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Les restrictions d'accès en massifs forestiers sont au rouge, voire au noir depuis belle lurette dans le 13, pour le Var, la règlementation est un tantinet moins sévère, en rouge, l'accès est "seulement" déconseillé.
Nous allons nous dégourdir les jambes du coté des gorges du Destel, mais contrairement aux autres balades effectuées dans ce secteur, nous n'irons pas, cette fois ci, du coté du Château du Diable.
Direction, un sentier sympathique, le chemin du Patrimoine, parcours sans difficultés et offrant de beaux points de vues.
Sur ce chemin des grottes, anciennes bergeries du XVIIIème siècle, des bornes qui délimitaient le territoire des communes voisines,Ollioules et Evenos, le vestige restauré d'un télégraphe Chappe et pas mal d'autres choses...à trouver.
Parking de la voiture sur la route d'Evenos-Ollioules tout près du club canin (ne pas s'y garer le samedi) et traversée de la Reppe, bien à sec en cette saison.
Nous montons par le sentier balisé jaune de la barre des Taillans, sentier qui surplombe les gorges de la Reppe offrant de beaux points de vues, mais aussi le bruit amplifié des véhicules qui circulent dans les gorges, on ne peut pas tout avoir !
Montée raide mais régulière.
quelques grands pins morts sont au bord du chemin
Arrivée à la première grotte de ce parcours...
La grotte du Patrimoine, ancienne bergerie du XVIIIème siècle
admirablement située et largement éclairée par le soleil du matin, c'est un bel endroit.
Plus haut nous ferons une première courte pause sur une esplanade au carrefour de plusieurs sentiers, une table de pique nique y est en place, entourée d'oliviers.
Une variante du GR51 permet un parcours moins banal que le GR, un passage auprès des vestiges d'un télégraphe de Chappe, l'ancêtre et le précurseur des moyens de communications dont notre société, à partir de ce moment ne pourra plus se passer.
Véritable révolution en matière de communication, le système de bras manœuvrés horizontalement et verticalement pouvait envoyer des messages codés dont seuls les directeurs des télégraphes avaient le répertoire, le vocabulaire comportait jusqu'à 8464 mots ou phrases préétablies.
La ligne Paris - Toulon, longue de 940 km comptant 108 stations fut inaugurée le 14 décembre 1821.
Mis au point par l'ingénieur Claude Chappe, le télégraphe optique permettait d'envoyer une dépêche, aux seules fins militaires ou politiques en 3 ou 4 heures sur cette ligne... si les conditions météos le permettaient.
Une ligne de bornes en pierres sèches marque ce qu'était la frontière entre Ollioules et Evenos, les deux rivales, rivalité toujours d'actualité.
la vue sur la rade est superbe
L'île des Embiez, Six fours, la presqu'ile du Gaou...que du beau !
Nous sommes à environ 400m d'altitude, d'un coté les gorges du Destel arides, renfermant grottes secrètes et difficiles d'accès, de l'autre...la porte de la cote d'Azur, le choix est vite fait.
par un jeu de sentiers nous arrivons au four à cades, superbement restauré, il en faudrait peu pour que de son conduit sorte cette huile qui a fait la gloire de cette région, l'huile de cade très recherchée en pharmacopée
vu du trou supérieur l'âtre en briques réfractaires, et tout au fond le conduit d'arrivée de l'air.
Dans le dos, le château d'Evenos en éternelle restauration ...
Le sentier, balisage jaune très espacé et parfois aléatoire nous fait descendre dans les gorges du Destel, descente raide et parfois rude.
Nous passons devant une rare source du massif, la Fontaine des Joncs, protégée par un grillage solide...y a t'il encore de l'eau ? probablement pas en cette saison, mais en automne... certainement.
la descente est sportive, nous arrivons dans les grandes cuves du Destel, complètement à sec.
Arrivée en se cramponnant !
le lit du torrent est complètement sec, attention cheminer dans la partie régulièrement en eau peu provoquer certaines glissades, un fin dépôt de limon recouvre les roches lisses, aucune adhérence !
les chaines sont en place pour les passages les plus osés, c'est la 1ère fois que nous passons ici dans le sens de la descente
pieds bien posés à plat, le corps jeté en arrière, c'est la seule bonne méthode
enfin un peu d'ombre, il n'y a aucun souffle d'air pour nous rafraichir dans les cuves !
c'est sec de chez sec !
Ah non, ici un belle mare d'eau croupie, bien verte et remplie de têtards
Surtout ne pas tomber dedans !
Poursuite de notre descente du lit à sec et retour au parking, une rando peu longue, comportant peu de dénivelé mais éprouvante tout de même...belle balade dans un de nos décors préférés.
Toutes les grottes de ce circuit ne sont pas présentées ici, il y en a tant...peut être un jour un article leur sera exclusivement réservé ...
2 commentaires -
Une météo abominable nous a obligé à changer notre programme de trek dans le Viso, les étapes: refuge Granero - refuge Giacoletti - refuge du Viso ont été annulées par sécurité.
Brouillard, orages et fortes pluies étaient prévues, juste ces jours là, après une longue période de beau temps...ce sont les aléas de la vie.
Annuler ces étapes signifie annuler le fameux sentier du Facteur, le "Postino" célèbre pour ses vires aériennes, et surtout celui pour lequel nous avions prévu ce trek, le redouté mais magnifique "couloir du Porc" .
Les ayant passés l'an dernier nous avions envie de recommencer...dommage, mais la sécurité prime, nous ne nous voyons pas engagés dans le couloir du porc sous l'orage...non pas vraiment.
Ce sera donc, un parcours simplifié, notablement raccourci.
Départ quelques kilomètres après Ristolas dans le Queyras, au lieu dit "la Roche écroulée" direction le refuge Viso au 1er jour, étape courte et facile.
le lendemain, refuge Viso vers refuge Granero (Italie) par le très confidentiel col Sellierino 2840m , étape présentant un fort dénivelé positif et négatif sur une très courte distance..
troisième jour, "on rentre" refuge Granero à la Roche écroulée par le col Sellière 2830m , le frère du Sellièrino mais en plus connu, autant de dénivelé mais sur une plus longue distance, donc moins de pente, mais là ce sera...sous la pluie et dans un brouillard à couper au couteau.
clic pour agrandir la carte
Il fait un temps superbe, bien que la météo ne soit pas très optimiste pour les jours à venir, nous filons allègrement vers le refuge Viso, le sentier passe tout d'abord au petit belvédère du Viso, lequel d'ailleurs annonce déjà la couleur...des nuages.
Traversée du Guil sur une passerelle et nous remontons sur la piste forestière
qui file vers le long du torrent, petit à petit la piste prend de l'altitude
un sentier escarpé fait suite à la piste, puis au grand belvédère du Viso, nous laissons le sentier qui file vers le col Valante pour prendre le sentier en forte pente qui grimpe au refuge Viso
Bientôt le refuge est en vue, le ciel est blanc vers l'Est mais ici un beau soleil brille et il faut connaitre les caprices de la météo en montagne pour accepter de croire à un changement violent dans les heures à venir. Nous nous disons, "on verra bien " et si ce n'est que de la pluie...pas grave!
L'entrée du refuge, nous laissons chaussures de montagne et bâtons de marche dans la pièce qui leur est réservée et allons nous signaler aux gardiens du refuge.
A demain...
2ème jour.
Il n'est pas encore 8h00 quand nous prenons la route, le ciel est pur, l'air un tantinet frisquet, normal nous sommes à 2460m d'altitude et le soleil est encore au lit.
Les premiers rayons illuminent le Géant du Queyras qui en profite pour prendre la pose photo
retour sur nos pas d'hier jusqu'à la bifurcation qui indique "col Sellière" - "col de la Traversette" où nous allons
Nous passons au large de la bergerie ruinée et déjà commence la longue grimpette vers les contreforts de la montagne
Soudain 3 bouquetins filent sur notre gauche, pas très loin de nous, ils ne semblent pas affolés de nous voir mais ne s'approchent pas.
2ème bifurcation, à droite le col de la Traversette (passé l'an dernier sur le névé) à gauche le col Selliérino où nous allons maintenant.
les choses vraiment sérieuses commencent, la grimpe ressemble parfois à de la petite escalade, vires aériennes, sentier en balcon étroit, rude pente, sol peu stable, tout y est...mais quelle beauté!
Assez vite malgré tout nous sommes au col, à la ligne frontière France-Italie, 2840m, il fait un temps splendide !
Devant nous les montagnes italiennes, derrière nous les montagnes françaises
Le col Sellièrino
en face le Manzol...
la descente vers le lac Lungo et le refuge Granero est raide, le cheminement bien marqué mais le sentier est invisible dans la caillasse, donc...ne jamais perdre le balisage de vue.
De la caillasse...partout
puis à l'occasion d'un agréable replat salutaire pour la pause de midi, apparait tout en bas en enfilade, le lac Lungo et, tout au bout, le refuge Granero.
maintenant le sentier est bien marqué mais la pente encore plus raide...descente au ralenti
pour arriver sur les berges du lac, le ciel semble se voiler un peu mais pas trop...
Le sentier traverse le lac en son extrémité sur un "passage" bien bricolé, troncs et gabions
le refuge est là, un groupe d'Italiens nous interpelle
"d'où vient on?" etc etc...
les premières gouttes de pluie font clore la discussion franco-italienne, tout le monde rentre se mettre à l'abri.
La pluie torrentielle tombera toute la fin d'après midi, toute la soirée, une bonne partie de la nuit...vers 5h00 du matin les éclairs illumineront le dortoir et le tonnerre grondera assez fort pour nous tenir éveillé nous permettant d'échafauder un plan d'action pour la journée à suivre....
3ème jour
La météo ne va pas s'arranger de si tôt, elle va même s'aggraver avec des orages pour les 3 jours à venir, nous décidons de rentrer, fini le projet de sentier Postino et couloir du Porc, ce serait prendre trop de risques.
Pour revenir à la roche écroulée il n'y a que deux solutions
- le col Sellièrino raide et avec le risque de se perdre si la trace est invisible dans l'épais brouillard
- le col Sellière, presque aussi pentu mais dont le sentier est bien marqué, ce sera la solution de sagesse.
Au sortir du refuge, vers 8h00, la visi ne dépasse pas 10m mais il ne pleut pas et il fait presque nuit sous les épais nuages bas.
Au bord du sentier vision totalement inattendue d'une salamandre noire, la salamandre de Lanza, espèce rare et protégée qui fait l'objet d'un comptage, nous la signalerons lors de notre arrivée à Abriès.
salamandre de Lanza, floue par gros manque de lumière
La Salamandre de Lanza, joyau noir du Mont-VisoD’autant plus précieuse qu’elle ne vit que sur quelques hautes vallées du Mont-Viso et nulle part ailleurs au monde, cette petite salamandre noire fait partie des animaux les plus menacés de France.Pour cette espèce au bord de l’extinction, vigilance et protection de son habitat sont les espoirs de sa conservation.Nous filons vers les berges du lac Lungo et prenons la direction du col Sellière
Montée dans un brouillard épais qui a tendance à être remplacé par la pluie au fur et à mesure que nous prenons de l'altitude
Au col vent glacial et pluie sont au programme, le GPS affiche à peine 14°C et encore...sur mon poignet !
Brrr, on ne s'attarde pas pour la photo...
mais je prends le temps de sortir (enfin) la veste et le foulard du sac.
Descente sous la pluie vers le sentier emprunté hier matin à l'aller
arrivés à la bergerie ruinée, petite pause pour boire et manger quelques fruits secs
Bonjour à la marmotte qui sort de son trou pour voir le temps qu'il fait ce matin !
Nous filons sans plus attendre vers le grand belvédère, puis la vallée du Guil
une petite pluie fine nous accompagne
Derrière nous, au belvédère, le Viso est invisible totalement caché par les nuages qui vont venir sous peu recouvrir la vallée du Guil et de Ristolas.
4 commentaires -
La météo en montagne peut être bouleversée radicalement en quelques heures...et ça va plus vite qu'on ne pense !
Le Viso, ce géant qui domine le Queyras au petit matin, dans un superbe lever de soleil
Le Viso, invisible et totalement dans les nuages d'orage, quelques heures plus tard.
5 commentaires -
Dans quelques jours c'est le grand départ de l'été, nous irons encore une fois trainer nos crampons sur les sentiers tout autour du mont Viso,...Non pas le "tour du Viso" mais un parcours personnalisé plus adapté à ce que nous aimons.
je pense que beaucoup de randonneurs ont une intention similaire en ce mois d'Août, et certainement encore en septembre, Viso ou ailleurs, les quelques règles suivantes s'appliquent de partout où la rando dure plusieurs jours.
Un trek ça se prépare méticuleusement et dans les moindres détails.
Coté Technique
- Les GPS fleurissent et beaucoup en sont adeptes, moi le premier, mais n'oublions jamais que cet appareil, si génial soit il, est tributaire d'une bonne couverture satellitaire, de savoir correctement s'en servir en connaissant ses qualités et surtout ses faiblesses et ...des piles, il ne remplacera jamais la bonne vieille carte IGN de randonnée. Celle ci ne pèse pas lourd dans le sac, ne coûte vraiment pas cher...il suffit souvent de savoir la lire...mais ça...ça s'apprend.
Pour le Viso l'IGN ne fait pas une couverture cartographique totale, mais pour une douzaine d'euros on trouve sur le net, son équivalent Italien.
- Chaussures montantes de montagne en bon état mais jamais complètement neuves, il faut au moins les avoir portées quelques dizaines de km avant de partir en trek...
- Penser qu'en montagne, le froid et/ou la pluie peuvent arriver très vite, donc veste légère mais chaude et cape de pluie, à fourrer dans le sac.
- Si des nuitées en refuges sont prévues, penser à réserver..ce n'est pas la Cote d'Azur, mais le refuge en été peut très vite être complet.
- Bien préparer son trek, les topos guides sont édités à cet usage et souvent de bon conseil sur les difficultés, les pièges, les contournements .
- Si des bâtons de marche sont utilisés, penser aux spatules, franchir un névé avec les bâtons enfouis jusqu'à la garde n'est pas agréable.
- Les refuges renseignent efficacement sur la météo du lendemain, ne pas hésiter à prendre conseil auprès du gardien. Le smartphone ne "passe" pas toujours, ce n'est qu'un outil avec lui aussi ses faiblesses.
- Il vaut mieux glander un jour de plus en refuge que de risquer...l'accident du Cirque de la Solitude de ce printemps 2015.
- Bien entendu la trousse à pharmacie "optimisée" en poids et en diversité sera nécessaire.
- Lunette noire de montagne, casquette, bonnet pour les altitudes et crème solaire.
- le brouillard peut faire brutalement son apparition, en Italie, la Nebbia, arrive généralement par beau temps en fin de matinée, à l'heure où, en bas dans la vallée, monte la vapeur d'eau de cuisson des pâtes !
...Rire !
Non plus sérieusement, la Nebbia, ce brouillard à couper au couteau est provoqué par l'évaporation de l'humidité de la plaine du Pô. Se renseigner, mais souvent, partir très tôt et prendre rapidement de l'altitude permet de l'éviter.
- Et j'en oublie certainement...Prendre dans le sac ce qui sera nécessaire, mais penser au poids !
Randonner et son impact sur la Nature
- En France, la plupart du temps les bivouacs sont interdits, en Italie c'est libre mais...on évitera de camper à proximité des refuges sans autorisation, à proximité des bergeries, penser aux Patous les chiens de troupeaux qui ne vont pas aimer ça !
- Ceux qui ne pourront s'empêcher de jouer aux aventuriers en bivouaquant en plein air prendront la peine de réduire les feux autant que possible ( largement interdits en Provence et avec juste raison ) et en ne brûlant que du bois mort. On oubliera les grands feux de joie comme dans les films d'aventure, ou téléréalité.
- On ne laissera AUCUN souvenir de son passage, les déchets (prévoir d'en avoir le moins possible, c'est autant de moins à porter) seront ramenés avec soi tout comme le PQ et les mouchoirs papiers. Fini les belles guirlandes de papier rose enrubannées autour des buissons au premier courant d'air.
- La toilette dans les cours d'eau se fera sans s'y savonner...on se mouille, on se savonne et on se rince sur la berge.
- N'envisageons même pas les petites et grosses déjections dans le cours d'eau.
- L'eau du torrent va filer vers l'aval, certainement alimenter en eau "des montagnes pure et naturelle" des bergeries, des refuges, ou des habitations...
- La faune sera respectée, on ne donne pas de nourriture aux animaux, les marmottes raffolent des chips, est ce bon pour leur alimentation ? rien n'est moins sûr !
- La faune s'observe à la jumelle, on ne s'approche pas et ne se touche pas. Chaque peur occasionnée aux animaux se traduit par un état de stress et d'épuisement. Ils doivent déjà supporter notre intrusion dans leur milieu naturel, n'en rajoutons pas.
L'environnement ne détruit pas nos déchets, il en conserve pour toujours la preuve de notre ignorance...ou de notre bêtise.
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