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Par JLuc Fontaine le 8 Octobre 2018 à 15:39
Durant notre séjour dans les gorges du Tarn, c'est une balade que je ne voulais manquer à aucun prix.
Le château de Hauterives nous l'avions vu du sentier qui descend vers le hameau de Castelos puis Hauterives au bord du Tarn, mais cette fois-ci je voulais y aller au plus près et bien qu'officiellement il n'y ai pas de chemin je pensais bien en trouver un, une draille de chasseur ou autre...
Ce château, en vérité ces ruines superbes sont à l'honneur dans un des chapitres de mon roman "la Spirale du Temps", je ne pensais pas être aussi stupéfait en le voyant intra-muros.
Nous allons faire une toute petite balade du genre aller et retour au plus court, les soucis de genou pour la Gazelle et de lombaires pour moi, étant toujours présents, il ne s'agit pas d'être imprudents.
La voiture est garée dans le charmant hameau d'Anilhac, sur le causse Méjean, tout près de la rupture du causse, en bordure des gorges. Nous y étions passés la dernière fois et ce hameau nous avait charmé, il y a de quoi, beauté des maisons caussenardes, beauté du causse, calme et sérénité sauvage.
le matin est serein, le ciel d'un bleu profond, le causse est, comme il se doit, silencieux.
Même la lune, noctambule affirmée, tarde à se coucher devant une nature aussi belle.
les gorges apparaissent rapidement, grand coup de sabre qui sépare le causse Méjean du Sauveterre, les éternels murets de pierres délimitent les espaces dédiés aux brebis, bordés de buis hésitants entre le vert tendre et le marron de la sécheresse.
nous voilà tout en bordure des gorges, la fausse platitude du causse étant définitivement rompue par la descente abrupte en direction du Tarn par une sente bien marquée mais pentue et tortueuse.
Entre les branches d'un alisier en fruits, les ruines du château de Hauterives apparaissent, environ 290m plus bas que nous.
dans la descente nous croiserons un groupe de randonneurs montants, dont "une connaissance" du blog déjà rencontrée lors d'une balade dans le Siou Blanc. le monde des randonneurs est en réalité tout petit. Après les salutations d'usage, chacun repart de son côté, quant à nous, nous restons vigilants à chercher la sente forcément discrète qui va nous emmener vers notre but.
derrière nous le Roc Trouquat, où nous étions hier pour notre pause du médio, en face du ravin de la Couronne où nous sommes actuellement.
Nous voilà à peu près à la bonne altitude, en face du piton rocheux où se trouvent les grands pans de murs du château, seuls vestiges visibles de cette forteresse moyenâgeuse
la sente recherchée existe bien, nous nous y engouffrons, elle est peu marquée mais va dans la bonne direction, c'est de bonne augure.
On s'approche...on s'approche...
passage délicat dans un pierrier instable, le "planter" de bâton doit être sûr !
et voilà, nous sommes en dessous du piton rocheux où s'élève le château, il n'y a qu'à remonter la sente est visible
une belle clairière dans les feuillus nous accueille et nous offre un point de vue magnifique sur ces vestiges hors du commun
Je ne peux, bien entendu, résister au désir d'aller y jeter un coup d'œil au plus près, ceux qui me connaissent savent mon attirance pour les vieilles pierres chargées d'histoire, grimpette vertigineuse, le château ayant été construit sur un piton haut perché et à pic au dessus des gorges
j'en reste bouche bée, je dois avouer que je n'arrive pas à comprendre comment les hommes du moyen âge ont pu construire ce château ici, avec les moyens de l'époque, le causse n'étant pas réputé, loin s'en faut, pour fournir du bois d’échafaudage en abondance.
Les murs ayant résisté au temps et à la furie des hommes sont superbes par la qualité de leur construction. Les blocs sont parfaitement jointés et taillés avec une précision qui me laisse pantois.
édifiée sur quatre niveaux, les trous de boulins le démontrent, c'était une petite forteresse mais de grande qualité
Malgré ses presque neuf cents ans, le jointement parfait des pierres taillées avec la roche naturelle n'a pas bougé d'un millimètre, aucune fissure, aucun tassement, rien que cet exemple ne fait que renforcer l'admiration que j'ai pour ces bâtisseurs du moyen âge.
Je ne me suis pas trompé dans mon roman en attribuant cette construction à mon héros, Martin la tête dure, berger du Luberon devenu bâtisseur puis éminent Maître d'œuvre.
Nous faisons notre pause du midi au pied de ce chef d'œuvre du XIIème siècle, que les intempéries et les hommes lui assurent une longue vie, des siècles durant, encore et encore.
rectitude et hauteur vertigineuse de ces murs qui témoignent du savoir-faire des ces génies de la construction
il nous faut quitter ces lieux, à regrets, nous revenons en direction du sentier, par un autre chemin qu'à l'aller, plus évident et plus facile
quelques traces du passage des vautours qui sillonnent le ciel en quête d'une charogne
Il nous faut à nouveau traverser le ravin, mais cette fois-ci, le pierrier est nettement plus stable
revenus sur le sentier principal, nous remontons vers le causse quand, devant nous un couple de vipères est en train de se faire un gros câlin en vue de s'accoupler, visiblement nous dérangeons !
Entortillées comme des scoubidous, elles se séparent pour retrouver une agilité qui leur est nécessaire pour se protéger, nous ne leur aurions fait aucun mal mais les deux vipères ne le savent pas.
les deux serpents se séparent d'une étreinte passionnée, et filent, apeurés chacun de leur côté.
souhaitons leur de se retrouver quand le calme sera revenu sur le sentier, et qu'ils fassent de beaux petits...
en remontant nous rencontrons d'autres randonneurs connus du blog, décidément nous ne sommes pas "incognitos" ici !
Un grand bonjour à Gérald et Charis s'ils lisent ces lignes, pour cet agréable moment partagé.
Quelques nuages bas assombrissent le ciel, rendant le causse encore plus mystérieux
Nous sommes rapidement en vue de Anilhac
et ses jolies maisons de pierres
la croix de fer, marque le centre du village.
Fin de notre courte mais enrichissante balade sur la rupture du causse Méjean dans une nature encore préservée.
une balade en simple aller et retour, de 6km200 pour un dénivelé de 300m environ.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
2 commentaires -
Par JLuc Fontaine le 4 Octobre 2018 à 17:34
Pour ce nouveau séjour en Lozère dans les magnifiques gorges du Tarn, nous sommes revenus, encore une fois, dans un des gîtes tenus par madame Malaval à Cabrunas, Sainte Enimie.
Gite que je ne peux que vous recommander pour un séjour dans la région.
Mariethé Malaval vous accueillera avec plaisir.
Clic ici pour plus d'infos :
*********************
Pour cette première balade de ce trop court séjour, nous allons dans une partie du Causse Méjean située en extrême bordure des gorges.
Un parcours non balisé, référencé dans aucun topo-guide mais tracé d'après une utopie due à mes lectures.
Nous sommes partis à la recherche d'un village...inexistant, sauf dans l'imagination débordante de l'auteur du roman.
Le titre de cette balade pourrait être :
Le Vallat des Horres ou "à la recherche d'un village inexistant".
Depuis les gorges, dans le village de la Malène réputé pour ses bateliers sur le Tarn difficile en ces lieux, nous traversons par le pont puis prenons la route qui grimpe en nombreux lacets sur le Causse Méjean.
Le vallat des Horres est bien indiqué sur la carte, le sentier repéré aussi.
Un vallat est un vallon parcouru par des ruisseaux, ici ces ruisseaux intermittents dévalent en direction du Tarn plusieurs centaines de mètres plus bas. Nous sommes au pays des brebis, les enclos sont nombreux.
La voiture est garée en bordure de route D43, une croix, comme souvent sur le Causse, marque le carrefour avec une draille.
Bien qu'étant sur le Causse, la végétation est importante, la draille file plein est, nous la suivons.
un cavalier lui aussi en balade, vient à notre rencontre, peu de mots seront échangés, mais tout sera dit :
"Bonjour, c'est beau hein !"
chacun reprend sa route du rêve plein la tête, c'est la magie du Causse.
La fracture des gorges est à quelques mètres, la vue, est superbe et vertigineuse
nous quittons, involontairement, la draille pour filer en bordure de falaise vers un roc, qu'en Provence nous appellerions un bau (prononcer baou)
Promontoire rocheux qui offre une vue panoramique, sur le Causse de Sauveterre en face et La Malène en bas sur le Tarn.
La Malène qui sort péniblement de l'ombre et commence à recevoir les touristes de fin de saison
bien entendu la vague sente suivie ne mène nulle part, il nous faut reprendre la draille, inutile de chercher à couper dans la végétation qui pique, le demi tour est inévitable.
la draille retrouvée traverse une jolie forêt bien verte et agréablement ombragée
puis rapidement, les larges étendues du Causse réapparaissent, de nombreux vieux murs en pierres délimitaient les espaces réservés aux brebis, ils sont aujourd'hui remplacés par des clôtures électrifiées.
par ci par là un vestige de capitelle, abri pour berger en pierres sèche, comparable à nos bories du Luberon.
une mante religieuse nous barre le chemin...
et nous voilà tout au bout du Vallat des Horres, à la pointe rocheuse nommée Roc Trouquat qui surplombe "la Couronne" et un peu plus loin, le château de Hauterives.
ces vestiges du château de Hauterives sont un des hauts lieux de mon roman "la Spirale du Temps" j'y reviendrai, ce sera l'objet de la balade de demain...
gros coup de zoom sur ce château quillé sur son piton rocheux, prouesse des bâtisseurs du moyen âge
autre coup de zoom sur le hameau de Castellos, au pied du château
et sur le hameau de Hauterives, en bordure du Tarn et dont l'accès ne peut se faire qu'à pieds ou en traversant le cours d'eau en barque quand le courant n'est pas trop fort.
Un petit télébenne traverse le Tarn sur un câble et permet l'apport de victuailles aux rares habitants de Hauterives.
Après une pause où nous avons admiré le vol des vautours très haut dans le ciel, planant dans les courants d'air chauds ascendants nous reprenons le cours de notre exploration de cette partie du Causse
la draille nous emmène au hameau de Montignac, assoupi en cette fin de saison.
restant admiratifs et contemplatifs devant les belles maisons caussenardes
un très beau four à pain qui laisse imaginer la bonne odeur d'un pain au levain qui craque en refroidissant...un morceau de ce pain, du fromage de brebis, une verre de vin , des amis et...elle est pas belle la vie ?
une croix en fer dans le village, ici les croix, n'en déplaise à leurs détracteurs actuels, sont nombreuses, si souvent ce sont des sortes d'ex votos, dont on ignore le but exact, il en est d'autres qui, en pierres, sont des repères pour les marcheurs et ce, depuis la nuit des temps, quand les cartes et les GPS n'existaient même pas dans l'esprit des gens.
croix de pierres qui indiquaient l'entrée du village, la limite d'une paroisse, ou un carrefour important, quand tout se faisait à pieds, de draille en draille.
Merveilleux patrimoine que les caussenards, gens intelligents, savent conserver.
une croix datant du XII ème siècle...indestructible
aux carrefours de drailles, devenues parfois des routes goudronnées, subsistent encore de nombreuses capitelles de bergers, même si comme ici, elle servent à y stocker des outils pour l'entretien des routes.
Nous sommes sortis de Montignac, nous suivons sur quelques mètres le GR de pays "tour du Causse Méjean" qui file dans une draille bordée de buis et de murets de pierres
laissant sur le côté le charmant hameau de Rouveret
draille de marcheurs, aujourd'hui dédiées à la randonnée, mais autrefois, chemins de communication pour les colporteurs, les voyageurs et les troupeaux de brebis.
une croix directionnelle, le bouche à oreille permettait de savoir par où se diriger...orientée selon les points cardinaux.
œuvre d'un forgeron, probablement
nous quittons le GRP pour une sente qui traversant une petite forêt nous ramène à la voiture, au passage nous découvrons des champignons géants, quelques "morilles" taillées dans un bloc de tuf et plantés sur des pieux en genévrier...heureuse rencontre.
Comme il était prévisible, nous n'avons pas trouvé le village du roman, ce qui d'ailleurs est un signe de grande imagination couplée à une bonne connaissance des lieux par l'auteur, mais ce fut une belle journée de promenade dans une partie du Causse peu parcourue, ignorée des randonneurs, du bruit et de la frénésie.
Une balade en bordure du superbe Causse Méjean, de 9km500 pour un cumul de dénivelé de 180m.
*****
PS : ne comptez pas sur moi pour fournir le fichier GPS de ce parcours ni la trace sur carte IGN, il y a suffisamment d'indications dans cet article pour retrouver le cheminement, ça fera partie du plaisir de la découverte.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
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Par JLuc Fontaine le 18 Août 2018 à 15:50
C'est une rando peu connue qui est au programme de ce jour.
Faisant face aux superbes falaises du pic de Céüse, sa "petite sœur" Céüsette dresse son mamelon rocheux aux alentours de 1680m.
Pour y accéder, nous partons du parking du col des Guérins, un sentier balisé en GR de pays grimpe en lacets dans l'alpage.
la falaise de Céüse
Nous laissons sur le côté la large piste et filons sur cette sente qui monte rudement sur le versant domaine des brebis, les patous veillent, nous sommes avertis.
rapidement la végétation devient rase, broutée allègrement par des milliers de brebis qui stationnent sur cette montagne
en bas, la vallée de Gap émerge d'une brume sale
les troupeaux annoncés sont là et les patous arrivent en courant, nous ne traversons pas la pâture, respectant le troupeau et ne voulant pas nous attirer les foudres des chiens, d'autant que la carte nous montre que nous pouvons atteindre notre but en quittant momentanément le sentier, pas de souci !
Même si nous ne voyons pas encore le mamelon du sommet, nous savons où il est et filons à l'estime
nous traversons la piste laissée plus bas et reprenons, pour le plaisir, notre grimpe dans la prairie pentue
le sommet est en vue, il nous faut tout d'abord, pour y arriver, atteindre une longue croupe herbeuse, franchir une barre rocheuse par une cheminée, puis reprendre une autre croupe qui va nous emmener à notre premier objectif, le sommet de Petite Céüse.
nous voilà au pied de la petite cheminée, facile à passer mais qui ce matin-là est traîtreusement humide.
C'est parti, ça patine un peu au départ puis les prises arrivent
cheminée suivie d'une petite vire aérienne sympathique
seconde croupe herbeuse en pante raide , le sommet est nettement en vue
et voili voulou nous y sommes !
Mais la rando est loin d'être terminée, nous allons filer maintenant sur le versant opposé pour descendre dans le ravin où se trouvent les ruines éparses du village abandonné de Céas.
retour vers la cheminée, à peine moins glissante au fur et à masure que les rayons solaires l'atteignent
nous suivons la piste balisée qui part en direction du col des Guérins, et dans un virage, nous prenons un sentier difficile à trouver car son départ est bien caché en venant d'ici
longue descente en direction du col de Bois Rien au pied de Petite Céüse que chemin faisant, nous contournons .
quelques ruisseaux quasiment à sec sont à traverser
des passages partiellement éboulés maltraités par le passage des vaches
et remontée sur une belle croupe où devrait se trouver Céas
Nous trouvons le balisage jaune du sentier de PR qui remonte vers les crêtes, nous le suivons et...pas de Céas !
Nous savons pourtant que ces ruines sont ici, nous y sommes déjà venus, mystère.
Avant de commencer la remonter vers la crête nous faisons notre pause du médio, quelques vaches nous observent, curieuses.
Tiens...les colchiques sont déjà de sorties !
Nous décidons de revenir vers la zone où DOIT se trouver Céas en prenant un sentier oublié qui revient en arrière mais nettement plus bas que le jaune.
Et voilà, nous y sommes passés tout près sans les voir ces ruines enfouies dans une végétation qui s'est densifiée depuis notre dernier passage ici
la fontaine de Céas
des pans de murs mangés par la végétation
les restes d'une sente caladée, la rue principale ?
Triste sort que celui des villages abandonnés par les hommes, heureusement que la nature, peu rancunière, revient sur les lieux et se réinstalle à son aise sur les vestiges laissés par les hommes. Facile...pour trouver les ruines, chercher où les arbres ont poussé.
Nous reprenons notre route en direction des crêtes qui séparent les vallées de Céas et de Sigoyer.
petite remontée dans les bois, puis les crêtes apparaissent
un beau cairn, un "mont joie" marque l'endroit où le sentier repart dans le ravin opposé
et là, la Croix de Céas, rustique et belle, en bois de genévrier de Céas, elle commémore le temps où les hommes vivaient ici de la nature.
Rude et longue descente dans les bois, tout d'abord en direction de Ravourier
Carline à feuille d'Acanthe...habitée
A Ravourier ne pas rater la maison où "sévit" un sculpteur sur bois, on aime ou pas, mais moi j'aime beaucoup cet art de tirer de la matière des formes que l'artiste laisse imaginer à celui qui regarde
et qui peuvent changer selon l'angle sous lequel on regarde
ensuite nous prenons une piste sous la végétation dense des hêtres, qui va nous ramener vers la route qui monte au col des Guérins
deux hêtres qui sont bien occupés à s'aimer...dirait-on !
remontée de la route sur quelques centaines de mètres, nous serons salués par des chevaux dans l'enclos
et dans un virage, par les chèvres de la chèvrerie de Céüse.
Petit instant pour se désaltérer à l'eau fraîche de la source des Guérins et fin de rando au pied des falaises de Céüse.
une rando exigeante de 14km300 pour un cumul de dénivelé de 900m.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
4 commentaires -
Par JLuc Fontaine le 23 Juillet 2018 à 22:27
Cette rando sur les hauteurs du petit Buëch est, à mon avis, une des plus belles de la région.
Au départ du petit village perché de Rabou, nous allons cheminer sur le fameux sentiers des Bans taillé dans les strates rocheuses de la falaise, superbe et parfois vertigineux.
Ce parcours n'est pas conseillé aux personnes craignant le vertige mais s'adresse aux randonneurs ayant, comme on dit "un pied sûr" que ce soit pour l'aller ou pour le retour de part et d'autre des gorges du petit Buëch.
La voiture est garée sur la parking à la sortie de Rabou et tout de suite nous prenons le sentier du bois de l'Escout.
En fond le pic de Bure et la montagne de Barge, en bas au centre, les gorges.
Le sentier des Bans grimpe régulièrement parmi une végétation basse mais où quelques fleurs sauvages apparaissent encore, les lavandes odorantes abondent et bordent le chemin
Nous arrivons enfin au passage le plus beau, là où le sentier est creusé dans les strates de la roche, bien à pic au dessus de la rivière
Une plaque scellée sur le sol donne le nom des montagnes qui nous font face.
Impressionnant sentier quoique pas vraiment dangereux, le plus délicat étant à venir un peu plus loin
après un virage en épingle, la descente commence dans une sente caillouteuse et en lacets
puis après un cheminement agréable, arrive au point le plus délicat de ce parcours "aller". Il nous faut traverser, en forte pente un pierrier de poudingue décomposée qui ne demande aucune erreur de la part du marcheur.
Visiblement il a été retaillé par les baliseurs en charge de ce parcours et il n'est pas trop glissant, en tous cas, il y a eu pire les années précédentes.
C'est ce sentier des Bans que prenait régulièrement au XIXème siècle le facteur qui allait remettre le courrier à Chaudun, le village désormais abandonné, j'en ai déjà parlé et c'est le sujet de mon roman: La Clue.
après le carrefour de sentiers nous quittons le bois de l'Escout pour filer en bordure du petit Buëch que nous devons traverser à gué
Il y a bien de l'eau, mais rien d'infranchissable
le sentier qui file vers le col de Conode, et notre destination, remonte en face, montée rude sous l'ombre claire des arbres
dans notre dos, sur la rive que nous avons laissée, nous pouvons voir les roches finement découpées que l'on nomme, les "cheminées de Luvie" , le village, lui aussi abandonné, de Luvie étant au pied de cette montagne.
Nous grimpons en direction du hameau des Bertaud, un village abandonné des hommes depuis des siècles
gentiane croisette
Les premières ruines du hameau apparaissent au bord du chemin, de nombreux autres vestiges sont enfouis dans les arbres, par ci par là, un tilleul ou un pommier montre bien qu'ici, il y a eu de la vie paysanne.
le hameau des Bertaud est sous la surveillance inébranlable et fidèle du pic de Bure.
Nous ne sommes plus très loin de notre but, la chapelle de la Crotte et les vestiges de la Chartreuse des Bertaud
Notre Dame de Bertaud, le second monastère de femmes de l’Ordre des Chartreux, fut fondé en 1188 et détruit par un incendie en 1446.
Chaque année en juin, la chapelle de la Crotte est le lieu d’un pèlerinage en célébration de la Fête de St Jean-Baptiste. En 1730, Dominique Chaix curé des Baux, fondateur de la botanique alpine, naquit dans la ferme du couvent .
Traversée à gué du torrent de la Crotte
et remontée dans une hétraie de faux, ces hêtres tortueux et noueux qui donnent à la forêt un air mystérieux.
Un magnifique fau noueux et tordu
La chapelle de la Crotte apparaît dans une belle clairière
dédiée à Sainte Roseline, elle est en bel état, parfaitement restaurée et entretenue, un petit joyau perdu dans la forêt.
Tout autour, l'Association Histoire et Archéologie de la Chartreuse de Bertaud (AHACB) effectue des fouilles sur ce site. et a commencé à redéfinir les contours de ce qu'était la Chartreuse, vois leur site internet ici : https://bertaud.hypotheses.org
nous musardons un peu dans cette hétraie au superbes faux, puis revenons sur nos pas pour nous diriger vers le sentier qui file vers Moissière.
le sentier, bien que balisé jaune n'est pas toujours facile à suivre, ayant subit un effondrement il y a quelques temps, il nous faut passer un peu plus en hauteur sur une sente qui nous fait marcher comme des dahuts.
parfois, dans une trouée, les montagnes de l'autre côté apparaissent, en bas, le ravin de la Crotte, puis celui du petit Buëch nous séparent maintenant du sentier des Bans que nous venons de parcourir il y a peu.
cheminement en pleine forêt, parfois lumineuse, parfois sombre
Une belle clairière va nous accueillir pour la pause pique nique, en repartir sera difficile...
le sentier est désormais mieux marqué mais les passages aériens et donnant sur le vide sont légions,
"attention passages délicats " c'était ce qu'il y avait marqué sur la pancarte au début du sentier.
un fau étonnant, on dirait qu'il a longuement rampé, puis 'est redressé !
traversée d'un autre petit torrent, le ruisseau de Conode qui se jette dans la Crotte qui se jette dans le petit Buëch qui se jette ...ainsi va l'eau des montagnes.
longue et raide remontée, nous arrivons sur ce qui était la plateforme de départ d'un téléphérique dit "tricâble" transportant les troncs d'arbres abattus
Ce système de téléphérique, importé par les Bergamasques, avait notamment servi de 1932 à 1952 pour vidanger 12 000 m³ de bois de la forêt de Loubet, à partir de 1 230 m, en passant par le col des Roux à 1860 m d'altitude jusqu'à la scierie de La Roche-des-Arnauds située dans la vallée du Petit Buëch (930 m). Au total, le téléphérique a vu passer 30000 m³ de bois avec en plus 3000 m³ de la forêt de Lescout sur Rabou, 15000 m³ de la forêt domaniale de Chapitre-sur-Chaudun.
La traversée du bois de l'Ufernet se fait par des passages escarpés, puis il nous faut franchir la barre rocheuse qui nous sépare du bois de Moissière
deux vires assez aériennes demandent un peu de vigilance
et parfois il faut mettre les mains, en bas le petit Buëch roule ses eaux tranquillement.
Longue et raide descente en direction de l'auberge de Moissière que nous contournons
et nous arrivons en vue de la traversée du petit Buëch par le pont dit "romain".
encore 140m de dénivelé à remonter sur un large sentier ensoleillé pour revenir à l'entrée de Rabou, puis au parking, tout à l'autre extrémité du village.
sur le bas côté, une belle, et devenue rare, Cardaline à feuilles d'acanthe.
Fin de belle rando de 12km600 pour un cumul de dénivelé de 650m.
L’éditeur, l’auteur ou le diffuseur ne sauraient être tenus pour responsables dans
l’hypothèse d’un accident sur cet itinéraire, et ce, quelles qu’en soient les causes.
Pour les secours composer le 112
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