois de petites variantes.
La voiture est garée tout près du pont en piteux état qui enjambe le Caramy au niveau de l'ancienne carrière de bauxite.
Plutôt que de passer par un des sentiers non balisés mais évidents, nous filons directement dans le lit complètement à sec de la rivière pour arriver au pied du barrage.
Très vite nous sommes en amont du barrage, les gorges se ressèrent, d'énormes blocs éboulés bloquent le passage...à partir d'ici, il va falloir se faufiler et bien regarder par où passer, gros avantage de cette sécheresse interminable, tout est parfaitement sec donc non glissant.
tout en haut à notre gauche, le belvédère...
tout en haut à notre droite, des blocs en équilibre...
quelques passages sur ou entre les blocs, on avance, on regarde, et souvent on est bien obligés de passer ailleurs et de recommencer, le cheminement est au coup par coup, il n'y a bien sûr aucun sentier, en principe, ici nous sommes dans l'eau et après de gros orages, il y en a même beaucoup. J'ai vu, il y a moins de dix ans, l'eau passer par dessus le barrage.
C'est loin d'être le cas aujourd'hui, hélas, nous grimpons sur le barrage afin de le franchir, les escaliers de service sont encore visibles bien que très dégradés.
et hop, nous voilà de l'autre côté, en aval, mais il y a tout autant, sinon plus de gros blocs éboulés à contourner ou franchir
au pied du barrage côté aval, on voit bien que nous aurions pu passer par la chatière découlement des eaux sans se mouiller le moins du monde, il n'y a même pas de vase !
une faille dite "la souricière" est à passer en se contorsionnant...
d'autant qu'elle est barrée par un bloc bien coincé à escalader
Mais...nous sommes épiés !
Là-haut une chèvre nous regarde, elle pense certainement : "ils sont fous ces marseillais, pourquoi ils ne passent pas par le sentier ?"
dubitative... la chèvre !
et ce n'est pas fini, d'autres gros blocs sont encore devant et pas faciles à franchir, il va nous falloir ruser.
toutefois sans passer par le dessus de la superbe et fragile cascade de tuf
puis, c'est l'arrivée à la sortie du goulot d’étranglement des gorges, au lieu dit "la plage" mais à sec évidemment.
Le pont bien ruiné, fait par les rails des wagonnets de l'ancienne mine de bauxite, est encore en place, pour combien de temps, bien plus abîmé par ceux qui jouent à s'y pendre que par les intempéries.
plus loin toujours dans le lit sec de la rivière, mais rive droite, nous sommes sous la roche creusée par les eaux qui furent souvent turbulentes.
les arbres morts et branchages en tous genres montrent bien que cette sécheresse de la rivière n'est pas définitive, les grandes eaux ne sont pas si anciennes, espérons qu'elles reviendront.
passage sur le côté, entre les branches d'un figuier pour ne pas marcher sur les minis cascades de tuf en formation
puis nous prenons sur la rive gauche, le sentier qui arrive à la source de la Figuière, laquelle est bien en eau, la jauge indique 26cm de hauteur, ce qui n'est pas mal comparé au zéro du Caramy (dont les eaux sont captées en amont pour alimenter Mazaugues, il faut bien le dire !) .
à partir d'ici le Caramy laisse courir quelques eaux, celles de la Figuière et celles de la source rive droite un peu plus en aval (nom ?)
la végétation en reprend des couleurs moins tristes.
Plus loin, après la ferme Rimbert, nous traversons à gué, pour passer rive droite
dans les broussailles et l'épaisse végétation, une ruine de ferme dont les murs sont encore debout uniquement parce qu'un lierre, probablement amoureux, les maintient dans ses nombreux bras.
Pause de midi, sur "notre" plagette au soleil, mais pas totalement à l'abri des rafales de Mistral qui remontent le cours d'eau
Nous reprenons notre route en direction du pont Romain de Cassède dans un magnifique sous bois
passage à gué pour revenir rive gauche, juste avant le pont
qui, hélas, montre bien, maintenant, l'état de délabrement avancé dans lequel il se trouve. Le tablier est tellement usé que la pierre qui assure la clef de voûte dépasse dangereusement. Il s'écroule quand ? Quelle tristesse de voir ce pont, témoin de notre patrimoine, partir en ruines et surtout présentant un danger réel dans l'indifférence la plus totale.
traversée à gué, pour le plaisir de voir le pont en intégralité tant qu'il est encore debout.
Nous revenons vers notre point de départ, par la rive gauche, admirant au passage les superbes platanes de la ferme Rimbert
et profitant du léger clapotis de l'eau avant de dépasser la source de la Figuière vers l'amont.
où nous revenons dans le lit à sec, jusqu’au niveau du départ du sentier qui remonte sur la piste de la carrière
sentier bien raide, suivi d'un bout de piste puis d'un autre sentier
qui demande parfois de "mettre un peu les mains".
pour arriver en sous bois de yeuses, dans le labyrinthe ponctué de points rouges à suivre scrupuleusement pour éviter d'aller n'importe où.
labyrinthe qui nous fait sauter de roches en roches, descendre dans les failles, remonter etc.
puis passer en la remontant, la petite chaîne bien utile
qui nous fait émerger sur le plateau chaotique avec une vue magnifique sur les falaises de l'autre rive des gorges, le barrage est tout en bas, invisible.
Une balade comprenant quelques passages "amusants", de 10km environ pour un cumul de dénivelé de moins de 200m.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
2 commentaires -
Par JLuc Fontaine le 16 Octobre 2017 à 23:31
C'est une très belle balade que nous allons faire aujourd'hui, sur un plateau isolé qui domine la vallée de la Durance.
Le monastère de Ganagobie implanté ici depuis le XIIème siècle est un joyau de notre Provence, mais il ne faut pas se limiter à cela.
Nous allons faire tours et contours sur ce plateau qui somme toute, est assez petit, mais renferme des richesses inestimables de notre patrimoine.
Bien que largement aussi empreint de spiritualité, mysticisme et de légendes que notre massif de la Sainte Baume, il en est beaucoup moins connu.
Mais...l'article de ce blog ne concernera pas la partie mystères et légendes, je vais me contenter d'en décrire la promenade, ce sera à chacun de "fouiller" un peu le sujet, s'il le désire.
********************
Nous garons la voiture dans le centre du village de Ganagobie, tout près de Forcalquier dans les Alpes de Haute Provence. Sur la petite route tortueuse qui mène au village de nombreux panneaux indiquent "Touristes attention, pour le monastère il faut faire demi tour...etc etc" . Ganagobie, ce village aime bien sa tranquillité, comme on le comprend, et de toute façon c'est vrai, pour une visite du monastère, ce n'est pas par ici qu'il faut passer, sauf si on a envie d'en faire l'objet d'une petite rando.
Depuis la Mairie, des panneaux indicateurs montrent le chemin, une large piste forestière se dirige vers le gros mamelon qui sort la tête de la forêt, c'est l'extrémité nord du plateau. Parcours facile, aucune difficulté, le temps est au beau fixe ce qui n'était pas évident avec le brouillard dense que nous avions sur la route.
poteaux directionnels, changement de sentier, la grimpette continue, régulière, la forêt s'approche, et peu avant l'arrivée sur le plateau aux alentours de 700m d'altitude, les murs d'enceinte du vieux village fortifié commencent à apparaître.
au bout du chemin...la lumière !
Notre visite des lieux commence par le vieux village gaulois, tout au moins les vestiges qu'il en reste, au bout de la piste, nous prenons à contresens, le sentier qui se dirige vers Villevieille.
La forêt de yeuses est superbe (yeuse = chêne vert, celui qui ne perd pas ses feuilles en hiver) certaines sont de taille honorable largement centenaires
une grande yeuse
(à noter qu'en Provence, certains arbres ont gardé leur féminité, la Yeuse, la Piboule et bien d'autres, quelques anciens disent encore la Platane...)
le sentier longe la bordure du plateau, au loin, plein ouest, la montagne de Lure, la montagne sacrée des Gaulois.
Les murs d'enceinte du vieux village sortent de la yeuseraie, il s'en dégage une étrange sensation, comme ces pierres, noires de mousses sont bien appairées avec ces yeuses, ces deux éléments si dissemblables semblent pourtant indissociables.
et là, le promeneur en prend plein la vue , une muraille immense coupe le travers du plateau, 129m de long encore quelques beaux mètres de haut, 1,50/1,80m d 'épaisseur le rempart de Villevieille coupe le plateau en deux parties distinctes, qui, fut un temps ne se côtoyaient que peu.
Construit, démoli, reconstruit, restauré au fil des siècles, la muraille est encore là, les énormes quantité de pierres taillées laissent imaginer le travail de titan que cela a demandé, le parfait "croisement" des pierres montre le savoir-faire de ces bâtisseurs oubliés par l'histoire
une salle s'ouvre devant nous, certains archéologues y voient une église, dont la nef, comme il se doit est orientée à l'est, d'autres pensent plutôt à une salle des gardes, option plus que probable, les ouvertures ressemblent bien à des archères et les trous de boulins dans les murs laissent bien présager un plancher, ce qui serait inconcevable dans une église aussi modeste. le prêtre officiant au premier, les fidèles priant au rez de chaussée...non ça ne va pas. D’autant que la porte permettant l'accès au village retranché est juste à côté.
une fenêtre de l'église...ou une archère ?
un énorme vase en pierre d'un seul bloc...est-ce un mortier pour réaliser un gigantesque aïoli ? euh...je plaisante, imaginons la taille du pilon !
les remparts dans la totalité actuelle
Nous passons côté village, par le sentier qui longe le plateau dans le sens anti horaire, en bas à notre droite, la vallée de la Durance et le grondement qui monte, incessant, de l'autoroute des Alpes
plus bas, le village de Ganagobie, bien caché dans la forêt de pins
promontoire le plus au nord du plateau, avec vue sur l'immensité de la vallée de la Durance, maintenant domptée. Imaginons qu'ici, il y a quelques vingt-cinq millions d'années, il y avait la mer ! La roche en garde la mémoire dans ses fossiles et ses sédiments.
Pointe nord-ouest, les vestiges de ce qui devait être une tour de gué, probablement...
revenons dans notre belle yeuseraie, belle et mystérieuse à la fois, nous la traversons pour nous diriger, plein sud, vers le monastère, mais auparavant nous faisons un crochet par les vestiges de la chapelle Saint Martin, toute en longueur.
Nous continuons à travers la forêt, passant tout près d'innombrables vestiges, cabanes, maisons, nécropoles...difficile de s'y retrouver.
Une grande prairie s'ouvre devant nous, il nous faut renter dans le "droit chemin", car faire le tour de l'abbaye est impossible, d'un côté le vide de la falaise abrupte, de l'autre la partie interdite au public, le monastère étant bien entendu, en activité.
Approchons nous de l'église Notre Dame et de son entrée festonnée...
Sur le côté de l'allée caladée, des sarcophages, tombeaux de moines.
la magnifique porte de l'église Notre Dame, son tympan ouvragé, le Christ entouré des quatre évangélistes canoniques, en dessous, sur le linteau, les douze apôtres.
Entrons, ce n'est pas l'heure du service, mais silence !
sur le côté, un sarcophage de grande valeur et à l'histoire étonnante...à découvrir par soi-même à moins que peut-être j'en parlerai un autre jour.
le cloître, ne se visite pas, mais une fenêtre permet de l'apercevoir fugacement, c'est le seul cloître dont les arches d'architecture romane soient encore debout chez nous.
admirons le travail des tailleurs de pierre des XI et XII ème siècles
et là, derrière son cordon protecteur, la superbe mosaïque représentant des scènes complexes, difficiles à déchiffrer, se référer là aussi aux ouvrages existants.
oeuvre exceptionnelle mais controversée à l'époque, les abbayes Clunysiennes pour qui rien n'était trop beau pour honorer le Christ, s'affrontaient (s'affrontent) avec les abbayes cisterciennes dirigées par l'ascétique Bernard de Fontaine, abbé de Citeaux, devenu Saint Bernard qui aurait dit en les voyant : Que font ici ces monstres ridicules, ces horribles beautés et ces belles horreurs ?
en revenant au soleil, un dernier (quoique ? ) regard sur les colonnes sculptées par les tailleurs de pierres qui avaient certainement pris beaucoup de plaisir à jouer du ciseau fin et du tarabiscot, les abbayes Clunysiennes leur laissant le champ relativement libre dans les gravures et décorations.
éloignons nous un peu, revenons vers le bord est du plateau, une série de sarcophages est là, un couvercle y demeure encore, l'épitaphe n'en n'est plus visible.
sur le devant, l'allée des Moines, bordée de nombreuses stères de bois de chauffage d'un côté et de la yeuseraie de l'autre, tout au bout, complètement au bord du vide, dominant la vallée de la Durance, une grande croix blanche. tournée vers l'est, vers la Lumière.
La balade sur ce plateau aux multiples facettes n'est pas finie, nous revenons vers l'abbaye, puis nous nous en éloignons vers l'ouest, direction l'allée de Forcalquier, toujours bordée de yeuses, des pierres levées sont au bord du chemin, vestiges de constructions, projets de maisons...difficile d'y répondre les hypothèses vont bon train.
Nous arrivons au lieu dit, "la carrière de meules", en effet, la molasse, pierre calcaire de la région, incrustée de fossiles de coquillages atteint quelques dizaines de centimètres d'épaisseur par ici, les meules circulaires étaient découpées au pic et si, elles résistaient à ce traitement, étaient décollées du sol et la taille de finition en faisaient de belles meules pour les moulins à grain du pays (on se souvient de meules en molasse des moulins de la Véroncle dans le massif, pas si lointain, du Luberon, article du blog ).
une meule cassée, abandonnée
y étaient aussi taillés des aiguiers, réservoirs creusés dans la molasse pour recueillir l'eau rare et précieuse sur le plateau
une meule avant sa découpe finale
un aiguier recueillant l'eau de pluie de ruissellement, la bonde d'écoulement à gauche est peu visible sur la photo
la Fontaine aux Oiseaux...un trou vestige de l'extraction d'une meule, utilisé et travaillé en aiguier avec sa canalisation de récupération des eaux.
Le tour, si l'on peut dire, du plateau se termine, nous allons revenir vers l'abbaye, et prendre la direction du village de Ganagobie par un superbe et peu connu sentier qui descend sous la falaise du plateau, et nous réservant là, encore, quelques belles surprises.
la sente superbement bien caladée, descend brutalement et longe la falaise, laissant apparaître les différentes strates géologiques du plateau
une source, sous voûte, suinte encore un peu malgré la sécheresse ambiante
les yeuses prennent de l'ampleur, ici elles ont moins été mises à contribution, la yeuse est un excellent bois de chauffage.
un abri sous roche montre une source pérenne, un filet d'eau y coule en permanence et favorise la croissance d'une végétation aquatique intense, un lavoir y a été construit
la sente s'enfonce dans une végétation un peu plus dense
longe une falaise qui laisse s'échapper les racines des arbres, puis nous revenons tranquillement vers le village et des lieux plus bruyants...
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
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4 commentaires -
Par JLuc Fontaine le 19 Août 2017 à 19:18
En ce 17 août, il fait très chaud ici, mais étant donné que le vent est au repos, l'accès aux massifs est considéré autorisé (rouge) quoique avec des risques sévères.
Les gambettes sont en mal de marche, je pars, en solo, faire une reconnaissance d'un circuit que, probablement, je proposerai aux Amis de l'Huveaune, dans le cadre de nos balades "découvertes" mensuelles.
La fontaine de la Guillandière, bien cachée dans les argéras et la végétation qui pique des environs de Mazaugues, au pied plein Est du massif de la Sainte Baume.
C'est un parcours inhabituel que je pense proposer, au départ de la glacière Pivaut sur la route qui relie Plan d'Aups, à Mazaugues.
Le GPS cartographique va m'être très utile, ce parcours enchaînant sentiers balisés, drailles de chasseurs et piste DFCI, le tout est de ne pas m'embarquer dans les propriétés privées, nombreuses par ici et interdites d'accès.
je gare la voiture sur le petit et ombragé parking de la glacière Pivaut et je cherche mon cheminement.
Tout de suite, en m'éloignant de la route, je me trouve au bord des petites falaises qui bordent les gorges du grand Gaudin (euh, non, pas le notre de Gaudin, d'ailleurs il n'est pas si grand que ça, gros oui !) le cours d'eau principal qui dévale par ici...quand ce n'est pas la sécheresse.
La cascade, pas une goutte d'eau ce qui n'est pas vraiment étonnant, mais à revoir en saison plus humide, ça doit débouler sévère !
le cheminement est varié, la trace enregistrée sur le GPS de rando et créée sur les cartes numériques semble fiable, mais les changements de sentiers sont nombreux et les bifurcations fréquentes
Je quitte les hauteurs des gorges pour m'enfoncer au plus près du cours d'eau, la végétation devient plus dense, plus verte et je dirais même que parfois, j'ai la sensation de fraîcheur...douce illusion provoquée par l'insolation qui me guette.
Les lits de cours d'eau à sec à traverser sont nombreux, il faut que je note que si au moment où je propose cette balade il pleut souvent, ça va mouiller les pieds...
la piste est complètement encagnardée (en plein soleil quoi ! ) un limbert se réchauffe les boyaux, profitant de l'aubaine, il ne bougera pas "oh put... c'est trop bon le soleil, fada" !)
le cheminement prévu me fait quitter la piste qui file vers le sud, un sentier très discret va me permettre de contourner le petit point culminant de l'Escaillon et ainsi, je vais me retrouver dans la bonne direction...si tout va bien.
l'occupation des lieux dans des temps plus ou moins anciens est évidente, petites restanques, quelques tas de pierres qui indiquent les ruines d'une habitation, bergerie ou plus.
La direction générale reprend vers l'Ouest, je m'enfonce dans le vallon de la Guillandière, sauvage à souhait.
La source ne doit pas être très loin, les sentiers qui filent dans tous les sens sont nombreux, je me fie à mon instinct (et un peu aussi à la végétation, là où c'est bien vert, c'est humide ) et au bout d'une rapide grimpette, la voilà, la fontaine de la Guillandière, faussement placée sur les cartes IGN et connue des randonneurs têtus et des chasseurs.
Trois belles arches recouvrent la source, cette fontaine aménagée sur la source est connue depuis les Gaulois et était utilisée régulièrement encore au moyen âge pour alimenter en eau fraîche et potable le village et le Castrum maintenant ruinés du vieux Rougier, tout là-haut sur les hauteurs. Des fouilles ont permis de mettre à jour de nombreux restes de poteries et jarres attestant cette utilisation ancienne de la source.
Ici l'eau est rare, et si elle n'est plus précieuse, elle l'a été !
En cette période de forte sécheresse, l'eau ne coule plus, mais en se penchant sous les arches, on voit bien que ce n'est pas sec, loin s'en faut. un minimum de curage permettrait de redonner vie à ce joyau de notre patrimoine. Paradoxalement, qu'elle reste discrète évite de la retrouver rapidement dégradée et salie par nombre de déchets que des con..... balancent au fond des puits, juste pour le plaisir de souiller. CQFD les sources dans les calanques.
Après un bref repos, sous l'ombre mitigée d'un jeune platane, je reprend ma route, une piste large et ensoleillée va être suivie vers l'Ouest
traversant les vestiges de ce qui était un oppidum, et plus loin, les ruines du hameau de la Capelette
belles ruines qui attestent d'une vie agricole importante sur ce plateau
Il fait très chaud, je n'ai pas le courage d'explorer plus en profondeur les vieilles pierres, mais "mon petit doigt " me dit qu'il y a certainement de belles choses à voir (enfin...belles, façon de parler et chacun ses goûts ! )
A priori au fond de l'enclos, un four à pain...quoique ce n'est pas si sûr, sa gueule est beaucoup trop béante , de quoi s'agit-il ? Un four à cade ? humm pas sûr, Il faudrait prendre le temps de regarder de près et tout autour.
Changement de direction, la piste est quittée pour prendre un sentier plus que discret
jalonné par de curieux trous percé dans le rocher, des trous bien circulaires, réalisés à la machine, embases de poteaux, limites de propriété ?
je retraverse le Grand Gaudin, puis commence la longue et harassante remontée vers la route, puis le parking. Il fait extrêmement chaud, heureusement il me reste de l'eau pas encore tiède dans la gourde sinon...
J'en arrive à avoir des hallucinations, je rêve d'une bière bien fraîche à l'ombre généreuse de platanes légèrement secoués par un filet de vent...
Ouf, me voilà tout en haut, la route est là, le parking à moins de 300m
et la voiture, à l'ombre...ou presque !
Une rando reconnaissance d'environ 10km500 pour un cumul de dénivelé de 350m maxi...mais quel cagnard !
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
Un arrêt "bière/ombre" sera fait en urgence à l'Hostellerie du Plan d'Aups grâce à la diligente compassion du serveur...pris d'un gros fou rire quand je lui ai expliqué à quel point c'était une affaire vraiment prioritaire !
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